Découvrez la critique de Damn Them All, la nouvelle série de Simon Spurrier au scénario et Charlie Adlard (le dessinateur de The Walking Dead) au dessin.
C'est à 17 ans qu'Eleanor "Ellie" Hawthorne est initiée à la magie de l'occulte par son oncle Alfie. 12 ans plus tard, quand ce dernier meurt, les choses vont se compliquer pour Ellie. 72 démons de l'Ars Goetia s'échappent et Frankie Was, le gangster "old school" pour qui elle travaille occasionnellement, souhaiterait mettre la main dessus pour se les accaparer. Mais il va falloir trouver un moyen de les renvoyer d'où ils viennent et de comprendre la morte d'oncle Alfie.
Damn Them All : la critique
Première chose, on va surtout tenter de ne pas se laisser tromper par la couverture qui fait tout pour nous faire penser à Walking Dead. Mais ce n'est pas du Walking Dead. Même le sticker est là pour nous rappeler que le dessinateur de Damn Them All n'est autre que Charlie Adlard, le dessinateur en charge de mettre en images les histoires de Robert Kirkman. Mais ce n'est pas du Walking Dead. La typo même qui nous y pousse, avec ce marteau ensanglanté en illustration sur la couverture qui enfonce le dernier clou, pour tenter de nous tromper et de nous faire croire que c'est du Walking Dead. Eh bien non, ce n'est pas du Walking Dead.
Même si le dessin de Charlie Adlard est bien caractéristique, l'histoire est colorée de bien belle manière, et ce n'est pas du Walking Dead. Ceci étant dit, le dessinateur arrive à nous faire rapidement oublier les zombies pour nous plonger dans un monde totalement différent. Exit les zombies et bonjour les démons. Le travail reste toutefois le même pour la protagoniste principale : tenter de renvoyer tous ces démons d'où ils viennent avec une énorme originalité : les démons souhaitent retourner dans leur royaume infernal pour ne pas rester trop longtemps dans le nôtre qui est une punition pour eux.
Comme indiqué en quatrième de couverture, il est vrai qu'Ellie, l'(anti-)héroïne, a un petit coté mélange de John Constantine décalé qui aurait eu un enfant avec Hellboy, qui plaira aux aficionados des héros créés par Alan Moore et Mike Mignola. La jeune femme a son franc parlé sarcastique et est souvent méprisante envers ses congénères et n'a peur de rien. Le fait que Simon Spurrier ait déjà écrit sur Constantine n'est pas totalement étranger à tout cela non plus. Question dessin, Adlard fait le job, et même un peu plus les planches sont très belles, les apparitions des démons sont toujours captivantes visuellement. On a l'impression tout du long de se trouver dans un polar noir ésotérique, et c'est très sympa à suivre.
Trêve de plaisanteries sur Walking Dead, il faut avouer que ce nouveau titre, Damn Them All est envoûtants, passionnant de bout en bout. L'histoire est très efficacement menée, on s'attache très vite au personnage, et la narration plutôt originale, rend la lecture encore plus intéressante. Désabusée, la jeune femme va petit à petit se poser des questions sur la mort de son oncle (bien aidée par cette jeune policière) et finir par enquêter là-dessus avec son marteau et son franc-parler. De fait, les dialogues sont parfois assez crus, dirais-je limite ? Non, c'est une limite que je ne franchirai pas. Mais les limites de la bienséance, la jeune femme les dépasse très souvent. Mais elle a toujours bien les pieds par terre contrairement aux gens qui le croisent. Le tout est doté d'un background solide qui promet une série passionnante à suivre et souvent décalée et drôle.
Le message global de l'histoire est plutôt sombre et pessimiste, il traite de l'humanité en général (ou du manque d'humanité en particulier), des migrants, des âmes seules : "Le monde n'est que douleur. La foi un simple anesthésiant. La justice n'existe pas. Tout a un prix." Mais contrairement à The Walking Dead, ici, le monde n'est pas (encore) tombé. Alors du coup, on a hâte de lire la suite de cette histoire véritablement prenante.
Et finalement ?
Finalement, Damn Them All est une lecture captivante, avec une héroïne cousine de John Constantine, la même clope au bec, la même passion pour les démons et l'alcool. La plus grosse différence vient de l'arme de prédilection et ce sera un vieux marteau pour la jeune femme. C'est avec un certain plaisir non coupable que l'on referme ce premier tome des aventures d'Ellie la magicienne de l'occulte et qu'on attend la suite de la série.
Damn Them All – Tome 1. Delcourt, 176 pages. Prix : 17,50€ (11,99€ en numérique). Sortie le 14 février 2024. Scénario : Simon Spurrier. Dessin : Charlie Adlard.
De Simon Spurrier et Charlie Adlard
14/02/2024 – Cartonné – 17,50€
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Ellie Hawthorne pourchasse les 72 démons de l'Ars Goetia, qui ont été libérés après la mort de son oncle, un détective de l'occulte. Elle doit absolument les renvoyer en enfer.
Contient : Damn Them All (Boom!, 2022) #1-6
