Imaginez un monde où Tarzan est retrouvé en Afrique par une expédition et ramené chez lui aux Etats-Unis. Mais l'Homme singe y est malheureux et il a le coeur brisé. Incapable de se remettre de sa rupture avec Jane, Tarzan décide de se rendre en Angleterre. C'est incognito, sous le nom de Johnny Grey, qu'il fait le voyage en paquebot pour traverser l'océan Atlantique. Finalement, il débarquera en France et c’est à Paris qu'il noiera son chagrin. Il y apprendra aussi l’existence de la cité d’Opar et de la théorie de la Terre creuse. Mais l'aventure ne fait que commencer pour l'explorateur en devenir.

Tarzan, la critique du tome 2 : Au centre de la Terre

Très justement, la BD montre combien il est difficile pour Tarzan d'aller à l'encontre de sa nature, et combien le monde des hommes dits civilisés, ne lui correspond pas. Il lui faut revenir à ses racines, l'Afrique et la jungle avant d'aller explorer le centre de la Terre. Finalement Tarzan semble indissociable de ce type d'aventures telles que celles d’un voyage au centre de la Terre. Comme s'il s'agissait d'une évidence. En lisant le récit, on pense évidemment au roman (presque) éponyme de Jules Verne, ainsi qu'au Monde perdu d'Arthur Conan Doyle pour l'ambiance et le sujet.

De manière assez originale, ce grand récit d’aventure est narré sous forme d’échanges de lettres, ou de mémoires, entre Tarzan et son ami le Capitaine d’Arnot, se racontant à tour de rôle leurs pérégrinations. Les deux hommes vont se croiser à Paris une première fois avant de partir chacun de leur côté pour se retrouver par la suite. Leurs échanges sont le fil rouge d’une histoire dense.

Cette BD est presque un blockbuster Hollywoodien dans le bon sens du terme, celui du divertissement haut de gamme, non stop, comme le furent les films en leur temps. C'est d'ailleurs très cinématographique dans le découpage. Le dessin est très fin et plutôt sombre dans l'ensemble, mais aussi réaliste, détaillé et fidèle à l'esprit pulp et comic strip des origines du personnage. Il s’agit ici là d’un véritable hommage au personnage original, dans la construction, l’ambiance kitch et les protagonistes. Tout comme on pouvait le voir dans les premières versions dessinées. 

Le récit est riche en aventures et en histoires multiples, le voyage en paquebot pour débuter où la véritable nature de l’homme singe prend le dessus, les folles nuits parisiennes, la cité d’Opar avec ses guerriers blancs, l'expédition à laquelle participe le Capitaine d’Arnot, que Tarzan finira par rejoindre par amour pour Jane, sa dulcinée, ce monde perdu, ses habitants et sa faune...etc... Les découvertes et les rebondissements seront nombreux, et finalement, toutes les pièces du puzzle forment un tout cohérent qui se met en place sans bruit, petit à petit, au fil du récit. Mais à trop en faire, le récit pourrait paraitre "barbant" pour certains parce qu’il s’éparpille un peu partout. L’histoire aurait pu être développée sur deux tomes. On passe trop vite d’une aventure à l’autre, d'un peuple à l'autre, d'un personnage à l'autre... avec certains raccourcis arrangeants. Mais c’est un détail parce que l'ensemble se tient parfaitement bien mais aurait gagné à être plus aéré, plus développé.

L'humour ne manque pas non plus même s'il est plus discret, on s'amuse du petit nom d'emprunt coquin de Lord Greystoke et de sa réaction de gentleman face au mari cocu, sans parler de sa malchance en général avec les femmes. Héros bienveillant et brave, "peau blanche" (la traduction de Tarzan en mangani) ne connait pas la peur, combat toujours l'injustice et ne pourra jamais tourner le dos à ses origines, ni à ses amis. John Clayton III s’avère aussi être avide de trésors, avec une soif inextinguible d’aventure. Mais ne boudons pas notre plaisir parce que plaisir il y a, à suivre ce héros, l'aventurier ultime, qui a bercé notre enfance avec Rahan son cousin germain éloigné. Jamais essoufflé, jamais fatigué, toujours près à repartir, Tarzan sera toujours Tarzan.

Moi Tarzan toi Jane

Tarzan, alias l'homme singe, alias John Clayton III, ou encore Lord Greystoke, est un personnage incontournable de la culture, créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 dans le roman Tarzan seigneur de la jungle. Né dans la jungle, fils d'aristocrates anglais, Tarzan est élevé par des singes dans la jungle suite au décès précoce de ses parents. Il y sera élevé à la dure et développera une force hors du commun. C'est en rencontrant la belle Jane qui faisait partie d'une expédition passant par là, qu'il tombera amoureux et décidera de rentrer aux Etats-Unis avec elle.

Vingt-six volumes seront signés de l'auteur entre 1912 et 1995. Le tout dernier inachevé, a été complété par Joe R. Lansdale. D'autres auteurs plus anecdotiques ont publié des romans sur le mythe de Tarzan, puis ce sont les bandes dessinés ou plutôt les comic strips quotidiens à partir de 1929 jusqu'en 2002 (plus de 14000 bandes) qui ont mis le personnage en avant. Des comics aussi entre 1947 à 2001, édité chez Dell Comics, Gold Key Comics et avec un passage chez DC et chez Marvel avant de terminer son chemin chez Dark Horse. Le personnage a aussi percé au cinéma avec pas moins de cinquante films live et quelques animés entre 1918 et 2016. Johnny Weissmuller restant l'acteur le plus emblématique et Christophe Lambert le plus atypique (et mon préféré). Quatre séries télé auront aussi vu le jour entre 1966 et 2003 ainsi que deux séries animées.

Tarzan au centre de la Terre, Éditions Soleil, 80 pages, 16,95€ (11,99€ en numérique). Sortie le 10 novembre 2021. Scénario : Christophe Bec. Dessin : Rob de la Torre & Stefano Raffaele. Couleur : Dave Stewart.

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