Des bougies pour Iznogoud, le nouvel album du plus méchant vizir de la bande dessinée franco-belge, est enfin disponible chez nos amis libraires. Avec Olivier Andrieu aux textes et Elric aux dessins, l'humour de René Goscinny et de Jean Tabary ne sont étonnamment pas loin, l'esprit étant agréablement conservé et la créativité toujours d'actualité.

 60 ans d'humour et de méchanceté pour Iznogoud

Soixante ans, déjà. Soixante ans que ce bon vieil Iznogoud tente de devenir Calife à la place du Calife à travers tout de même 32 albums et quatre intégrales. Tel Vil le Coyote des cartoons chassant Bip Bip, prisonnier d'une série infinie d'échecs, le petit tyran barbu est condamné à nous faire rire pour l'éternité. Jamais à court d'idées et de cruauté, contre toute attente, il reste après six décennies une source intarissable de gags, pour preuve ces huit nouvelles tentatives de coup d'état toujours plus étonnantes mais échouant inévitablement dans une chute souvent prévisible mais qui fait partie de l'ADN des albums d'Iznogoud.

© IMAV éditions 2022

5 nouvelles histoires, 5 nouvelles tentatives de devenir Calife (à la place du Calife)

Cette fois encore, Iznogoud se dépassera pour trouver de nouvelles idées et enfin atteindre ses ambitions. Des boules de pétanque magiques provenant de ce lointain pays que l'on connait bien, au banquier escroc en passant par les bougies d'anniversaires enchantées fort à propos, Olivier Andrieu ne manque pas d'imagination. Il  a parfaitement analysé et compris l'essence même de ce qui fait le bonheur d'une lecture d'un album d'Iznogoud. Les situations s'enchaînent très vite, les jeux de mots pleuvent, le tout avec une grande fluidité. C'est peut-être à la fois sa plus grande qualité et paradoxalement le seul petit reproche que l'on peut lui faire : si au début, nous sommes heureux de retrouver ses histoires courtes avec cette chute durant laquelle le machiavélique plan du méchant vizir se retourne contre lui, on aimerait après quelques histoires sortir de cette structure qui se répète encore et encore, et être un peu plus surpris. Voir Iznogoud réussir mais préférer saboter son propre plan, vivre une aventure un peu plus longue que d'habitude, voilà des exemples tirés des albums passés de types de gags qui cassent un peu les codes et que l'on souhaiterait retrouver de temps à autres à l'avenir.

Car malgré cette légère critique, il faut bien avouer que l'on est particulièrement ravi de retrouver Iznogoud en aussi grande forme, et on en redemande ! Les dessins d'Elric y participent beaucoup également, tant il a su chopper les gimmicks nerveux du trait de Tabary. Tel un De Funes en grande forme, l'expressivité d'Iznogoud vaut à elle-seule la chandelle, contrastant avec la lassitude si bien transcrite sur le visage du calife Haroun El Poussah, tel que l'aurait incarné Jaques Villeret. Et ça ne s'arrête pas là, puisque l'on reconnait plusieurs visages bien connus parmi les nouveaux personnages. Ainsi, comme depuis les premiers albums, celui-ci nous offre un casting de folie comme ne pourra jamais nous offrir le cinéma.

Après soixante ans et 32 albums, Des bougies pour Iznogoud est une belle réussite, qui à défaut de surprendre, parvient à encore à bien nous faire marrer.

Des bougies pour Iznogoud, par Olivier Andrieu et Elric, chez IMAV Éditions, 48 pages, 11,90 €.

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