Lorsque Georges Lucas a lancé le phénomène Star Wars en 1977, il a toujours été question pour lui de faire une première trilogie, appelée la trilogie originale, puis une seconde qui fut la prélogie que l'on connait, et enfin une troisième pour développer son univers sur un total de neuf films. Et lorsque Disney a fait l'acquisition de Lucasfilm pour quatre milliards de dollars en 2012, il a été annoncé que le plan était de baser la nouvelle trilogie Star Wars sur les scénarios de George Lucas. Même si le cinéaste ne serait pas derrière la caméra, cela laissait entendre que sa vision d'une saga Skywalker en neuf épisodes serait réalisée.
Au lieu de cela, la décision a été prise d'emprunter une voie complètement différente et le résultat... a été plutôt mitigé. Lucasfilm s'est lancé sans plan définitif, inventant l'histoire au fur et à mesure, avec, au bout du compte, trois films avec les visions contradictoires de J.J. Abrams et de Rian Johnson.
Dans les pages du livre Les Archives Star Wars. 1999-2005 (publié en 2022 chez Taschen, également disponible dans une version collector), Lucas révèle ce qu'aurait été sa trilogie, incluant le retour de Dark Maul, Dark Talon et bien d'autres choses encore.
Une nouvelle menace émerge
"Après la victoire des Rebelles, il n'y avait plus de stormtroopers dans ma version de la troisième trilogie. J'avais prévu que la première trilogie soit consacrée au père, la deuxième au fils et la troisième à la fille et aux petits-enfants."
"Les épisodes VII, VIll et IX s'inspireraient de ce qui s'est passé après la guerre d'Irak... les stormtroopers refusent d'abandonner quand la République gagne. Ils veulent rester des stormtroopers pour toujours, alors ils vont dans un coin reculé de la galaxie, fondent leur propre pays et leur propre rébellion."
Le retour de Maul
"Les gangsters, comme les Hutt, profitent de la situation et c'est le chaos. Le personnage clé est Dark Maul, qui a été ressuscité dans les dessins animés de la Guerre des clones - il rassemble tous les gangs. Il se retrouve avec des jambes cybernétiques comme une araignée, et plus tard, il a des jambes en métal et il est un peu plus grand, un peu plus super-héros."
"Dark Maul a formé une fille, Dark Talon, qui apparaissait dans les bandes dessinées, pour en faire son apprentie. Elle était la nouvelle Dark Vador, et c'est avec elle que se déroulait la majeure partie de l'action. Ce sont donc les deux principaux méchants de la trilogie. Maul finit par devenir le parrain du crime dans l'univers car, lorsque l'Empire s'effondre, il prend le relais."
La mission de Luke Skywalker
"L'histoire commence quelques années après le Retour du Jedi et nous établissons assez rapidement qu'il existe une pègre, que des stormtroopers ont créé leurs propres planètes et que Luke essaie de relancer les Jedi. Il fait passer le mot, et sur 100 000 Jedi, il en reste peut-être 50 ou 100."
"Luke doit donc trouver des enfants de deux ou trois ans et les former. Il faudra attendre 20 ans avant d'avoir une nouvelle génération de Jedi."
L'élue
"Les films racontent comment Leia - je veux dire, qui d'autre va être le leader ? - essaie de construire la République. L'appareil de la République est toujours en place, mais il doit être contrôlé par les gangsters. C'était l'histoire principale."
"À la fin de la trilogie, Luke aurait reconstruit une grande partie des Jedi, et nous aurions le renouveau de la Nouvelle République, avec Leia, la Sénatrice Organa, devenant le Chancelier Suprême en charge de tout. Elle a donc fini par être l'Élue".
Il serait facile, rétrospectivement, de dire que la version de Lucas de la suite de la trilogie Star Wars semble bien meilleure que celle que nous avons eue et, dans une certaine mesure, c'est le cas. Il y a beaucoup d'idées qui auraient bien fonctionné, notamment le retour de Maul et l'introduction de Dark Talon et les scénarios pour Luke Skywalker et de Leia Organa semblent également être une amélioration, en particulier dans le cas du Jedi. Cependant, Lucas avait également prévu de commencer à explorer les midi-chloriens et les Whills, de sorte que le tout aurait bien pu s'être enlisé dans une mythologie assez bizarre.
Source : SFF Gazette
