Thomas Jerome Newton est un homme bien étrange qui semble venu d'ailleurs. Et il vient effectivement d'un autre monde, d'une autre planète qui se meurt, par manque d'eau. Souhaitant sauver les siens, il décide de venir sur notre planète bleue que son peuple appelle la planète d'eau. Très séduisant, il n'arrive pas les mains vides et propose tout un arsenal de nouvelles technologies dans le but de s'enrichir et de pouvoir retourner chez lui, avec ce qui est indispensable à toute vie : l'eau. Mais la mission sur Terre prend plus de temps que prévu et notre extraterrestre va goûter aux excès de notre société, et va surtout devenir la proie d'entités malveillantes.

L'homme qui venait d'ailleurs : la critique

L'homme qui venait d'ailleurs raconte l'ascension et la chute d'un personnage venu d'ailleurs pour sauver son monde et qui restera prisonnier du notre alors qu'il venait y apporter de nouvelles technologies pour faire évoluer de manière significative notre monde. Mais la cupidité des êtres humains (et des lobbies industriels) aura eu raison de son beau projet. C'est une intéressante narration qui est proposé tout le long du récit, avec des interviews des personnes qui ont côtoyées de près le personnage de Newton, et qui ont vu l'être sombrer dans la déchéance, suite à des tentations nombreuses, et à de nombreuses erreurs et tentatives d'un gouvernement corrompu.

La nouvelle version roman graphique de ce titre permet de donner un coup de jeune à une histoire qui remonte à 60 ans maintenant. Les auteurs y ont apporté une petite touche de modernité tout en gardant aussi l'esprit de l'histoire originale. Un bon moment de nostalgie, une histoire fascinante avec un personnage principal envoutant, qui fait réfléchir aux dérives industrielles et surtout à ce que les Hommes seraient en capacité de faire à un être, forcément extraterrestre, qui débarquerait sur notre bonne vieille Terre. Le roman graphique devrait plaire aux fans de l'histoire originale mais aussi du film et plaire aux fans d'une science-fiction datée mais terriblement d'actualité.

"Ce qui me frappait chez lui c’est qu’il voyait en l’eau une denrée rare et précieuse." C'est intéressant de lire cette histoire maintenant alors que nous sommes déjà dans une période très tendue au niveau de l’eau, et qu’on se rapproche d’une pénurie d’eau dans certaines nappes phréatiques et certaines régions de l'hexagone. Il s'agit là aussi d'un message écologique, des ravages du manque d'eau sur notre monde. L'être humain n'est pas encore suffisamment prêt pour affronter ce fléau mais la guerre de l'eau a déjà débuté. Marcel Pagnol en parlait très ouvertement avec son diptyque L'Eau des collines écrit en 1963, qui se compose de Jean de Florette et Manon des sources. L'eau est une denrée rare, il est indispensable d'y faire attention le plus possible, et le message est d'autant plus prégnant maintenant qu'il ne l'était à l'époque puisque notre planète est touchée de plein fouet.

L'homme qui venait d'où ?

L'homme qui venait d'ailleurs est le roman graphique que nous vous présentons aujourd'hui et que vous tiendrez peut-être bientôt entre vos mains. Il est l'adaptation officielle du film L'Homme qui venait d'ailleurs, réalisé par Nicolas Roeg, sorti en 1976, avec un David Bowie qui allait briller au cinéma pour la première fois. Le film étant lui-même, l'adaptation du roman de Walter Tevis, L'Homme tombé du ciel, publié en 1963. Contrairement aux titres français, le roman, le film et la BD partagent en VO le même titre : The Man Who Fell to Earth.

Qui d'autre que David Bowie, génie musical androgyne, pouvait interpréter au mieux ce personnage extraterrestre de Thomas Jerome Newton tombé du ciel et tout droit sorti de l'imagination de Walter Tevis ? Il était déjà impeccable dans le film, et ici, Devmayla Pramanik, dessinateur Indien, rend incroyablement justice au personnage avec beaucoup de justesse dans ses dessins, permettant de garder intacte l'aura mystérieuse du personnage.

La courte postface de Michel Pagel est passionnante et raconte la genèse de l'histoire et les différences entre les 3 médias.

Walter Tevis a écrit les romans suivants :

  • L'Arnaqueur, publié en 1959, qui sera adapté au cinéma en 1961 par Robert Rossen avec Paul Newman en joueur de billard
  • L'Homme tombé du ciel, publié en 1963, qui sera adapté au cinéma en 1976 par Nicolas Roeg avec David Bowie en extraterrestre
  • L'Oiseau d'Amérique, publié en 1980
  • Loin du pays natal, un recueil de nouvelles publié en 1981
  • Le Soleil pas à pas, publié en 1983
  • Le jeu de la dame, publié en 1983, qui sera adapté en 2020 en une mini-série en sept parties, créée par Scott Frank et Allan Scott pour Netflix
  • La Couleur de l'argent, publié en 1984, qui sera adapté au cinéma en 1986 par Martin Scorsese, avec Paul Newman et Tom Cruise, qui est bien évidement la suite de L'Arnaqueur

L'homme qui venait d'ailleurs, d'après Walter Tevis, scénario de Dan Watters et dessins de Dev Pramanik. Sorti le 20 avril 2023. 19,90€ en broché et 9€99 en format Kindle.

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