Découvrez Fine Print, nouvel entrée de l'univers audacieux érotico-fantastico-coquin, créé par l'étonnant Stjepan Sejic. Et comme indiqué dans l’introduction Fine Print en anglais fait références aux petites lignes d’un contrat, les clauses écrites si petite que personne ne peut les lire et quand bien même personne ne les lis.
Lauren Thomas n'était qu'une jeune étudiante timide et incapable de sourire à la vie, lorsqu'elle tombe éperdument amoureuse de Matthew. Les deux tourtereaux s'aiment passionnément, et lui seul semble capable de la faire sourire entièrement. Mais une miraculeuse carrière de mannequin va se poster entre les deux jeunes gens et mettre un terme à leur jeune idylle. Bien évidemment, la jeune femme en aura le coeur brisé et quelque temps plus tard, elle cherchera à tout prix à retrouver son amour perdu. Jusqu'à passer un pacte avec une succube...
Les histoires d'amour finissent mal...
Vous qui êtes déjà tombés amoureux au moins une fois dans votre vie, cette BD est pour vous. Sous des effets un peu niais, se cache une véritable histoire vieille comme le monde et qui arrive aussi malheureusement tout le temps. On tombe amoureux, on aime une personne et finalement on souffre énormément. La BD nous démontre que la vie est faite de choix. Laurene enchaine en amour les mauvais choix mais va toujours chercher à s'en sortir d'une manière ou d'une autre. Mais tout comme dans la vraie vie, réaliser ses rêves/fantasmes peut parfois se payer cher. Question dialogues, on s’attend à un niveau pâquerettes ou pas bien plus haut, et on est servi, mais c’est quelque fois beaucoup plus subtil, et souvent assez étonnant et parfois drôle aussi et l’histoire est très intelligemment construite.
Fine Print nous emporte dans une aventure envoûtante où les désirs cachés et les fantasmes les plus profonds prennent vie. L'une des forces de Fine Print réside dans sa capacité à susciter des émotions authentiques chez les lecteurs. En associant des visuels saisissants et exquis à une narration captivante et envoûtante, la bande dessinée crée un espace où les fantasmes deviennent réalité et où les tabous sont repoussés. Fine Print de Stjepan Sejic est une plongée artistique et séduisante dans le monde de l'érotisme et de la passion. La bande dessinée offre une expérience unique qui invite le lecteur à explorer ses désirs les plus profonds.
Du sexe & des démons la combinaison gagnante ?
Je dois avouer que je me suis mis à cette BD à reculons, sans véritable motivation. Je ne connaissais pas Stjepan Sejic, ni encore ses oeuvres Harleen et Sunstone, toutes deux considérées par la presse comme étant des chefs-d'oeuvre. La couverture augure d'une étrangeté coquine où des démons se mélangent, entre eux mais aussi aux humains. Alors soyons fou, un peu d'érotisme, ça n'a jamais fait de mal... Et le plaisir est total, la découverte finalement savoureuse. Stjepan Sejic nous projette dans un monde où se côtoient anges et démons, que l'on accepte avec une facilité déconcertante.
Des seins ?
Alors oui le dessin est coquin, les gens sont jeunes et beaux et dotés de formes généreuses et de corps avantageux, humains comme anges & démons. Et l'auteur n'est pas avare dans ce qu'il montre. Malgré tout, il est vrai que l’on arrive facilement à s’identifier aux protagonistes humains qui sont tout à fait normaux, parce qu'ils traversent des épreuves que le vie met sur le chemin de toutes personnes en quête d'amour. La partie des divinités est là pour contrebalancer, et est plus amusante qu'autre chose, comme une respiration dans le malheur de Lauren. Il s'agit avant tout de personnages qui font de mauvais choix mais qui doivent aussi les assumer pour apprendre de leurs échecs. Subtilement, l'auteur en profite aussi pour passer le message que le sexe est important mais qu'en amour et aussi dans le sexe, il n'y a pas/plus de genre. Les démons ayant la capacité de changer de genre aussi vite qu'ils/elles le désirent.
Métaphore religieuse ?
Finalement plus on avance dans ce titre plus il est succulent. Le titre de Stjepan Sejic est une excellente métaphore religieuse sur l'existence de(s) Dieu(x), des églises ou des cultes et de ceux qui les soutiennent. Ceux-ci savent finalement qu'il leur faut des moutons crédules pour qu'ils existent. Même la pomme le fruit du péché original a sa place dans l'histoire. Sans personnes pour croient en eux, les dieux n'existent pas. En bref, la BD est beaucoup plus subtile qu'elle ne le parait avec sa couverture aguicheuse, mais je pense que les fans de Sejic le savent déjà et c'est là une véritable réussite, savoir trouver un public là où il n'est pas.
"La plus belle courbe sur le corps d'une femme est son sourire."
C'est une citation de Bob Marley à laquelle on peut ajouter celle de Pierre Dac qui dit que "Le sourire est le reflet de l'âme" et là aussi cela résume bien l'ambiance de cette bande-dessinée qui est coquine, sans aucun doute, sans jamais être vulgaire, et surtout extrêmement subtile dans ces sous-titres et dans le message qu’elle peut vouloir passer. A avoir à tout prix si on est fan de Stjepan Sejic ou alors cette BD peut être une bonne entrée dans l'univers de l'auteur. Et pour conclure, quoi de mieux que de citer l'auteur qui indique "qu'un pacte divin n'est peut-être pas le meilleur remède pour soigner un cœur brisé" mais c'est ce que nous verrons dans le tome 2 qui s'annonce chaud bouillant. Amour, désir, tout se mélange.
Fine Print, scénario et dessins de Stjepan Sejic. 176 pages, pour 22 euros chez Panini (15,99€ version kindle). Disponible en librairie depuis le 19 avril 2023.