Quand Daniel Warren Johnson s’attaque au personnage de Wonder Woman, vous vous en doutez, ça fait des étincelles.

Daniel est un de ces auteurs que l’on retrouve derrière le scénario de ses œuvres comme au dessin. Vous avez très probablement entendu parler de lui à l’occasion de la sortie de Murder Falcon, publié en français récemment chez Delcourt (à qui l’on devait déjà Extremity), The Ghost Fleet, chez Urban Comics, ou plus tôt encore du côté d’Akileos, avec Space Mullet.

Le voilà donc qui arrive chez l’éditeur à deux lettres pour un one-shot sur l’amazone dans le cadre du fameux Black Label, qui, je le rappelle, laisse à ses auteurs une certaine liberté créative. Et le moins que l’on puisse dire sur ce titre, c’est que Daniel Warren Johnson sait tirer parti de cette liberté créative, tant et si bien qu’il livre un récit frénétique, comme ceux qu’on lui connaît sur les œuvres susmentionnées.

Mais qu'est-il arrivé à la Terre ?

Wonder Woman se réveille d’un long sommeil dans la batcave et découvre une Terre dévastée, un désert radioactif dans lequel les vestiges de la civilisation humaine se battent pour leur survie contre les Haedras, sortes de créatures de taille (très) variable. Diana, porteuse d’un message d’espoir pour l’humanité, endosse alors une nouvelle fois le rôle de Messie.

Porté par un subtil équilibre de mystères et de révélations, Wonder Woman: Dead Earth se développe, vous l’aurez compris, dans un monde post-apocalyptique où les ressources se font rares, un monde où l’humanité se contente de survivre. L’occasion pour l’auteur d’aborder les thèmes les plus proches de Wonder Woman (le devoir, l’amour, le sacrifice…) à sa manière. Et s’il est dans l’ensemble assez peu bavard, on ressent toutefois toute l’expression de ses personnages à travers son crayon. Ses traits sont très finement pensés et l’action est aussi belle que le sont ses plans, soulignés d’ailleurs par les nuanciers de Mike Spicer, qui n’hésite pas à sortir des couleurs explosives afin d’accentuer les actions les plus violentes.

Véritable réécriture du mythe de Wonder Woman, Daniel Warren Johnson signe avec Wonder Woman: Dead Earth l’une des meilleures sorties comics de l’année, et probablement l’une des meilleures choses qui soient arrivées au Black Label pour le moment. Il sait exploiter ce cadre que lui offre la nouvelle collection de DC Comics pour reprendre l’histoire de l’amazone depuis ses origines et conter une aventure parfaitement inédite, une aventure qui lui ressemble.

Et une chose est sûre : avec les succès retentissants dont il fait l’objet ces derniers temps, on n’a pas fini d’entendre parler de lui.

La violence du trait de Daniel Warren Johnson trouve une autre dimension grâce aux couleurs de Mike Spicer.

Wonder Woman: Dead Earth est sorti le 27 novembre dernier chez Urban Comics, qui lui offre l’écrin plus large de certaines publications estampillées Black Label (Batman: Damned, par exemple) pour que l’on puisse profiter au mieux de son aspect graphique. Traduit par Thomas Davier et lettré par Moscow Eye, l’ouvrage s’accompagne d’un entretien mignonnet avec Jim Lee et des croquis de recherche et de conception de certains personnages.

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