Sous la plume de Chip Zdarsky et le crayon de Carmine Di Giandomenico, le comic book Batman: The Knight nous propose de redécouvrir le parcours qui a transformé Bruce Wayne en justicier masqué ainsi que les mentors qui l’ont formé. Une histoire réussie qui fait énormément penser sur la forme à Superman: Birthright.

On savait que Bruce Wayne était un excellent grimpeur. On en a la preuve ici. (Image : © DC Comics)

Les origines de Batman

La période entre la mort des parents de Bruce et son retour à Gotham City en tant que Batman a déjà été traitée en comics, mais Batman: The Knight est certainement la série la plus détaillée sur cette période. Elle va raconter en détail tout le cheminement de notre héros au fil de ses rencontres avec les meilleurs détectives, les meilleurs assassins, les meilleurs philosophes de notre planète. Tâche difficile s’il en est. Chip Zdarsky arrive pourtant à nous livrer un récit assez cohérent et sans trop de contradictions avec ce que l’on connaît du justicier. Certains reprocheront l’absence de Lady Shiva ou d’autres mentors bien définis de l’univers DC, mais c’est, à mon sens, une volonté réelle de l’auteur. Réaliser un comics sans que l’on voie une seule fois le costume de Batman. Que le lecteur fan d’apparitions surprises ne se lamente toutefois pas, on retrouve tout au long de l’ouvrage quelques têtes connues.

Un psy pas vraiment Gangnam style, (image :© DC Comics)

Faire du neuf avec du vieux

La tâche de raconter les origines de Batman n’est pas chose aisée. En effet, Batman: The Knight aurait pu se contenter de nous raconter l’évolution de Bruce Wayne sous la forme d’un épisode = un mentor = une nouvelle compétence. Et nous n’en sommes pas loin ! Tout du moins sur les premiers chapitres. Le seul fil rouge étant la motivation de Bruce Wayne, sa compulsion à être le meilleur en tout, le récit aurait pu rapidement devenir redondant. Et pourtant, Chip Zdarsky arrive à rendre son histoire intéressante par l’ajout d’un meilleur ami, dont le destin va rapidement se confronter aux idéaux de Bruce. N’ayant plus lu de Batman depuis longtemps, je ne sais pas si les personnages qui sont introduits dans cette mini-série, à l’exception d’Anton, ont réapparu dans les comics Batman. Ils semblent être des créations originales, qui fonctionnent plutôt bien. Quelques épisodes sortent du lot. J’aime cette voleuse française vieillissante, qui n’est pas sans rappeler Catwoman ou bien sa rencontre avec Zatara, le père de Zatana. Chip Zdarsky arrive à donner toute la mesure des pensées intimes de Bruce Wayne, ses obsessions, ses failles et il nous les fait parfaitement ressentir à travers certains moments finement amenés.

L'éducation sentimentale du jeune Bruce Wayne ou "je préfère qu'on reste amilf !" (Image : © DC Comics)

Une fin précipitée

Mais comme d’habitude, c’est lorsque Bruce se rend dans le désert pour faire une partie de son initiation avec Ra’s Al Ghul que cela pêche. C’est-à-dire sur les deux derniers épisodes. En effet, le fait de remettre un personnage hyper connu au centre de l’intrigue ramène Batman: The Knight sur des terrains connus et déjà développés de nombreuses fois, ce qui réduit considérablement la portée de la fin de la série. Vraiment, ce personnage de Ra’s Al Ghul est une véritable plaie depuis sa création. De fait, si Bruce Wayne évolue (ou plutôt ne veut pas évoluer) tout au long de ces épisodes, le scénariste n’arrive pas à nous délivrer un point final clair, net et précis, et c’est un peu dommage. La fin arrive comme un cheveu sur la soupe et sans grande surprise. Reste toutefois une histoire qui se lit très bien et qui propose par moments, de très bonnes scènes. Tout ceci est bien évidemment renforcé par les dessins de Carmine Giandomenico, qui réussit une fois de plus à proposer des planches vraiment intéressantes sans ramener son style caractéristique vers des contrées plus adaptées aux histoires de superhéros. C’est très lisible, même si parfois les visages se ressemblent un peu. Le dessinateur connaît à mon sens une évolution à la Giuseppe Camuncoli et les ressemblances entre les deux artistes sont flagrantes. Graphiquement Batman: The Knight est donc une réussite.

annataZ + ecurB = ruoma lenreté ! (Image : © DC Comics)

On l’achète ou pas ?

Batman: The Knight est une bonne histoire, respectueuse du super-héros et qui, plutôt que de vouloir tout modifier, nous propose de rajouter, sans trop de changements, des éléments à une période souvent inconnue de sa vie. Superbement dessinée et avec quelques moments de bravoure, Batman: The Knight est à conseiller pour tous les fans du Caped Crusader, anciens comme nouveaux. C’est donc un point d’entrée efficace qui mérite d’être dans une bibliothèque.

Batman: The Knight, Urban Comics.

Batman: The Knight est un récit complet paru par Urban Comics et traduit par Jérôme Wicky

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