Sujet de débat récurrent, le passage aux comics VO aurait pu être remis en question aujourd’hui. Les éditeurs proposent toujours plus de titres et toujours plus de séries différentes. Le marché français est un espace ayant gagné beaucoup de place chez les libraires.

Mais avec le temps, tout porte à croire que la VO se fait également plus accessible. Nous avons aujourd’hui des comic-shop spécialisés dans la vente d’éditions originales et des ventes en ligne multipliées sur le territoire français, sans parler des imports. On ne peut pas aller jusqu’à dire que ces enseignes soient extrêmement populaires, mais elles peuvent compter sur une communauté française soudée.

La VO apporte de grandes qualités et de grandes libertés dans notre rapport aux comics. Alors pour les lecteurs les plus réticents, voici quelques raisons pour lesquelles il est toujours (très) intéressant de se tourner vers les comics VO.

Avoir accès à de nombreuses séries

spinner rack

Le catalogue VF continue de s’enrichir – jusqu’à probablement saturer. Les éditeurs VF mènent un travail colossal, année après année pour rendre certaines œuvres restées inédites disponibles en France – comme avec Grendel publié récemment chez Urban Comics.

Seulement, avez-vous une idée du nombre de comics publiés chaque mois aux US ? Sur le mois de Juillet 2022, ce sont 175 issues qui sont proposées sur le marché américain. Plus de 160 séries différentes qui sortiront, pour la plupart, en édition reliée et/ou brochée dans les mois à venir.

Comprenez bien qu’il est impossible pour les éditeurs français d’en proposer autant. Le nombre de lecteurs est bien trop différent. Aux USA, comicsbeat.com et usascholar.org estiment entre 18 et 19 millions lecteurs de comics aux Etats-Unis. Un marché inégalable en France.

Les éditeurs américains peuvent alors oser certaines publications risquées. Avec ces tentatives arrive le premier avantage de lire en VO : l’accès à un catalogue extrêmement vaste. Et qui dit nombreuses séries, dit nombreux artistes.

Découvrir de nouveaux auteurs et dessinateurs

thing tom reilly

Conséquence de cet accès au marché américain, vous êtes libre de réaliser vos propres découvertes. Un auteur inconnu propose un pitch original ? Voilà les signes d’un artiste que vous pourriez découvrir par vous-même. Chaque mois, de nouveaux artistes tentent leur chance – sans tenir compte des webcomics.

Scénariste ou dessinateur, les grands noms sont tous issus de premières publications menant à leur premier succès – et restent bien souvent inédits en VF. On peut alors penser à Ice Cream Man de W. Maxwell Prince et Martin Morazzo, la plupart des œuvres de Peter Milligan, Ted McKeever, les premiers travaux de Grant Morrison, Scott McCloud et bien d'autres.

Si vous avez récemment pu découvrir Bilquis Evely sur Supergirl Woman of Tomorrow, sachez qu'elle a commencé sur Doc Savage chez Dynamite il y a une dizaine d'années. Et ce n'est pas un cas à part. Tous les artistes se forgent, avec le temps, une réputation et s'efforcent de convaincre leurs lecteurs. Cela a également été le cas de Riley Rossmo avec Rasputin, Evan Doc Shaner avec Future Quest, Mitch Gerards avec son Punisher, les derniers albums de Howard Chaykin ou Fred Van Lente. Tant de séries restées inédites, ou alors extrêmement difficiles à trouver.

Malgré une publication toujours incertaine en France, certaines séries "exotiques" parviennent à se frayer un chemin. On pensera au crossover Transformers / My Little Pony proposé par Vestron sur le marché français. Mais les amateurs de crossovers farfelus trouveront leur bonheur en VO : Green Lantern / Planet of Apes, The Army of Darkness VS Re-Animator, Archie/Vampirella et j’en passe.

Accès à des formats différents

my little pony transformers

Le marché du comics s’adapte au public français et à son mode de consommation, notamment par le format proposé, rigide et couteux. Les éditions originales peuvent se permettre de proposer plusieurs formats. Plus qu’une adaptation, il s’agit également d’entretenir l’envie des collectionneurs. Certaines éditions seront faites pour la consultation, d’autres pour la possession et/ou l’exposition.

Vous connaissez sans doute les TPB (éditions souples) et les HC (éditions rigides). Les deux se distinguent par leur coût, puisque les éditions souples coûtent généralement moitié moins cher. Mais du côté des HC, vous trouverez de nombreux formats différents : les oversized (OHC), les Gallery Edition, les Absolute et les, désormais populaires, Omnibus. S’ils sont tous au format rigide, leurs différences reposent sur leurs tailles. En VO, tout format rigide est évidemment, accompagné de la fameuse dust jacket, également appelée sur-couverture.

Et si les éditions collectées sont déjà nombreuses, il faut également considérer les nombreuses Variant Covers proposées chaque mois. Plus ou moins rares, distribuées à grande échelle ou exclusive à une seule boutique, il en existe de très nombreuses pour le plaisir des plus grands collectionneurs. Sur ce point, les comics VO touchent en particulier la corde sensible du collectionneur désireux d'ajouter de nouvelles pièces plus ou moins rares.

La traduction : Y a-t-il une barrière de la langue ?

superboyprime

La difficulté majeure qui revient sans cesse est la barrière de la langue. Mais en existe-t-il encore une ? Nous ne parlons pas de romans, de description totale d’une histoire. Nous parlons de comics, de BD. Nous parlons d’une forme qui mêle narration visuelle et dialogues.

Bien sûr, les premières lectures vous demanderont des efforts. Mais lorsqu’il s’agit de comics, force est d’avouer que le niveau de difficulté est très peu élevé. Le vocabulaire des comics mainstream pose rarement de difficulté.

Si vous ressentez encore une réticence pour vous lancer dans les comics en VO, il ne me reste qu'à vous proposer 3 alternatives :

  1. Lisez ce qui vous plait. On ne fait pas meilleur conseil. Commencer avec un titre dont vous appréciez la couverture, le dessin vous motivera à persévérer dans la lecture.
  2. Trouver un comics en VO que vous possédez déjà en VF. Un exercice plus simple qui vous permettra de "vérifier" votre compréhension. Mais limitez bien cela à votre compréhension. Le travail de traducteur ne propose pas une traduction littérale.
  3. Commencez par une série facile d’accès, comme DCeased, Savage Avengers, Deathstroke Inc ou DC VS Vampires. Des récits simples et fun qui vous introduiront dans la lecture en VO sans trop de difficulté.

Peu importe le chemin que vous emprunterez. Vous finirez par vous sentir à l’aise et serez en mesure de lire vos récits préférés, puis de faire vos propres découvertes. Et si jamais vous êtes en quête de défis, peut-être vous lancerez-vous dans la lecture de Sandman ou The Invisibles ?

Comics VO ou VF, faut-il faire un choix ?

Entre VO et VF, il n’y a pas de solution toute fait. Certaines éditions Françaises se trouvent parfois être meilleures que les rééditions VO. Et le mode de consommation idéal serait hybride.

Pour tirer profit des deux catégories, c’est à vous de faire le choix entre telle ou telle édition VF ou VO. Urban Comics avait fait un travail incroyable sur Promethea, comme Panini Comics a proposé de très belles éditions de Spider-man : L’histoire d’une vie.

Mais lorsque la traduction semble imparfaite, voir même catastrophique, alors la VO est toujours une valeur sûre à laquelle se raccrocher – pour de la simple lecture comme pour de la collection.

 

Envie d'en discuter ?
Rendez-vous sur Discord
Suivez-nous pour ne rien rater :
Alligator Queen

Ça pourrait vous intéresser

 sur Superpouvoir.com
Partager : Partager sur Facebook Partager sur Twitter