Public Domain est la nouvelle série du scénariste et dessinateur Chip Zdarsky. Ce dernier a plutôt le vent en poupe en ce moment puisqu’il travaille à la fois pour Marvel et DC.

Avec Public Domain, il nous propose de nous intéresser aux dessous de l’industrie des comics avec une histoire légère sur fond d’héritage. Une lecture agréable et moins cynique que ce que l’on peut penser.

(image : © ZDARSCO INC)

Questions pour du pognon

Syd Dallas est un dessinateur, qui a co-crée l’un des plus grands super-héros de tous les temps, The Domain ! Et si cela fait bien longtemps que personne ne lui en a commandé des dessins, Syd est plutôt heureux de voir que sa création est connue de tous. La preuve : le plus gros blockbuster de tous les temps a pour protagoniste principal son héros.

Même s’il ne touche pas beaucoup d’argent de la maison d’édition, Syd est satisfait de son sort. Ce qui n’est pas vraiment le cas de ses enfants, Miles et surtout Jerry, qui trouvent que le nom de leur père a été trop rapidement effacé de la mémoire collective au profit du scénariste de The Domain, qui a quasiment récupéré tous les droits du personnage. Lors de la présentation d’un nouveau film The Domain, Syd apprend une information qui peut tout changer : un vieux papier garanti en effet que c’est lui qui détiendrait tous les droits du héros. Et qu’il y aurait beaucoup d’argent à se faire ! Ce fait nouveau va entraîner une véritable querelle familiale. Si Syd se moque de l’argent, Jerry, quant à lui, ne veut pas faire une croix sur un possible héritage conséquent : il a de plus de nombreuses dettes de jeux et des bandits aux trousses !

Aller en justice ? Négocier ? La première partie va nous réserver une solution plutôt inattendue !

(image : © ZDARSCO INC)

Cynique de loin, mais loin d’être cynique

Avec cette histoire publiée sur la plateforme numérique Substack puis sur papier par Image Comics, on pourrait penser que Chip Zdarsky veuille nous donner une vision interne de ce qui se passe dans les comics. Il n’en est rien. D’ailleurs, je ne vois pas comment l’auteur pourrait taper sur les grands éditeurs alors qu’il travaille pour eux sur deux grosses franchises. C’est ce qu’il précise dans un disclaimer situé au début de son recueil. De fait, Zdarsky réutilise un peu toutes les histoires archi-connues concernant les auteurs et leur traitement par les maisons d’édition. Cela lui permet de s’amuser un peu, mais sans aller très loin.

C’est un peu le contraire de ce que nous avait présenté Howard Chaykin avec Hey Kids! Comics! qui allait beaucoup plus loin dans la dénonciation et les coups bas. On a quelques saillies sur le droit des auteurs, le grim’n gritty, mais sinon pas grand-chose de plus que l’on ait déjà vu ailleurs. Ici, ce qui intéresse avant tout Zdarsky, c’est de raconter une histoire de famille. Je le trouve d’ailleurs nettement plus pertinent dans sa description des relations familiales que dans son approche du médium. Quoi qu’il en soit, c’est un travail fait avec enthousiasme et fraîcheur. Le comic se lit très bien et on passe un bon moment.

(image : © ZDARSCO INC)

Quelques réserves

L’enthousiasme, c’est le maître mot de Public Domain. Pour raconter son histoire, Zdarsky reprend les crayons et il faut reconnaître que c’est un très bon dessinateur. Ses dessins sont lisibles, ses personnages sont bien distincts et il arrive à faire passer énormément d’émotion dans les visages de ses protagonistes. Le trait est assez clair et vraiment agréable à l’œil. À ce niveau, c’est très bien.

On pourra toutefois avoir quelques petites réserves sur certains points du récit. Tout d’abord sa pseudo-résolution en fin de volume. Je ne sais pas si c’est très crédible, la nouvelle entreprise de notre famille semble légèrement forcée. De même, on pourra reprocher à Zdarsky d’être parfois un peu trop dans la caricature, notamment en ce qui concerne les « méchants éditeurs ». Moi j’y vois plutôt de la simplicité, ce qui cadre bien avec le récit. De la même manière, les ennuis financiers de Jerry ne me semblent pas très bien développés. Mais ce sont des défauts pour l’instant mineurs.

Public Domain, sans être une œuvre renversante ou pédagogique sur l’industrie des comics, nous fait toutefois passer un très bon moment de lecture, assez simple et rafraichissant.

Public Domain Tome 1, Urban Comics

Public Domain, tome 1 est disponible chez Urban Comics à partir du 07 avril 2023 . Prix de lancement : 10 €.

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