Bien que retardées par la crise sanitaire du Coronavirus, les premières sorties d’Urban Link, le nouveau label d’Urban Comics, (initialement prévues pour le 20 mars dernier) ont fini par trouver leur chemin jusqu’aux librairies de France. Parmi elles, le roman graphique Teen Titans: Raven, de Kami Garcia et Gabriel Picolo dont on pouvait d’ailleurs lire le premier chapitre en ligne pendant le confinement.

L’idée de la collection est de proposer des récits complets sans attache réelle avec l’univers DC, des titres destinés aux grands adolescents et aux jeunes adultes et propices à la réflexion personnelle.

Très attendu, notamment pour le talent de Picolo, ce roman graphique se dissocie complètement de la continuité DC pour livrer sa propre interprétation du personnage de Raven. Kami Garcia lance donc les prémisses de son histoire en plongeant son personnage dans un état amnésique, à la suite d’un accident de voiture. Sa mère adoptive – qui était à deux doigts de signer les papiers d’adoption –, elle, meurt sur le coup, et Raven est transférée dans la famille de sa sœur. Nouvelle ville, nouveau lycée, nouveaux camarades de classe : par ce petit tour de magie, l’auteur parvient à reprendre l’histoire de son protagoniste depuis les bases, à l’image d’un Year One.

Kami Garcia est une habituée de l’écriture de romans, avec ses séries Sublimes Créatures et Dangereuses Créatures, s’inscrivant toutes deux dans le genre du Young Adult. Et c’est d’ailleurs exactement ce que vise Teen Titans: Raven, tant dans la forme que dans le public visé. Et si l’autrice se cache derrière le bain de super-héros dans lequel elle a trempé enfant, tout lecteur habitué au format comics n’y trouvera pas forcément son compte. Entendez bien qu’en reprenant l’histoire de son personnage aux bases, Kami concentre son récit sur le développement personnel d’une adolescente qui, malgré les pouvoirs qu’elle se découvre, n’est pas une héroïne. On y trouve ainsi le lot de clichés inhérent au mal-être de l’adolescence : intrigues amoureuses, histoires d’amitiés et déboires scolaires.

On peut en revanche compter sur Gabriel Picolo pour remonter le côté narratif de l’histoire avec ses pinceaux, quoi qu’il est un peu en retrait relativement à ce que l’on peut voir de lui sur ses réseaux sociaux. En cause, très probablement les couleurs ternes qu’il utilise pour insister sur le ton sombre et mystérieux du personnage, tout en mettant en exergue les moments les plus marquants avec des couleurs plus nombreuses et surtout plus soutenues.

S’en détache malgré tout une impression de trop peu : le livre s’achève sur une fin très ouverte et on attend beaucoup de la suite, notamment pour voir l’évolution personnage de Raven selon Kami Garcia. En somme, on mettra facilement Teen Titans: Raven dans les mains d’un néophyte, quelqu’un qui cherche un point d’approche à l’univers DC sans trop se mouiller, d’autant que les dessins de Picolo aideront les nouveaux lecteurs à s’y intéresser.

L’adaptation est confiée, pour la part traduction, à Maxime le Dain, puis à Sabine Maddin, Cloé Aubrun et Stephan Boschat (du studio MAKMA) pour le lettrage. Sortis finalement le 15 mai au prix de 14€50, les quatre ouvrages de la collection Urban Link seront bientôt rejoints par d’autres, qui devraient nous apporter leur lot de surprises.

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