Après Severance, place à la seconde série de mon TOP 12 : La Caravane de l’Étrange, une série HBO disponible sur la plateforme Max. Une œuvre inoubliable, à mi-chemin entre fantastique et réalisme.
Une série singulière au cœur des années 1930
Comme on vient de le dire, La Caravane de l’Étrange est une série très singulière et surtout, qui s’est arrêtée e cours de route, renforçant son aspect encore plus mystérieux que ce qui était prévu. Et pourtant, la série pourrait presque (en dehors d’une ou deux scènes), former un récit complet. Ce qui explique donc sa présence dans ce top. Créée par Daniel Knauf et Charles Knauf (qui œuvreront aussi sur le comic book Iron Man), La Caravane de L’étrange plonge le spectateur dans l'Amérique poussiéreuse des années 1930, une époque marquée par la misère, la superstition et une foi souvent vacillante. Car oui, le thème de la série c’est bien évidemment la lutte entre le bien et le mal, entre dieu et le diable. Cette lutte s’incarne au moyen de deux trames narratives parallèles.
Deux destins liés dans une lutte cosmique entre le bien et le mal
D'un côté vous avez Ben Hawkins (Nick Stahl), un jeune fermier doté de pouvoirs de guérison mystérieux et qui rejoint une troupe de forains itinérants. De l'autre, le révérend Justin Crowe (Clancy Brown), un prédicateur aux intentions troubles, et qui lui aussi possède des pouvoirs. Et chacun semble avoir sa place dans le grand échiquier cosmique.
Une atmosphère saisissante et une réalisation au cordeau
Ce qui frappe dès les premiers épisodes de La Caravane de l’étrange, c’est avant tout son atmosphère unique et sa réalisation au cordeau. Chaque image de la série est systématiquement baignée dans une lumière ocre et poussiéreuse, évoquant la brutalité et la misère de l’époque dans une reconstitution parfaite des Etats-Unis de la crise. C’est saisissant de réalisme, que ce soient les décors, les costumes ou bien l’ambiance.
L’idée de génie, c’est d’associer à Ben des personnages assez bizarres : les membres de cette troupe itinérantes qui sont tous atteints de difformités ou qui ont, eux aussi, leur place dans le conflit plus général des forces à l’œuvre. Que ce soit Samson, le nain rusé et pragmatique (Michael J. Anderson inoubliable dans Twin Peaks), Sofie (Clea DuVall), la cartomancienne tourmentée, Apollonia (Diane Salinger) ou Lodz, le mentaliste aveugle au charisme glaçant, tous incarnent une part du mystère et nuancent le tout par leurs expériences personnelles.
Une série exigeante qui récompense l’attention des spectateurs
Le rythme lent et contemplatif de la série en déroutera beaucoup, mais il sert parfaitement le propos de la série. La Caravane de l’étrange n’est pas de celles que l’on peut prendre à la légère : elle exige une attention et une immersion totales, ainsi qu’une certaine patience devant les mystères évoqués et leur possible résolution postérieure. Chaque dialogue, chaque symbole visuel, chaque rêve possède un poids narratif et métaphorique. Et personne ne tissera les liens pour vous. Il faudra faire l’effort. Mais quelle récompense lorsque les morceaux du puzzle prennent petit à petit place.
Ce que j’aime beaucoup dans cette série, c’est que les frontières entre le bien et le mal vont progressivement se modifier, de telle sorte qu’on est de plus en plus confus sur les rôles que sont censés occuper Ben et le père Justin.
La Caravane de l’Étrange : entre Twin Peaks, Freaks et Deadwood
La réalisation est impeccable, et les acteurs sont eux aussi en pleine forme. Comme dans toutes les grandes séries, la direction d’acteur est franchement une réussite, avec un Nick Stahl émouvant et surtout, un Clancy Brown qui livre l’un des personnages les plus terrifiants qu’il m’ait été donné de voir à ce jour dans une série télévisée.
La Caravane de l’étrange est une véritable expérience télévisuelle, à mi-chemin entre Twin Peaks, Freaks et Deadwood.