Justice Society of America T.1 : une équipe d’enfer mais pas au niveau de son ancienne incarnation

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Par Le

Urban Comics réédite les épisodes de la relance de la JSA par Geoff Johns et Dale Eaglesham datant de la période post-Infinite Crisis. Et si la lecture de ces épisodes avait pu laisser un sentiment mitigé aux lecteurs, il y a quelques années, il faut reconnaître que la publication en recueil est un sacré avantage. En dépit d’un arc un peu inutile, c’est une bonne surprise finalement.

(image : ©DC Comics)

Golden Age tendre

Il est assez difficile de vouloir relancer une série où l’on a déjà connu le succès. La plupart des auteurs s’y sont cassés les dents comme Mark Waid sur sa relance de Flash, Chris Claremont sur les X-Men, Greg Rucka sur Wonder Woman, Peter David sur le Maestro et plein d’autres que l'on oublie certainement. Parce que JSA (première version) était une excellente série, scénarisée par un Geoff Johns qui prenait ses marques et qui n’était pas encore la superstar que l’on connaît aujourd’hui. Avec son nouveau statut, il décide donc de revenir à ses premières amours et la première arche narrative de ce recueil surfe un peu sur la nostalgie. Il reprend quasiment toute l’équipe précédente en introduisant en plus une dizaine de nouveaux personnages. Aux prises avec Vandal Savage et Per Degaton, tout le groupe va devoir empêcher les deux vilains de tuer tous les descendants des super-héros de l’âge d’or. Et ça se lit bien même s’il y a de nombreux défauts. Tout d’abord un peu de violence excessive. Mais c’est la marque de fabrique de Geoff Johns. On aime ou pas. De plus, le casting très étoffé prend rapidement le pas sur l’intrigue. La menace est rapidement éclipsée par les interactions et la présentation de tous ces nouveaux personnages, à tel point que cela fait un peu fouillis. Mais en toute honnêteté, le scénariste s’en sort pas mal. Dale Eaglesham est, comme à son habitude très bon mais a parfois du mal avec les actions de groupe.

L’éclair tombe à côté !

On enchaîne rapidement avec le second arc, qui cette fois-ci est le point faible du livre. Nous avons ici tous les travers possibles et imaginables du scénariste, qui, lors de ce crossover avec la JLA, nous propose six épisodes pour rien. Le but est de faire revenir la Légion des super-héros mais c’est tellement cryptique et mystérieux que le lecteur se perd. L’écriture de Brad Meltzer est aussi assez imbuvable et l’intrigue est très très longue, pour finalement ne rien apporter. C’est sincèrement tout ce que le lecteur pourra détester. Avec des personnages qui agissent mystérieusement pour une raison particulière, mais sans que l’on sache pourquoi. La suite étant… certainement dans une autre série. De fait, l’intrigue est tellement peu passionnante qu’elle affaiblit le retour d’un personnage important de l’univers DC. Cette saga est vraiment à oublier car à une quinzaine de héros de la JSA, on rajoute la quinzaine de la JLA et une bonne demi-douzaine de légionnaires, il y a tellement de monde qu’il ne se passe plus rien. Les dessins d’Ed Benes et Shane Davis ont aussi pris un léger coup de vieux.

(image : ©DC Comics)

Que ton règne vienne

Après deux épisodes intermédiaires qui font le point sur Liberty Belle et Steel, on entame alors la dernière saga du recueil, Flammes Divines qui est pour le coup une réussite ! En effet, Geoff Johns s’associe à Alex Ross pour faire revenir au sein du groupe un personnage mythique : le Superman de Kingdom Come. On sentait déjà la filiation avec ce récit incontournable de DC Comics et Flammes Divines va donc pousser le concept jusqu’au bout !  Et vraiment c’est très bon. Parce que Geoff Johns semble avoir un peu dépassé ses tics d’écriture et qu’il donne une présence vraiment intéressante à ce Superman. Son interaction avec les autres membres du groupe fonctionne bien, tout comme sa réaction de voir un groupe qui essaye d’empêcher la nouvelle génération de faire des erreurs. Dans la mesure où ce titre JSA insiste lourdement sur l’idée de l’héritage, introduire Kingdom Come dans la série fait sens. Le scénariste commence enfin à prendre ses marques, épaulé par un Dale Eaglesham qui assure, mais aussi par un Fernando Pasarin qui livre un travail plus que satisfaisant.

(image : ©DC Comics)

En dehors de ce second arc très moyen, JSA monte en puissance au fil des numéros, ce qui donne véritablement envie de lire le deuxième volume. On n’arrive toutefois pas à la hauteur de la première série JSA, qui était beaucoup plus précise (et dont on attend la republication). La faute à un effectif trop grand et des personnages un peu caricaturaux qui débarquent trop rapidement.

Justice Society of America T1 : Le nouvel Age (JSA #1-15 + JLA 8-10), publié chez Urban Comics.

(image : ©DC Comics, Urban Comics)

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