On a beau être fans de super-héros, on a aussi le droit de pointer du doigt certaines choses illogiques, pour ne pas dire absurdes. Et le duo français formé par Ced et Stivo ne se prive pas de le faire dans Marvelouze, un album parodique qui devrait autant plaire aux fans de l'univers cinématographique de Marvel qu'à ses détracteurs.

Super-héros, mode d'emploi

Le scénariste Ced et l'illustrateur Stivo nous livrent avec Marvelouze un album de plus de 120 pages dans lesquelles s'enchaînent des gags efficaces dans un format qui passerait à merveille en strip comics. En quelques cases à peine, chaque "histoire" arrive à la fois à nous faire rire et à pointer du doigt certaines aberrations scénaristiques des productions de Marvel Studios (le MCU), de Sony (Venom) ou de la Fox (X-Men et Deadpool), le tout parfois saupoudré d'un soupçon de Culture Pop.

On sent au fil de la lecture – rapide tant les histoires sont courtes et vont droit au but – que le scénariste connait son sujet. Et il faut reconnaître qu'il est franchement agréable de voir certaines faiblesses des productions cinématographiques liées aux super-héros être tordues et exploitées de cette manière par le duo. Cela nous amène à alterner les moments où on se réjouit de constater que nous ne sommes pas les seuls à penser certaines choses ou à avoir eu certaines idées, et ceux où les auteurs arrivent à nous surprendre avec des saynètes simples mais qui font ce qu'on attend d'elles. En revanche, il est à noter que Marvelouze n'est pas mettre entre les mains de tout le monde, certaines blagues ou cases n'étant pas forcément adaptées aux jeunes lecteurs, ce qui peut se comprendre en prêtant attention à la couverture.

Toutefois, sans que cela ne nuise à la lecture, on pourrait regretter le choix des noms parodiques de certains personnages. Si "Fourmi-Man", "Ferraille-Man", "Bulk", "Dark Widow" et d'autres sont sympas, on regrettera le côté capillotracté et pas franchement drôles de certains comme "Thordu", "Loquinoa", "Hélacejenesaisquoi", "Anodin" (à croire que les auteurs ont une dent contre les Asgardiens).

En revanche, le seul point noir éventuel peut ici se situer du côté légèrement inaccessibles des vannes pour un public non initié ou connaisseurs des productions Marvel au cinéma. Si certaines blagues semblent universelles, d'autres nécessiteront peut-être d'avoir une bonne connaissances des films et séries pour ne pas passer à côté, le côté visuel ne pouvant pas toujours compenser.

Super-pinceaux

Concernant la partie graphique justement, on adhère très facilement. Si l'écriture de Ced remplit sa mission, les dessins et couleurs de Stivo font également mouche à chaque fois. Le style caricatural, juste ce qu'il faut, couplé à un design qui permet de facilement identifier chaque personnage, tout en lui apportant ce qu'il faut de différenciant (mais pas trop) par rapport à celui sur lequel il est copié, permet de ressentir une réelle appropriation et de donner à Marvelouze une identité qui lui est propre.

Super-album

Difficile d'aller beaucoup plus loin dans la critique de Marvelouze. Les dessins sont funs, beaux et servent à merveille l'écriture qui de son côté ne démérite pas non plus. Quelques lourdeurs, somme toute quasiment inévitables quand on joue avec un humour parfois potache, mais facilement oubliées pour ne pas dire ignorées dans la mesure où le tout fait exactement ce qu'on lui demande, à savoir nous faire rire ou au minimum sourire.

L'album est, en résumé, un bon moment qui gagne autant à être lu d'une traite que par petits bouts pour s'accorder une parenthèse fun à la manière des strip comics, comme évoqué plus haut.

Marvelouze, de Ced et Stivo, disponible à partir du 05 Mai 2022 aux éditions Jungle.

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