En 2019, J.J. Abrams, le créateur de séries cultes comme Lost et Felicity, avait décroché un contrat impressionnant avec Warner Bros., son studio depuis 2006. Ce deal, estimé à 500 millions de dollars, devait faire de lui non seulement un créateur de contenus, mais aussi un véritable magnat d’Hollywood. Aujourd’hui, Variety rapporte qu’Abrams et Warner Bros. repartent sur un nouvel accord, plus discret, qui reflète bien l’évolution actuelle du marché.
Quand les grandes ambitions ne se concrétisent pas
À l’époque, le plan était ambitieux : transformer Bad Robot, la société de production d’Abrams, en un mini-studio autonome au sein de Warner Bros. Avec un gros budget en poche, Abrams a signé des deals avec d’autres créateurs comme Angela Robinson ou LaToya Morgan, dans l’idée de développer des projets audacieux. Malheureusement, peu d’entre eux ont vu le jour.
Les exemples sont nombreux : la série Madame X, inspirée d’un personnage DC, n’a pas dépassé le stade du développement. Le projet Overlook, un spin-off de Shining, a été abandonné. Et Duster, une série annoncée dès 2020, n’arrivera sur nos écrans que l’an prochain. Même le fameux projet de "Black Superman" écrit par Ta-Nehisi Coates est au point mort depuis 2023.
Pour Warner Bros., ce deal ambitieux n’a donc pas tenu ses promesses et la valeur du contrat a été divisée par deux. L’idée de transformer Abrams en une figure à mi-chemin entre Steven Spielberg et un grand patron comme Bob Iger s’est essoufflée.
Une industrie qui serre la ceinture
On le voit bien, tout le secteur du divertissement traverse une période de changements. Entre la pandémie, les grèves de 2023 et une économie sous pression, les studios n’ont plus les moyens de leurs ambitions passées. Aujourd’hui, Warner Bros. Discovery, comme beaucoup d’autres, se concentre sur la réduction des coûts.
Et ça se voit : Demimonde, un projet de série à 200 millions de dollars signé Abrams, a été annulé en 2022, faute de budget. Même les contrats mirobolants, autrefois monnaie courante, ne sont plus d’actualité. On entre dans une ère où chaque dollar compte et les grands deals ne sont plus à l’ordre du jour.
J.J. Abrams, toujours dans la course ?
Cela dit, Abrams n’a pas dit son dernier mot. Son prochain film, Flowervale Street, avec Anne Hathaway, sortira en mars 2025. Ce thriller, avec des dinosaures en prime, promet d’être intriguant, même s’il reste loin des blockbusters qu’on attendait de lui.
Il faut aussi dire que d’autres créateurs dominent désormais l’industrie. Dick Wolf (Law & Order), Ryan Murphy (American Horror Story) et Taylor Sheridan (Yellowstone) sont aujourd’hui au sommet grâce à leurs franchises prolifiques. Abrams, quant à lui, doit encore prouver qu’il peut retrouver cette régularité qui faisait sa force il y a quelques années.
Et maintenant ?
On ne va pas se mentir : le parcours de J.J. Abrams reflète les défis auxquels Hollywood fait face aujourd’hui. Les studios ne peuvent plus se permettre de signer des chèques astronomiques sans garantie de résultats. Mais ça ne veut pas dire qu’Abrams est hors-jeu. Après tout, il a déjà montré qu’il savait rebondir et surprendre.
Nous sommes impatients de voir ce qu’il nous réserve pour la suite. Dans cette nouvelle ère, où les créateurs doivent faire plus avec moins, Abrams a peut-être encore quelques tours dans son sac. On espère qu’il saura retrouver la flamme qui a fait de lui l’un des grands noms de la télévision et du cinéma.