Entre peinture et douleur, Clair Obscur dessine un RPG unique, à la fois sombre et lumineux.
Il y a des jeux vidéo qui choisissent la lumière, d’autres qui plongent dans l’obscurité. Clair Obscur : Expedition 33, lui, préfère danser entre les deux. Avec son esthétique et son histoire inspirée de la peinture, ce RPG narratif dévoile une beauté douce-amère, un monde onirique rongé par une menace lente et poétique : une peintresse mystérieuse qui efface un à un les habitants de ce monde par ses coups de pinceau.
Quand on découvre les premières images du jeu, c’est d’abord ce contraste qui frappe : un Paris dévasté, nommé « Lumière », où chaque détail semble à la fois précis et chargé d’histoire. Chaque couleur semble choisie avec soin, mais le sujet est déjà fissuré par la menace d’une disparition. Ce n’est pas un simple décor, mais un monde qui parle, un espace habité par le chaos et la beauté fragile. On ressent cette ville qui s’effrite, où les ruines racontent une lente disparition, et où la lumière elle-même vacille, à la fois douce et menaçante. Ce Paris en clair-obscur fascine, parce qu’il ne se contente pas de montrer la destruction : il l’incarne, dans une mélancolie tangible.
Sommaire
- Clair Obscur : un RPG où combattre, c’est résister à l’effacement
- Peinture et héritage : quand la beauté côtoie la disparition
- La musique, entre clair-obscur et douleur, un pinceau sonore
- Quand le RPG devient une toile, entre peinture et douleur

Clair Obscur : Expédition 33 © Sandfall Interactive
Clair Obscur : un RPG où combattre, c’est résister à l’effacement
Clair Obscur n’est pas qu’une promesse esthétique. C’est aussi un jeu de contrastes profonds. À la frontière entre le RPG classique et une expérimentation narrative, il ose parler de souffrance, de mémoire, et de ce que signifie résister face à l’oubli. Ici, le combat n’est pas seulement contre des ennemis : il est contre l’effacement.
Les mécaniques de jeu proposent un système de tour par tour, raffiné par des éléments de gameplay inspirés de titres comme Legend of Dragoon ou Shadow Hearts. Mais sous ces mécaniques familières se cache une autre bataille, plus intime : celle de personnages qui savent qu’ils vivent sur du temps emprunté. Chaque victoire est teintée de mélancolie, comme un coup de pinceau blanc prêt à tout recouvrir.
Peinture et héritage : quand la beauté côtoie la disparition

Clair Obscur : Expédition 33 © Sandfall Interactive
Le choix du clair-obscur n’est pas un hasard. Cette technique picturale qui joue sur les contrastes de lumière et d’ombre est ici reprise comme symbole narratif. La lumière éclaire, mais elle révèle aussi les ombres. Dans Expedition 33, le monde est beau précisément parce qu’il est voué à disparaître.
Mais derrière cette beauté tragique, il y a une question plus profonde : que reste-t-il de nous quand tout s’efface ? Que transmet-on, même dans un monde condamné ? Le jeu pose ces questions sans donner de réponses toutes faites. Il invite à ressentir, à observer, à s’attacher à des personnages condamnés, à aimer des lieux éphémères. C’est peut-être ça, au fond, le cœur du RPG : explorer des mondes voués à s’éteindre, pour mieux se rappeler de vivre les nôtres pleinement.
La musique, entre clair-obscur et douleur, un pinceau sonore
Impossible de parler de Clair Obscur sans évoquer sa musique, qui occupe une place presque aussi importante que le visuel ou la narration. Sur les réseaux sociaux, on remarque une constante : la découverte du jeu est souvent accompagnée de la même question, répétée par de nombreux joueurs émerveillés : « Est-ce que cette musique fait vraiment partie du jeu ? »
Cette réaction en dit long sur la puissance de la bande-son. La musique enveloppe le joueur dans une atmosphère qui oscille entre délicatesse et intensité, renforçant le sentiment d’intimité et de tension qui traverse l’univers du jeu. Elle agit comme un pinceau supplémentaire, dessinant des émotions invisibles à l’œil, et amplifiant la sensation de clair-obscur, où la lumière et la douleur cohabitent.
C’est aussi grâce à cette musique que Clair Obscur devient une expérience partagée. Sur TikTok, Twitter ou YouTube, la bande-son crée un pont entre les joueurs, qui discutent, échangent et redécouvrent ensemble ce que le jeu propose au-delà du gameplay. Ce dialogue collectif souligne la dimension culturelle du jeu, qui dépasse le simple divertissement pour devenir un espace de médiation et de partage émotionnel.
Quand le RPG devient une toile, entre peinture et douleur

Clair Obscur : Expédition 33 © Sandfall Interactive
Avec Clair Obscur : Expedition 33, le studio français Sandfall Interactive signe une promesse rare : celle d’un jeu qui ne choisit pas entre esthétique et émotion. Un jeu où chaque coup d’épée est aussi un coup de pinceau, et où chaque victoire porte en elle une douleur douce, presque belle.
Il y a dans ce projet une forme d’audace artistique qu’on voit rarement. Non pas seulement celle de faire un beau jeu, mais celle de faire un jeu sur la beauté et sa fragilité. Sur ce que signifie rester debout face à ce qui nous dépasse. Entre peinture et douleur, Clair Obscur est plus qu’un RPG : c’est une œuvre en devenir, un tableau encore en train d’être peint.
Clair Obscur : Expedition 33 sortira sur PC, PS5 et Xbox Series, édité par Bandai Namco. Une œuvre à surveiller de très près.
Si tu aimes les jeux créés par des studios français, n’hésite pas à consulter cet article sur Stray.