Bat-Man first Knight est un récit totalement hors continuité situé en 1939 par Dan Jurgens et Mike Perkins. Un album vraiment agréable à lire, avec une intrigue certes classique, mais quelques bons moments d’introspection et surtout, des dessins absolument époustouflants !

image © DC COMICS

La mode en ce moment semble être de livrer des versions de Batman situées à l’époque de sa véritable création, c’est-à-dire en 1939. On a déjà pu voir ça notamment dans le nouveau dessin animé Batman Caped Crusader sur Amazon Prime Video. Et comme les comics ne sont pas en reste, Bat-Man First Knight s’inscrit pleinement dans cette volonté de revenir aux sources. Aux commandes de cette mini-série en trois parties ? Le vétéran Dan Jurgens, connu pour son long run sur Superman dans les années 90 mais aussi pour la création de Booster Gold, des aventures de Thor ou bien de Captain America. On l’a en revanche peu vu sur le justicier masqué de Gotham. Donc autant dire que le monsieur s’y connaît un peu en comics.

En ce qui concerne les dessins (et on ne cachera pas que c’est véritablement le point fort de Bat-Man First Knight), c’est Mike Perkins qui nous régale les pupilles. Mike Perkins travaille depuis de très nombreuses années dans les comics, tout d’abord en tant qu’encreur puis en tant qu’artiste depuis les années 2010, on l’on a pu voir ses planches sur des titres comme Le Fléau, le Captain America d’Ed Brubaker et plus récemment Swamp Thing ou encore la mini-série Lois Lane. Et c’est vrai que son style très sombre et très réaliste fait dans Bat-Man First Knight de véritables merveilles. D’ailleurs, Urban Comics ne s’est pas trompé en réservant aux planches de Perkins un traitement de faveur : un format un peu plus large que d’habitude, comme on a pu le voir sur certaines éditions.

Alors que les États-Unis se relèvent à peine de la grande dépression, la montée du nazisme outre-Atlantique menace. Et le spectre de la guerre, qu’on pensait loin derrière, refait son apparition à Gotham. C’est le terreau idéal pour les légendes et les histoires macabres. Comme cette créature en forme de chauve-souris qui ne semble pas tout à fait humaine et qui fait régner la justice en mettant les criminels hors d’état de nuire. Mais ce n’est pas tout : une vague de crime d’une rare violence s’étend petit à petit sur Gotham. Et lorsque le « Bat-Man » mène son enquête, il remarque des choses bizarres, comme ces empreintes qui appartiennent à des criminels déjà morts et exécutés. Est-ce que quelqu’un s’amuserait à réveiller les morts ? C’est ce que le justicier, aidé par son seul allié le commissaire Gordon, va tenter de découvrir dans les pages de cette bande dessinée !

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En situant sa bande dessinée en 1939, Dan Jurgens ne peut s’épargner les clichés sur l’époque. Nous avons des armes, des gangsters et de la corruption en tout genre. Ce n’est certes pas très original mais il semble difficile de faire autrement, tellement l’auteur cherche à rendre hommage au Batman de cette époque. Le contexte et plutôt intéressant toutefois : il arrive à rendre un Bruce Wayne crédible en lui enlevant Alfred. Bruce doit donc se débrouiller tout seul, que ce soit pour se tirer du pétrin ou soigner ses blessures. Malheureusement Jurgens ne pousse pas son idée jusqu’au bout et va introduire un nouveau personnage dans le manoir. C’est certainement pour l’auteur une volonté de ne pas pousser trop les monologues intérieurs et de pouvoir donner des scènes d’exposition plus dynamiques. En fait, tous les passages tournant autour des tourments de Bruce et de son questionnement sont plutôt bien réalisés. Son association avec un rabbin (très inquiet de la situation mondiale) fonctionne plutôt bien et donne lieu à des passages plus personnels qui ne font pas trop dans le mélo ! En revanche, l’intrigue en elle-même est assez classique, avec des méchants qui ne sont pas véritablement développés et une résolution qui n’arrive pas à donner beaucoup d’intensité. Assez classique donc, ce Bat-Man First Knight a toutefois le mérite de ne pas nous sortir une nouvelle version du Joker, du Pingouin ou de Clayface adaptée au contexte de l’histoire. Et c’est très bien. À rapprocher plus de la mini-série Batman et les Monstres de Matt Wagner que du dessin animé actuel.

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Mais ce qui frappe surtout c’est la puissance du dessin de Perkins, que ce soit en termes de narration ou de design. C’est un véritable régal pour les yeux et cela rajoute énormément de profondeur au scénario de Jurgens. Les décors sont très détaillés et on sent que le dessinateur met un point d’honneur à rendre du mieux possible la noirceur de Gotham et de ses habitants ou les détails précis de l’époque (comme le costume original du héros). C’est, à ne pas en douter, le point fort de cette bande dessinée, qui vous fera passer un agréable moment.

Bat-Man first Knight, par Dan Jurgens et Mike Perkins, traduit par Jérôme Wicky. Édité chez Urban Comics dans la collection DC Black Label, disponible dès le 30 août 2024, 168 pages, 18 euros.

Bat-Man : First KnightDC black label
De Dan Jurgens et Mike Perkins
30/08/2024 – Relié – 160 pages – 18,00€
Acheter sur : AmazonFNACCulturaBubble

En 1939, une période marquée par la montée du fascisme, Batman enquête sur une série de crimes à Gotham. Aux côtés de James Gordon, il découvre que les suspects sont en fait des criminels morts et déjà enterrés qui semblent avoir été réanimés.

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