Une fois n’est pas coutume, DC Comics nous propose un récit estampillé Black Label qui ne fait ni appel à Batman, ni à la Suicide Squad. C’est donc les Lascars, ces ennemis de Flash qui prennent la lumière pour une aventure originale, bien réalisée et réussie par Joshua Williamson et Leomacs.

(Image © DC Comics)

Rogues Year 100

L’approche de Rogues est plutôt intéressante. En effet, puisque le principe du Black Label est de nous proposer des histoires totalement hors continuité avec des personnages connus, le scénariste Joshua Williamson nous propose de découvrir la dernière aventure des Lascars. L’action se situe en effet 10 ou 15 ans dans le futur, lorsque Captain Cold (Len Snart) et les autres sont devenus des quinquagénaires sous surveillance. Len travaille dans une usine et se voit contraint à recevoir des visites d’agents chaque mois afin de vérifier qu’il respecte bien sa probation. Sa sœur Lisa (Golden Glider) est quant à elle une assistante sociale, chargée de placer dans des foyers des femmes battues. Bronze Tiger est devenu éducateur et le Trickster, au visage désormais botoxé, continue de se produire en spectacle pour faire des tours de magie. Autant le dire, tous ont une vie assez minable. Alors qu’il est encore une fois humilié par son agent de probation, Len se rappelle de la dernière fois où les Lascars ont pris un verre. Et il se souvient qu’il avait alors eu une idée : celle d’un dernier casse avant de prendre sa retraite. Il va donc à nouveau réunir son équipe afin de préparer un coup qui devrait leur rendre la vie meilleure : aller piller les coffres de Gorilla Grood dans sa ville de Gorilla City, au cœur de la jungle !

(Image © DC Comics)

Old Man Snart

Aux premiers abords, Rogues est vraiment un récit assez différent. Le scénariste nous propose de vivre le quotidien de ces vilains ratés, obligés de rentrer dans le rang. Il nous fait parfaitement ressentir les frustrations, les aspirations et les envies de gloire de Leonard, pris par tout le monde pour le dernier des crétins. Frustrations jusqu’au-boutistes qui le conduiront à une fin quasi-certaine. Au fil du récit et des pages, on voit la rage de Len s’amplifier, sa course contre le mort et le temps lui échapper totalement et cette dernière volonté de tout faire partir en fumée avant de s’éclipser pour de bon. Même si Len Snart est au centre du récit, Joashua Williamson nous propose encore une fois une excellente caractérisation des personnages qui l’entourent. Tous ne prennent pas la lumière, mais nous en avons suffisamment pour comprendre leurs motivations. Trickster refuse de vieillir, Magenta est totalement paumée et n’a plus d’argent pour acheter ses médicaments, Bronze Tiger est toujours à la recherche d’un combat à mener et Lisa, la pauvre Lisa, est prise entre sa volonté de réussir sa (fin de) vie et d’aider son frère. Joshua Williamson a construit une équipe et la mène particulièrement bien. Il faut dire que l’environnement de Gorilla City est propice à ce genre de récit. En effet, il existe un dernier personnage d’importance dans Rogues, et c’est Grood. Ce dernier est décrit comme une sorte de chef mafieux, dans une Gorilla City qui fait penser au Chicago de la prohibition. Ce qui est bien évidemment parfait pour l’histoire, qui navigue entre le roman noir et la violence la plus graphique.

(Image © DC Comics)

Rogues : The End

Et justement, la partie graphique s’avère être tout aussi intéressante que le scénario. Je ne connaissais pas vraiment le travail de Leomacs mais pour ce type d’histoire, son style assez européen convient parfaitement. À la croisée des chemins, entre un Jorge Fornes, un Paul Pope ou un Duncan Fegredo, Leomacs rend parfaitement justice à l’ambiance que veut imposer Joshua Williamson. La narration est impeccable, certaines scènes étant parfaitement exécutées. Il propose parfois des double pages magnifiques, remplies de détails (comme Gorilla City) ou qui font tout simplement monter la tension. Son Grood est aussi puissant, massif et imprévisible que son Captain Cold est désabusé et au bout de sa vie. Son trait devient alors plus frénétique lorsqu’il s’agit de donner la mesure d’une fin sanglante et sans issue, qui ferait un peu penser à la fin de l’Escadron Supreme. Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Rogues s’avère être donc une très bonne surprise, avec un scénario plutôt palpitant ainsi que des dessins originaux et qui tranchent nettement de ce que l’on a pu voir sur ce type de série. Vous l’aurez compris, Rogues est très conseillé !

Rogues, Urban Comics

Rogues est un récit complet publié par Urban Comics, traduit par Yann Graf

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