Publiée à l’origine aux USA par les presses universitaires du MIT, cette bande dessinée fait se rencontrer trois jeunes scientifiques aux caractères différents et les fait intégrer la Curie Society, une société secrète fondée par Marie Curie.

Trois héroïnes aux caractères différents et bien trempés

Pour qu’un groupe fictionnel fonctionne et paraisse crédible, il faut que leurs membres ne possèdent pas les mêmes points de vue, ce qui leur permet d’interagir intelligemment. C’est le cas de Curie Society car les trois jeunes recrues, Simone, Maya et Taj, sont très différentes mais complémentaires.

Ainsi, la jeune Simone, prodige de la biologie et des sciences du vivant apporte sa loyauté et sa vivacité d’esprit. Le génie des maths Maya utilise son charme et son intelligence et la technicienne Taj propose des solutions surprenantes pour résoudre les problèmes les plus complexes.

Parfois décrites en usant de psychologie caricaturale, chacune a un caractère qui lui est propre, ce qui lui permet de s’affirmer par rapport aux autres tout en servant à merveille les intérêts du groupe. En les mettant en images, la dessinatrice Sonia Liao les différencie tout en les liant toutes les trois.

Apprendre en s’amusant

Même  en n’étant pas scientifique de formation, la lecture de Curie Society est un bon moyen d’appréhender les théories  les plus complexes car elles sont  expliquées de manière simple et didactique, ce qui est un bon point pour la scénariste Janet Harvey et les créateurs  de ce concept, Heather Einhorn et Adam Staffaroni.

On apprend ainsi l’importance de préserver notre planète et ses espèces animales menacées tout en questionnant l’importance de la science et de son utilisation dans notre société contemporaine.

Le mérite des femmes scientifiques

Enfin, le propos de Curie Society est essentiellement féministe mettant en avant Simone, Maya et Taj, mais aussi des scientifiques plus anciennes comme Marie Curie ou l’astronome Caroline Herschel. Il y a peu de personnages masculins, ces messieurs se répartissant les rôles des petits amis ou des méchants. Cependant, ce point de vue féministe original aura peut-être l’avantage de faire naître des vocations.

En tout cas, Curie Society reste un ouvrage intéressant mêlant habilement la vulgarisation scientifique au girl power, ce qui fait de lui une lecture recommandée même pour ceux que la science rebute, ce qui est mon cas.

Curie Society - Huginn et Muninn - 168 pages - 16,95 € - sortie le 18 août 2023 - Traduction de Isabelle Pernot, lettrage d’Elodie Gesnel.

 

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