Avant de devenir Flash, Wally West était Kid Flash. Mais le personnage a connu un traitement assez particulier avant de briller à travers le run de Mark Waid, désormais disponible en France à travers la collection Flash Chronicles. Mais pour savoir comment Wally West est parvenu à endosser le rôle de Flash, il faut savoir qu'il n'a pas suffit d'une case dans un événement cosmique pour rendre cela possible. Retour sur la transformation de Wally West, et cela commence avec son rôle en tant que Kid Flash.

Kid Flash, le sidekick mal aimé

teen titans marv wolfman kid flashWally West fait à l’origine office de sidekick à Barry Allen, le second Flash. Il est réduit à sa fonction de jeune assistant aux pouvoirs similaires. Il rejoint rapidement l’équipe des Teen Titans. Il y connait diverses aventures et quitte l’équipe. Mais lorsque la série New Teen Titans de Marv Wolfman et George Perez est lancée, Wally West doit faire son retour auprès de ses anciens collègues. Le problème est que Marv Wolfman ne porte pas Kid Flash dans son cœur. Si le scénariste peut composer avec une amazone, un cyborg et une extra-terrestre, pour lui, la super-vitesse de Wally est bien trop puissante. Il a donc pour habitude de le contrer ou de le tenir à l’écart.

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Il trouve rapidement une parade : réduire la vitesse de Wally. En 1984, Marv Wolfman fait du pouvoir de Wally un fardeau dans Tales of the Teen Titans #49. Il applique une retcon relative à l’accident de Wally, usant de son jeune âge comme excuse. La formule lui ayant conféré ses pouvoirs ne s’adapte pas à sa croissance, et en tant qu’adolescent il souffre d'effets secondaires. Désormais sa vitesse est réduite, mais pire encore, elle lui causerait d’importantes douleurs, réduisant ainsi grandement son utilisation. Avec Wally mis de côté, Wolfman se retrouve plus à l’aise pour écrire les Teen Titans. Il méprise le personnage au point de vouloir le tuer d’une crise cardiaque. Une idée qui circulera dans les bureaux de DC Comics, sans jamais savoir si le scénariste pensait sérieusement tuer Wally.

Toujours est-il que les éditeurs se sont inquiétés du sort que pouvait réserver Wolfman au personnage. Harlan Ellison, scénariste et auteur de science-fiction, propose à Dick Giordano une mini-série autour de Wally West. Une idée rapidement écartée, car nous sommes alors en 1984 et l’avenir de Wally West est incertain. Dick Giordano souhaite se pencher sur son cas. Le directeur de DC Comics voit en ce personnage un jeune héros dans un costume bien trop vieillissant. Évidemment, Wolfman refuse d’écrire les aventures de Flash. D’ailleurs, nous arrivons en 1985 et Wolfman, étrangement, tue Barry Allen et foudroie d’énergie cosmique Wally West. Mais nous apprendrons à la fin de la maxi-série Crisis on Infinite Earths que ce contact aura été bon pour Wally qui se retrouvera guéri.

Cette conséquence découle d’une révision du personnage, lui permettant à nouveau d’user pleinement de ses pouvoirs, mais sous certaines conditions. Wolfman limite Wally West à la vitesse du son, une capacité suffisante pour un speedster. Seulement, une solution amenant d’autres problèmes, la direction de DC Comics, composée de Jenette Khan et Dick Giordano, n’apprécient pas l’idée d’avoir fait totalement disparaître Flash. Ils souhaitent remettre en avant un candidat pour le remplacer. La première solution envisagée a été de créer de nouveaux personnages. Et pour cela, ils se tournent vers des personnages secondaires déjà introduits dans New Teen Titans. Est alors envisagé une expérience dans les labos de STAR labs. Les scientifiques ayant toujours bon dos pour créer de nouveaux super-héros.

Mais cette idée est contrecarrée par le projet Legends, une mini-série écrite par John Ostrander. Cette dernière vise à présenter la nouvelle formation de la Justice League. Face à cette réunion, il semblait logique de faire de Wally le nouveau Flash. La décision est motivée par la volonté de donner à Wally West plus que le rôle du gentil sidekick et de l’élève modèle. Wally West devient Flash non pas comme conséquence logique de la disparition de son mentor, mais comme le fruit d’une longue réflexion et d’une occasion qui s’est présentée à lui de surmonter son deuil.

Wally West devient Flash

Flash 1 Mike BaronAvec une introduction dans Legends #1-4 (La Légende de Darkseid, chez Urban Comics), Wally West obtient ses lettres de noblesse en tant que Flash dans sa nouvelle série régulière. Ceci rassure la direction de DC Comics, retrouvant son speedster phare. Le lancement de cette série ne démarre pas avec Mark Waid. Les lecteurs de comics ont tendance à lui attribuer bien des mérites, mais il n’a pas celui d’avoir entamé la nouvelle caractérisation de Wally West. La tâche est confiée à Mike Baron (Nexus, The Punisher). Il invente la fameuse introduction « My name is Wally West », reprise par les scénaristes suivants, mais également dans la série CW.

Mike Baron marque les esprits dès le départ en ne lançant pas son héros dans une démonstration de force contre des menaces colossales. Le scénariste a pour mission de présenter un nouveau personnage. Mais il porte un même costume qui ne le distingue pas de son prédécesseur. Baron joue alors sur les thèmes et les dialogues pour faire sortir de Wally un personnage jeune et soucieux de bien faire. Un trait de caractère qu’il hérite certainement du profil de bon élève que lui ont attribué les scénaristes des années 70 – dont Marv Wolfman.

Dès Flash #1 (1987), nous découvrons cette fameuse histoire de Wally transportant un cœur pour une transplantation. Si cette histoire vous dit quelque chose, c’est que vous avez dû en voir une adaptation dans la série animée Young Justice (Insensible, saison 1, épisode 20). Wally West devient un Flash sauvant les vies de façon bien plus terre à terre.

Ce renouveau insiste sur une approche plus réaliste des histoires de Flash, tout comme c’est alors le cas à partir de 1986 chez DC Comics. Les super-héros se soucient des problèmes de société. Et sur ce point, Wally West va fonder son trait de caractère principal. On retient surtout de ce run, la confrontation entre Wally et Vandal Savage dans un run bref mais d’une grande importance dans l’histoire du personnage.

Le run de William Messner-Loebs : préparatifs aux Flash Chronicles

Flash Wally West Mark WaidWilliam Messner-Loebs prend la relève à partir de Flash #15 avec l’aide de Barbara Kessel. Le scénariste est un grand fan de Flash, mais doit composer avec cette nouvelle identité de Wally. Il cerne très vite les intentions de ce nouveau Flash mais trouve qu’il passe bien trop de temps dans le costume. Il va donc développer deux éléments qui marqueront à jamais le personnage.

Dans un premier temps, il tente d’expliquer cette obsession du costume à travers un syndrome de l’imposteur rongeant Wally. De plus, avec Mike Baron, Wally voyait déjà une psychologue suite à diverses révélations concernant son père. Ensuite, William Messner-Loebs se concentre sur la situation familiale de Wally qu’il souhaite apaiser. Pour rappel, la mère de Wally est alcoolique et a la critique facile. De l’autre côté, son père s’est retrouvé au cœur de divers problèmes. Il va lancer cette transformation en inculquant aux parents de Wally des traits de caractère qu’il est allé chercher chez sa mère afin d’adoucir ces personnages. Les parents de Wally profitent d’un développement riche et d’une belle évolution au cours de ce run.

Mais malgré cet investissement sur plus de 50 numéros, Messner-Loebs est aujourd’hui souvent réduit à Flash #20, présentant Wally sans pouvoir et vivant dans la rue. Ce serait oublier un apport considérable du scénariste à l’univers de Flash. Avec Flash #19, l'auteur présente une histoire où les Rogues célèbrent le retour de Captain Cold. Pour plaisanter, le Trickster envoie un carton d’invitation à Flash, qui se joint à la fête. Une situation cocasse et pleine d’optimisme que l’on attribue sans sourciller à Wally West. Avec Flash #28, le scénariste crée un personnage qui gagnera en importance : Linda Park. Avec autant d’investissement dans le développement de la vie personnelle de Wally West, le run de William Messner-Loebs sur Flash dispose les éléments pour que Mark Waid, en tant qu’historien du médium, puisse composer aussi bien avec des références au passé, qu’avec des éléments nouveaux auxquels donner plus de profondeur.

Le run de Messner-Loebs est long. Il connait quelques fulgurances, quelques instants plus creux et convenus, mais c’est une période majeure ayant radicalement transformée Wally West. Mark Waid apporte ensuite un dynamisme plus prononcé, fort d’une situation plus stable qu’il s’agisse du caractère de Wally ou de son background.

Maintenant que nous avons rendu justice aux scénaristes passés, maintenant que vous connaissez l’évolution de Wally West, il ne vous reste plus qu’à suivre l’excellent run de Mark Waid dans la collection Flash Chronicles publiée chez Urban Comics.

Flash Chronicles, Urban Comics

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