Vous le savez, nous suivons avec attention les projets de nos amis de longue date. Et Jean-Marc Lainé en fait sans conteste partie. Et quand en plus, ils sont, comme Jim, passionnés et passionnants, on ne se prive pas d'aller leur demander de nous raconter les dessous de leur dernier-né.
Superpouvoir : Trois ans ont passé depuis notre dernier entretien qui concernait Fredric, William et l'Amazone. Quelle a été la réception de ce dernier projet et qu’as-tu fait depuis ?
Jean-Marc Lainé : Tu te rappelles sans doute que Fredric est sorti en janvier 2020. Il a très bien démarré, les lecteurs étaient là, les libraires vendaient et recommandaient assez vite, les dédicaces se passaient bien. Et puis est arrivé le confinement, et là, tout s’est effondré. Les librairies ont fermé, la promo s’est éteinte, le report sur les commandes en ligne ne s’est pas réellement fait. Le bouquin a pâti de la crise sanitaire. Alors bien sûr, dès la réouverture, on a tenté de relancer la machine, et là encore les libraires nous ont soutenus, d’autant que certains avaient déjà prévu une dédicace et voulaient aller au bout de leur engagement. Et à chaque fois, ça s’est plutôt bien passé. Mais Thierry Olivier et moi-même n’avions pas d’actualité donc à part quelques salons et festivals, on a fait peu de signatures, surtout dans un contexte un peu tendu. Ça redémarre, là, et avec la promo de Super-Soldat, les occasions se multiplient. Même sans actualité, on a bien constaté que le bouquin séduit encore les lecteurs, on en vend une ou deux poignées par rencontre, mais c’est pas assez pour relancer la machine. Je le répète, les libraires jouent le jeu, et j’ai déjà quelques dates de dédicaces pour Super-Soldat, et je demande aux libraires de commander aussi Fredric, ce qu’ils font sans problème. J’invite donc les lecteurs curieux à se reporter sur ce bouquin : on n’est certes pas les seuls auteurs à avoir souffert de la crise sanitaire, mais toute l’aide est bienvenue. Amis retardataires, n’hésitez pas, le bouquin est toujours là, qui vous attend !
Et pour répondre à ta deuxième question, j’ai continué à écrire, puisque j’avais deux projets en cours, et je conserve quelques orteils dans le monde de l’édition, puisque je traduis des comics, mais aussi des bouquins consacrés au cinéma (j’ai fini récemment la version française d’un livre dédié au tournage du Conan de John Milius…), que je fais un peu d’éditorial pour Urban et que je participe au développement de plusieurs projets dont il est encore un peu tôt pour parler. Pas eu vraiment le temps de me reposer ces trois dernières années.
Pour faire court, on va dire que c’est "Captain America rencontre Il faut sauver le soldat Ryan"
Parle-nous de ton dernier né qui sort ces jours-ci : Super-Soldat. Quel est le sujet de cette nouvelle histoire ?
Pour faire court, on va dire que c’est "Captain America rencontre Il faut sauver le soldat Ryan". C’est un récit qui se déroule au moment du Débarquement en Normandie, le 6 juin 1944. On suit deux jeunes recrues américaines, deux frangins qui ont reçu leur formation en même temps avant d’être séparés, l’un étant affecté chez les Rangers et l’autre chez les G.I. Et l’un d’eux bénéficie d’une constitution particulièrement solide: jamais malade, jamais blessé, un peu comme Bruce Willis dans Incassable, si tu veux. On va donc voir comment il s’en sort dans l’enfer d’Omaha Beach.
Comment est né ce projet ?
Tout remonte à 2017. À la biennale de Cherbourg, je croise Jean-Blaise Djian. On se connaît depuis longtemps, grâce à Jérôme Félix qui nous avait présentés, et on discute régulièrement de nos projets respectifs, tout ça. Et là, il me dit qu’il développe un projet de récit de guerre avec un super-héros dedans. Il m’explique qu’il connaît bien la partie guerre (et pour cause, c’est lui le scénariste principal de la série Normandie Juin 44 pour laquelle il est en train de travailler sur le dixième tome à l’heure où je te parle), mais qu’il est plus embêté avec la partie super-héros. Jean-Blaise est rompu à l’exercice de l’écriture à quatre mains, alors il me demande si je veux bien l’aider. De mon côté, à l’époque, je n’ai aucun projet. Grands Anciens n’a pas débouché sur un nouveau projet, et j’essaie de caser Fredric mais aucun éditeur n’en veut. Je songe à arrêter la bande dessinée. Donc la proposition de Jean-Blaise arrive à un moment où je n’ai rien à perdre et pas mal de temps libre devant moi. Donc je lui dis oui, bien sûr.
Quand j’arrive sur le projet, il a déjà écrit quelques pages, genre trois ou quatre. Il a déjà défini que l’album s’ouvrirait in medias res, avec les soldats américains qui chargent, puis ensuite qu’on remonterait dans le temps afin de faire la connaissance des personnages, de suivre leur parcours, la lettre d’incorporation, la mobilisation, la formation, le voyage, tout ça. Mais il était encore au tout début, donc j’ai pu participer à l’élaboration, à la recherche, à la documentation.
Surtout, ce qui m’intéressait, c’est qu’il avait déjà fait toutes les démarches, il avait le dessinateur, l’éditeur, tout ça. Je replongeais dans le bain et en fait je pouvais me concentrer directement sur l’écriture. C’était agréable de savoir qu’on pouvait se consacrer au ping-pong des idées de manière assez libre.
Et donc, comment se passe l'écriture d'un scénario à quatre mains ? Quelle a été votre façon de fonctionner ensemble ?
Pour ma part, j’ai appris beaucoup. J’avais déjà co-écrit des choses, notamment chez Semic dans les pockets, mais c’était souvent de l’ordre de la division "plot / script" propre aux comics américain : genre, j’écrivais les dialogues d’un épisode de Kabur dont Jean-Marc Lofficier avait découpé l’intrigue. J’ai aussi co-écrit quelques pages avec d’autres scénaristes, mais ça n’avait jamais dépassé le stade de projet. Donc c’est ici ma première co-écriture publiée.
Jean-Blaise et moi avons des méthodes différentes. Pas diamétralement opposées, mais ça a nécessité pas mal d’aménagements. La première et principale grosse différence, c’est que j’aime bien avoir un synopsis, même léger, de l’ensemble de l’histoire, avant d’écrire, alors que Jean-Blaise, lui, c’est un fonceur, il aligne les pages et il voit où ça le mène. Du coup, j’étais souvent en train d’essayer d’équilibrer le récit, de prévoir les grandes étapes du récit, quand lui il fonçait dans le tas. Ça créait des ruptures de vitesse, une anticipation différente. Nous n’avons pas la même manière de présenter le scénario, non plus. Sur ce point, j’ai essayé de me caler sur sa méthode, même si parfois ça me faisait bien bizarre. Mais le dessinateur avait commencé à bosser de cette manière, je n’allais pas rajouter des complications en changeant de rythme et de présentation à chaque séquence que je prenais.
Rajoute à cela le fait qu’on a des motivations et des références différentes, et ça donne quelques séquences qui ont nécessité des allers-retours plus nombreux, parce que l’un de nous deux ne comprenait pas ce que l’autre avait en tête. Dans ces cas-là, un coup de fil permet de recaler les choses.
On a essayé de se répartir les planches en fonction de nos forces respectives. Vers la fin de l’album, on a des scènes d’action plus musclées, plus "comics", et bien sûr c’est moi qui ai pris la barre à ces moments-là. Jean-Blaise, lui, gardait un œil sur la vérité historique, et donc il s’est chargé de certaines séquences liées de près au déroulement documenté des événements. Car c’était l’un des points importants du cahier des charges : faire entrer notre intrigue fantaisiste dans un cadre bien défini par les livres d’histoire. Mais ce n’était pas du tout une contrainte pour moi : j’adore ce principe de glisser de la fiction dans les interstices de la réalité historique. Gamin, j’avais lu Le Grand secret, un roman de Barjavel où l’auteur réécrit l’histoire de l’Occident à l’aune d’un événement de nature fantastique : mais il ne change rien à l’histoire officielle, il lui donne une autre explication. J’adore ça. Ce que vous savez du Débarquement est vrai… mais vous ignorez certaines choses ! On rajoute une couche de signification sans rien invalider.
Super-Soldat est illustré par Jay, au style particulièrement détaillé et au rendu très comic books. Vous l'avez trouvé où, celui-là ?
En Normandie !
En fait, Jay avait déjà travaillé avec Jean-Blaise Djian sur un diptyque polar intitulé Le Havre, qui se passe dans la ville du même nom. Leur collaboration s’était bien passée et donc Jean-Blaise a pensé à lui pour Super-Soldat. Quand je suis arrivé sur le projet, Jay était déjà là, et de mémoire une première page avait été dessinée (celle qui ouvre l’album) ainsi que pas mal d’illustrations diverses, que ce soit des crayonnés, des recherches, des encrages, voire des fausses couvertures composées à la manière des couvertures américaines, avec la corner box en haut à gauche, comme là-bas dis !
Et puis on l’a vu revenir sur le devant de la scène. À la Rocky, tu vois : le boxeur à terre, et qui redresse un genou, puis l’autre, et qui finit son match en mettant son adversaire KO ! Incroyable !
Comme je disais au début, on a commencé à travailler dessus vers septembre 2017 (si j’en crois la date de mes fichiers). Jay a démarré sur les chapeaux de roues, alignant différentes recherches et premières planches. Et puis il est tombé malade et son rythme de production s’est ralenti. Il a suivi un traitement, mais sa santé ne s’est pas améliorée, si bien que, là où il livrait quatre à six planches par mois au début, il a fini par n’en livrer qu’une tous les deux mois, tellement les médicaments l’assommaient. En 2022, il a subi une opération chirurgicale. Et après cela, il a repris du poil de la bête et retrouvé son rythme du début. Il a même accéléré, livrant des planches en rafale. Au pire de la période, je finissais par penser que ce bouquin ne sortirait jamais. Je n’y croyais plus. Et puis on l’a vu revenir sur le devant de la scène. À la Rocky, tu vois : le boxeur à terre, et qui redresse un genou, puis l’autre, et qui finit son match en mettant son adversaire KO ! Incroyable ! Les derniers mois ont vraiment été formidables, parce qu’on discutait beaucoup, l’enthousiasme était partagé, Jean-Blaise et moi avons écrit les dernières pages avec beaucoup d’énergie, et on voyait arriver les planches, et c’était super.
Tu as raison, Jay a un style détaillé, et assez photographique. Il utilise une documentation pointue, ce qui d’ailleurs est nécessaire pour un projet de ce type. Mais les cinq ans passés sur cet album, même s’il a été malade, l’ont fait progresser à grande vitesse. La fameuse dernière ligne droite a été un moment crucial : il était serré en matière de délais, et donc il fonçait, et son trait s’est libéré, y a une énergie et une spontanéité dans les planches d’action de la fin qu’il n’y a peut-être pas, ou pas à la même échelle, au début de l’album.
La thématique du super soldat est très présente dans la pop culture américaine et notamment super-héroïque. On pense bien évidemment au plus célèbre d'entre eux, Captain America. En tant que grand spécialiste des comic books, comment ce bagage a impacté ton écriture ?
Jean-Blaise est venu me voir parce que je lis des comics de super-héros depuis quarante ans et que j’ai des réflexes, je songe à des mécanismes particuliers, tout ça. L’une de mes premières remarques a été de dire qu’il fallait une évolution progressive, afin de familiariser le lecteur avec les capacités du personnage, mais aussi afin d’établir une sorte de surenchère dans ses actions, jusqu’à certaines scènes qui s’adressent directement aux fans de super-héros, qui les conduisent en territoire connu. Dans le même ordre d’idées, on a glissé quelques références et clins d’œil dans le récit. Il a parfois fallu que je les explique à Jean-Blaise, qui n’a pas le bagage dont tu parles. Mais c’était un bon test : si lui pensait que c’était compréhensible et accessible, alors le lecteur ne serait pas perdu.
Ensuite, très tôt, il a été question d’un bonus, une sorte de dossier pédagogique présenté à la fin de l’album. L’éditeur souhaitait un petit plus, quelque chose qui rajoute une dimension, comment dire, documentée et historique, ce qui permettrait de s’adresser aux lecteurs, quels qu’ils soient. Je dois avouer qu’au départ, je ne savais pas trop quoi raconter. J’ai bien vite compris que tout le monde se retournait vers moi pour rédiger le texte, mais je n’avais pas tellement d’angle. De quoi parler ? Les comics ? Les super-héros ? Peu à peu s’est formée l’idée d’évoquer les liens entre les comics de super-héros et la Seconde Guerre mondiale (ça paraît évident, dit comme ça, rétrospectivement, mais quand on était le nez dans le guidon, ça ne m’est pas apparu comme une révélation, crois-moi). Je m’y suis mis très tardivement. À cause des retards liés aux soucis de santé de Jay, j’avais perdu toute inspiration pour ce bonus. J’ai demandé à Jay de me compiler toutes ses illustrations, diverses et variées, effectuées au fil des ans, et j’ai regardé ce qu’il a fait, ses fausses couvertures, tout ça. J’ai d’abord proposé à l’éditeur de faire des textes commentant les illustrations. Et puis bon, tu me connais, j’ai été emporté par mon bavardage, et ça a donné un ensemble d’une dizaine de gros textes qui constituent l’armature de ce bonus. Et donc, ouais, quarante ans de lecture de comics ont permis de rédiger ce cahier pédagogique.
Je vois trop d’albums franco-belges où le lettrage, c’est le dernier souci de tout le monde, l’enfant pauvre de la post-production.
Le troisième impact, ça concerne les bulles. Au fil des mois et des années, Jay et moi avons passé pas mal de temps au téléphone. Et l’un des sujets qui s’est imposé, c’est celui du lettrage. Il dessine ses planches sans bulles. Il les ajoute à l’aide du logiciel Photoshop. Et moi, le lettrage, c’est un peu une de mes fixettes. Du coup, ça m’inquiétait un peu, surtout que je voyais les délais raccourcir et que je me disais qu’on n’aurait jamais le temps de faire un boulot correct. Je vois trop d’albums franco-belges où le lettrage, c’est le dernier souci de tout le monde, l’enfant pauvre de la post-production. Sur certaines séries thématiques, on sent bien qu’une fois que la collection est installée dans les rayons, les derniers tomes ne bénéficient pas de la même attention : les queues de bulles sont mal dirigées, les phylactères sont mal placés, les textes sont mal calés, et il n’y a aucune inventivité, aucune variété, c’est très plat. C’est d’ailleurs assez étonnant au pays d’Astérix et d’Achille Talon, hein !
Donc là, je craignais que Jay n’ait pas le temps de faire un truc cool. Donc j’ai un peu insisté, et un jour, il a envoyé quelques essais. Et c’était vachement intéressant : il proposait différentes formes de bulles ou de queues de bulles, et c’était assez bien intégré dans l’esthétique générale, dans la composition de ses planches. C’était vachement chouette, très encourageant. On a échangé, discuté de comment placer les bulles, de comment les caler le long des bords de case, ce genre de choses. Génial. Jay est un grand lecteur de comics, donc il est habitué au lettrage américain, au soin que les éditeurs outre-Atlantique accordent au lettrage. Il n’aime pas tout à fait les mêmes choses que moi, mais on a discuté et trouvé des terrains d’entente, des trucs qui nous plaisaient à tous les deux. Là-dessus, Antoine Salmon, le graphiste de l’OREP, nous a fait des propositions de lettrage. Je souhaitais que les récitatifs soient présentés différemment des bulles de dialogues. Et Antoine a proposé d’écrire en blanc sur noir dans une police qui évoque les vieilles machines à écrire. Et d’un coup, on se retrouvait avec un album super bien lettré, c’est pour cela que j’ai proposé de bien indiquer le lettrage sur la même page que les auteurs : quand on obtient un résultat qualitatif de ce calibre, il me semble normal de noter à qui on doit cette réussite !
Les onomatopées aussi sont importantes dans l’album. Ça fait partie du langage de la bande dessinée, c’est un outil de plus au service de la narration, de l’histoire. Et là aussi, Jay y accorde une grande importance. Vers la fin de l’album, il m’appelle et me demande s’il peut rajouter des onomatopées à la scène du Débarquement proprement dite. On n’avait rien indiqué, en se disant que le dessinateur ferait à sa convenance. Et son idée, c’était de rajouter du son. Je me suis dit au début qu’il rajouterait quelques BOOM BOOM et quelques BLAM BLAM, mais en fait il en a mis partout. Son raisonnement, c’était de dire que les soldats qui débarquaient étaient complètement submergés par le bruit, le vacarme de la guerre. Et qu’en remplissant la page d’onomatopées, il donnerait aux planches un caractère immersif pour le lecteur. Sur le principe, j’étais d’accord, mais quand j’ai vu arriver les planches, j’ai trouvé ça étourdissant. Ses onomatopées remplissaient parfaitement les planches, un complément équilibré à tout le reste. C’est là que j’ai compris qu’il composait ses planches avec tout ça en tête dès le début, dès le dessin. Jay a vraiment donné une dimension incroyable à ces séquences. Et il faut savoir qu’il ne maîtrise pas les logiciels de montage genre InDesign, et qu’il fait tout sur Photoshop. Et c’est une dinguerie parce que ça alourdit considérablement ses fichiers, ça ralentit son ordi, mais non, il continue et ça donne un résultat incroyable. Immersif, voilà !
Allez, un peu d'exclusivité : quels sont tes prochains projets ?
2023 est une année assez chargée pour moi. À l’heure où je te réponds, le Strangers Universe #11 est imprimé. Il contient une histoire de Wampus que j’ai écrite et que Luciano Bernasconi, le créateur graphique du personnage, a illustrée. C’est publié par Hexagon Comics, une petite société d’édition orchestrée par Jean-Marc Lofficier et qui fait vivre tout un patrimoine de la bande dessinée populaire française, celle issue des petits formats qu’on trouvait jadis dans les tourniquets de gare. D’ailleurs, dans la foulée, Jean-Marc fait aussi paraître Strangers Universe #12, qui contient également d’autres "nouvelles aventures" de Wampus : je ne suis pas au sommaire, mais j’en parle pour les fans et les curieux ! Toujours chez Hexagon Comics, en décembre sortira Le Garde Républicain Spécial Noël 2023, dans lequel je co-signe un épisode où le Garde rencontre Viking et croise Doc Zarbi, un personnage de jeune sorcier urbain que j’avais créé en son temps dans Mustang. C’est dessiné par Alfredo Macall et on s’est bien marrés à le faire. Dernière sortie estampillée "super-héros", un épisode du Garde Républicain là encore, qui constitue la première rencontre avec Doc Zarbi. Ça se passe dans les égouts de Paris et c’est dessiné par Jean-Marc Arden. En revanche, pour celui-ci, je n'ai pas de date de sortie précise, ce sera pour le deuxième semestre. On l’a fini l’année dernière, on est impatients de le voir imprimé. Ces trois titres sont (ou seront) commandables sur le site de l’éditeur Rivière Blanche.
La grosse sortie de 2023, c’est cependant Webster & Jones, Agents du 102, chez Dargaud Benelux. C’est une aventure dans les années 1950 qui mélange guerre froide et conquête spatiale, le tout dans une ambiance rapide et souriante. Le dessin est assuré par Laurent Zimny, un nouveau venu dans le monde de la bande dessinée, qui a quitté l’architecture et réalisé quelques histoires courtes avant de se lancer dans ce grand projet. Une centaine de pages avec un tandem de héros amusants et toujours prêts à la bagarre. On est très impatients de boucler les corrections, de finaliser la couverture et de voir l’album sortir de chez l’imprimeur. On a vu des recherches de couverture et c’est super prometteur. On est très contents.
Après, cela, j’ai plusieurs projets à différents stades d’avancement. Celui qui est le mieux engagé est un récit napoléonien dessiné par Thierry Olivier, mon complice de Fredric, William et l’Amazone. On a fait quelques recherches visuelles, l’éditeur est enthousiaste, le pitch est quasiment approuvé, mais il nous reste encore plein de détails à voir avant de se lancer vraiment. Cela dit, je suis confiant, je pense que ça va se faire.
Ensuite, j’ai en chantier plusieurs trucs. Notamment deux westerns, l’un plutôt fantastique et l’autre dans une tonalité thriller, que je développe respectivement avec Nicolas Lannoy et Horacio Domingues. Ce dernier vient de lire le synopsis des vingt-cinq premières planches et il semble enthousiaste. Donc on va avancer là-dessus afin d’avoir un dossier solide. Et notre expérience sur Super-Soldat nous a donné l’envie, à Jean-Blaise, Jay et moi-même, de remettre le couvert. J’ai fini de rédiger un synopsis pour un thriller fantastique que j’écrirais avec Jean-Blaise, il va le lire bientôt et il réfléchit déjà au dessinateur à qui il a envie de proposer le projet. Et Jay a manifesté l’envie de faire une histoire de vikings, et je lui ai proposé un pitch qui semble lui plaire, il a déjà fait quelques recherches graphiques. Bien entendu, tous ces derniers projets sont encore au tout début du développement, on verra si, dans quelques mois, on sera encore sur ces idées ou si l’on aura bifurqué. Qui sait ce qui nous attend la semaine prochaine ?
Super-Soldat de Jean-Blaise Djian, Jean-Marc Lainé et Jay, 112 pages, 15€, éditions OREP. Sortie le 30 mars 2023.