Imaginez un monde dans lequel King Kong ne meurt pas comme l’ont imaginé James A. Creelman et Ruth Rose, les scénaristes du film de 1933. Pourchassé, le gorille géant trouve alors refuge dans l’ile de Manhattan qui devient un no man’s land réservé et interdit de survol. Reclus, Kong devient le roi de l’ile New-Yorkaise, où vivent maintenant une incroyable flore et une faune composée de créatures préhistoriques XXL. En 1947, quinze ans après la victoire de Kong et l’évacuation de Manhattan, c’est justement dans cette zone interdite et dangereuse, que vont se rendent le professeur Jonas Parker et le journaliste Irvin Stone, mais aussi Virgil, un pilote de l’Air Force crashé malgré lui dans cette zone interdite qu’il était pourtant chargé de surveiller. C’était l’histoire de « Manhattan Jungle », voici maintenant celle de « Hudson Megalodon ».

The Kong Crew, la critique du tome 2

Le Mégalodon aperçu quinze ans plus tôt semble avoir disparu. La barrière a ultrasons empêche les monstres de sortir mais il faut toujours exfiltrer le soldat Virgil et ce sera le travail du bataillon des Rétrochrones. De son côté la charmante (charmeuse) Betty mettra toute son énergie dans la recherche de Spit, le Teckel de son beau pilote disparu.

On retrouve finalement beaucoup de monde dans cette zone abandonnée et dangereuse : des monstres comme des raptors, des serpents géants, des singes et bien évidemment Kong, qui fera une petite apparition remarquée mais qui est finalement un peu relégué à un rôle "d'invité spécial". Il y a aussi les soldats à la recherche de Virgil et quelques autres surprise sans oublier les Amazones que l’on découvrait à la fin du premier tome et qui prennent ici une toute autre importance. 

Pour souffler un peu, on retrouve aussi la belle Betty, la pulpeuse fille du Colonel, qui est prête à tout pour retrouver Spit, le teckel de Virgil qui, lui, est à la recherche de son maître. Ce sera le côté « amusant » de l’histoire. Heureusement, il n’est pas le seul puisqu'on retrouve, dans le récit, quelques pépites humoristiques comme « Les indiens c’est comme les dinosaures : faut en garder quelques uns de vivants… ça peut toujours servir. » Humour noir assumé, bien évidemment. 

Le côté aventure est bien aussi présent. Kong Crew est un mélange de tout ce que l’on peut trouver dans un film d’aventure avec King Kong. Il y a un petit air du Monde perdu d’Arthur Conan Doyle dans ce récit qui nous plonge en plein serial des années 50 avec tous les clichés de l’époque et il faut avouer que c’est plutôt réussi et plutôt amusant. Et c’est peut-être là le principal défaut de la BD. Au delà des rencontres « extraordinaires », on ne tremble pas vraiment pour le(s) héros, mais on se laisse porter par le flot d’action et d’aventure qui se déroule sous nos yeux ébahis.

Ce très sympa « What if…? » est empaqueté dans un bien bel écrin, mais on peut aussi faire le même constat que le tome précédent. C’est un très bel objet, mais trop court avec seulement deux chapitres. Vous savez ce qu'on dit ? Quand on mange un bon bonbon, on a souvent envie d'en manger toujours plus, de le savourer plus longtemps.

Petite histoire de Kong

Avant d’être le roi de Manhattan dans cette BD d’Éric Hérenguel, Kong le roi des singes, est un monstre qui voit le jour en 1933 pour la première fois au cinéma en noir et blanc, et en stop motion. Quatre films plus tard arrive le King Kong de 1976 de John Guillermin avec Jessica Lange et une ou deux scènes traumatisantes pour le jeune garçon que j’étais, qui découvre la sensualité exacerbée qui transpirait de ce film. Plus proche de nous en 2005, Peter « Le seigneur des anneaux » Jackson propose sa propre vision, en capture de mouvement et en trois heures, avec une très belle Naomi Watts en actrice principale. Kong fera son retour douze ans plus tard au cinéma avec le Kong: Skull Island, de Jordan Vogt-Roberts et en 2021 avec le Godzilla vs Kong, d'Adam Wingard. Au fil des années, ce personnage fascinant fera aussi l’objet d’adaptation en livre, BD et jeux vidéo de ses exploits.

The Kong Crew, tome 2 : Hudson Megalodon, Ankama, 72 pages, 15,90€ (5,99€ en numérique). Sortie le 19 novembre 2021. Scénario, dessin et couleur : Éric Hérenguel

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