De Red Guardian à Superman version soviétique, les comics ont souvent mis en scène des super-héros ou super-vilains issus du bloc communiste. Parfois caricaturaux, parfois plus nuancés, ces personnages reflètent les tensions politiques de leur époque, tout en ajoutant un peu d'étranges super-pouvoirs dont les comics ont le secret.
Electro, l’ennemi propagandiste de Captain America dans les années 50
Dans les années 1950, le titre Captain America renaît brièvement avec un sous-titre explicite : Commie Smasher ("Casseur de communistes"). On y croise notamment Electro, un homme à la peau verte, arborant le symbole du parti communiste et capable de projeter des rafales électriques. Il est facilement défait par la sentinelle de la liberté et disparaît rapidement des comics. On le revoit néanmoins dans le neuvième numéro de What If, affrontant les Avengers des années 1950.
Red Guardian, le Captain America soviétique de Marvel
Créé comme un équivalent soviétique de Captain America, Red Guardian, ou le Gardien Rouge comme il était nommé dans la VF des comics à l'époque, est un titre porté par plusieurs personnages. Le premier, Alexei Shostakov, apparaît dans Avengers #43. Il est incarné par David Harbour dans les films Black Widow et Thunderbolts*, ainsi que dans la saison 3 de What If. On note aussi l’existence d’une version féminine du Gardien Rouge, la neurochirurgienne Tanya Belinski, membre des Defenders.
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Boudin d’Amour, l’allié russe des Boys dans The Boys
Dans l’univers de The Boys, Vassili "Vas" Vorishikin est un ancien policier et pilote de char devenu super-héros. Son surnom, Boudin d’Amour (Love Sausage), fait référence à un attribut physique aussi particulier qu’invulnérable. Il tient un bar à Moscou et produit une vodka artisanale à base de liquide de frein. Membre de l’équipe Five Year Plan, il est un allié des Boys et sauve Hughie d’un empoisonnement au bortsch… avant de mourir aux mains de Billy Butcher.
L’Homme-Radioactif, super-vilain nucléaire venu de Chine
Apparu dans Journey Into Mystery #93, Chen Lu est un physicien chinois qui s’expose volontairement à des radiations pour devenir l’Homme-Radioactif. Créé par Stan Lee et Jack Kirby, il est d’abord un ennemi de Thor, puis affronte Iron Man, Spider-Man et les Avengers. Il intègre les Maîtres du Mal de Baron Zemo et les Thunderbolts dirigés par Norman Osborn.
Le Fantôme Rouge et ses super-singes contre les Quatre Fantastiques
Le scientifique soviétique Ivan Kragoff s’envole pour l’espace avec des singes dressés, afin de s’exposer à des rayons cosmiques. Résultat : il devient intangible, et ses singes acquièrent chacun un super-pouvoir. Ensemble, ils forment une étrange équipe : le Fantôme Rouge et ses super-singes. Il affronte les Quatre Fantastiques, Iron Man, Spider-Man, les Super-Soldats Soviétiques, Quasar, Puissance 4 et même l’Intelligencia.
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Les Sov-Judges, la justice totalitaire dans l’univers de Judge Dredd
Dans l’univers de Judge Dredd, les Sov-Judges sont les représentants de la justice du Sov-Block, équivalent dystopique de l’Union Soviétique. Leur uniforme reprend celui des juges occidentaux, mais orné de symboles soviétiques comme la faucille et le marteau. Tout aussi impitoyables, ils incarnent une forme autoritaire de justice dans ce monde brutal.
Superman : Red Son, et si le Man of Steel avait grandi en URSS ?
Et si Superman était tombé en URSS plutôt qu’au Kansas ? C’est l’idée développée dans Superman : Red Son, par Mark Millar, Dave Johnson et Killian Plunkett. Dans cette réalité alternative publiée sous le label Elseworlds, Kal-El devient un champion du socialisme et le protecteur de l’État soviétique. Il affronte un Lex Luthor génial, un Batman résistant et même le corps des Green Lantern.
Des symboles rouges très (super) puissants
Souvent caricaturés à l’époque de la Guerre froide, les personnages communistes des comics ont évolué avec le temps. Certains sont devenus plus ambivalents, d’autres franchement comiques ou tragiques. Ils témoignent à leur manière de l’impact de la politique mondiale sur la fiction super-héroïque, et de la capacité des comics à absorber l’idéologie pour la tordre ou la sublimer.