Le Palmarès du Festival d'Angoulême 2022

Bandes Dessinées
Par Le

"Caché". C'est un peu ce qui pourrait résumer le palmarès de ce festival d'Angoulême 2022. Caché car une large place a été donné à la BD alternative, proposée par de petits éditeurs, celle qui passe généralement sous de nombreux radars. Caché aussi par les thématiques, que ce soit celle, très présente, du combat de l'ombre de la Résistance face à l'Occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale ou de la difficulté de sortir du placard.

Le ton était déjà donné avec l'annonce du Grand Prix de cette année. Julie Doucet, outre qu'elle est maintenant la quatrième femme à avoir cette honneur, est surtout une grande figure de la BD alternative. Originaire du Québec, elle a passé la fin des années 80 à produire des fanzines comme By the way et Dirty Plotte. Avec un graphisme inspiré de l'underground américain, elle y raconte, sans filtres, son quotidien, son environnement, ses rêves et ses cauchemars. Une autobiographie trash et féministe qui est repérée par l'éditeur américain Chris Oliveros de Drawn & Quarterly (qui traduira son travail pour le marché américain) et par Jean-Claude Menu de L'Association (qui s'occupera, lui, de diffuser son œuvre en France). Pourtant, à la fin des années 90, Doucet fait un burn-out. Elle abandonne la BD pour s'intéresser à d'autres formes de création: la gravure, la sérigraphie, la poésie. Elle crée même sa propre structure de micro-édition, Le Pantalitaire. La réédition, l'année dernière, de ses premiers travaux dans le volumineux Maxiplotte par L'Association, a visiblement permis à l'industrie BD de la re-découvrir et de l'honorer.

Le Fauve d'or du Meilleur album, lui , va à Écoute jolie Márcia (Éditions çà et là) de MarcelloQuintanilha, auteur brésilien qui porte un regard très polar sur la société de son pays.

Le prix du public France Télévisions va à l'album Le grand vide de Léa Murawiec, publié par les éditions 2024, petit éditeur qui peut se vanter de placer deux albums dans ce palmarès. Des vivants de Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin obtient en effet le Prix Spécial du Jury, pour son évocation du réseau de résistants du Musée de l'Homme en 1940.

La Resistance sous l'Occupation allemande est d'ailleurs le sujet de deux autres primés : La vie souterraine de Camille Lavaud Benito (Les requins marteaux), qui obtient le prix Révélation et Spirou – L’Espoir malgré tout : Troisième partie par EmileBravo (Dupuis) qui obtient celui de la série.

Dans le domaine anglo-saxon, Un visage familier de Michael Deforge (Atrabile) obtient le prix de l'Audace. Le prix Jeunesse 12-16 ans va à Snapdragon de Kat Leyh (chez Kinaye) tandis que leprix du Patrimoine va à la réédition de Casterman du Stuck Rubber Baby d'Howard Cruse, qui évoque la ségrégation raciale et l'homophobie aux États-Unis.

Grand Prix d'Angoulême

Julie Doucet (D. Pasamonik/L’Agence BD)

Fauve d'or Prix du Meilleur Album

Prix Spécial du Jury

Prix de la série

Prix Révélation

Prix de l'audace

Prix de la bande dessinée alternative

Fauve des Lycéens

 

Sélection Éco-Fauve Raja

Sélection Fauve Polar SNCF

Prix du public France Télévisions

Sélection Patrimoine

Sélection Jeunesse 8-12 ans

Sélection Jeunesse 12-16 ans

Prix partenariat FIBD / Musée de l’histoire de l’immigration

Prix René Goscinny - Jeune scénariste

Prix René Goscinny - Meilleur scénariste

 

 

Ça pourrait vous intéresser