Après le long et réussi run de Joshua Williamson et après les incidents de Heroes in Crisis, le scénariste Jeremy Adams essaye de remettre de l’ordre dans les affaires des bolides de l’univers DC. Qui reprendra le costume de l’homme le plus rapide de l’univers ? Vous le découvrirez dans cette histoire assez agréable à lire et qui nous propose de remettre nos connaissances à plat ! Idéal pour les nouveaux lecteurs.
Code Quantum
Revenu d’entre les limbes, Wally West décide de raccrocher et de ne plus porter le costume de Flash, sous les yeux ébahis de son mentor Barry Allen. Pour ce faire, il décide de se priver de sa connexion à la Force Véloce. Malheureusement, lors de l’opération, les choses prennent un tour différent et notre héros se voit projeté dans différents moments temporels, sans trop savoir pourquoi ! Est-ce simplement un hasard ou bien la Force Véloce essaye de lui envoyer un message ? Se retrouvant dans la peau de plusieurs bolides de différentes temporalités, Wally va essayer tant bien que mal d’empêcher une explosion universelle de cette force mystérieuse, ce qui va l’amener à rencontrer différents personnages comme une de ses descendantes ou encore Adolf Hitler ! Tout cela aura bien évidemment un but final, qui vous sera révélé en même temps que l’identité d’un vilain historique de la franchise qui s’agite dans l’ombre.
Les mauvais choix de DC Comics
Lors de son arrivée aux affaires de DC il y a presque 25 ans, Geoff Johns nous a offert de superbes sagas, mais a aussi totalement planté l’univers avec deux idées moisies qui connaissent encore des répercussions et créent de nombreux problèmes encore aujourd’hui. La première, c’était la résurrection d’Hal Jordan, le Green Lantern de l’âge d’argent. Non pas que la série qui en a découlé était ratée, elle a offert de très bons moments, mais elle a de fait totalement délégitimé l’existence même du successeur d’Hal, à savoir Kyle Rayner, qui était installé là depuis plus de dix ans. Les lecteurs se retrouvaient avec deux personnages et l’éditeur ne savait plus quoi faire de ce personnage redondant, tombé au fur et à mesure dans l’oubli alors qu’il ne le méritait pas. Devant le succès de Green Lantern Rebirth, Geoff Johns a récidivé avec une décision qui faisait encore moins sens : faire revenir Barry Allen, le Flash « classique », dont la succession avait été assurée par un Wally West depuis presque vingt ans et qui avait connu certainement les meilleurs récits tous Flash confondus. Et encore une fois, les éditeurs et les auteurs se sont retrouvés totalement démunis. Wally avait connu en fait le même sort qu’un Peter Parker adulte : désormais père et marié, les éditeurs pensaient qu’il n’allait plus intéresser les lecteurs, qui ne s’identifieraient pas à un père de famille. Ils ont donc décidé de faire revenir Barry Allen, quitte à créer un doublon. Et encore une fois, c’est le pauvre Wally qui en a fait les frais. Disparu, puis revenu, puis déprimé, puis fou, son trajet est devenu totalement chaotique depuis le retour de son mentor. Point final : Wally devient un criminel malgré lui dans Heroes in Crisis, en dépit de toute cohérence ! Ce tome de Flash Infinite va tenter de remettre un peu d’ordre chez les bolides et surtout, de redonner une histoire à un personnage qui ne méritait pas tout ce qu’on lui a fait subir.
Une histoire sympathique
Il faut le dire, Jeremy Adams est pour beaucoup un total inconnu. Venu du divertissement – il aurait officié sur la série Supernatural –, c’est toujours compliqué de voir un scénariste issu d’autre autre branche tenter de percer dans les comics. Il y a souvent de gros ratés. Mais ce n’est pas le cas ici. De fait, l’auteur connaît plutôt bien l’univers des bolides écarlates. Et si son histoire n’a pour l’instant pas vraiment la maestria d’un Mark Waid, voire d’un Geoff Johns des années 90, cela se lit de manière plutôt agréable. Le rythme est soutenu et les clins d’œil nombreux, sans toutefois gêner la compréhension. De fait, ce Flash Infinite peut être considéré comme un bon point d’entrée dans la saga. Vous y retrouverez des personnages connus et impliqués dans l’histoire. Certes, le récit possède quelques défauts, notamment l’aspect Code Quantum un peu redondant et l’apparition assez capillotractée du méchant de l’histoire. Les passages dans le temps ne sont pas tous très égaux en termes de qualité, non plus. Mais on sent un véritable enthousiasme dans l’histoire, qui n’est de fait qu’un long récit pour remettre le personnage de Wally sur de bons rails ! Et c’est l’essentiel. L’Annual essaye de remettre d’ailleurs de l’ordre dans le ratage total qu’était Heroes in Crisis.
Des dessins éclectiques
La partie graphique est divisée en plusieurs segments. Vous avez le très numérique Brandon Peterson qui réalise tous les passages dans le présent. Si les dessins sont plutôt bons, l’utilisation effrénée de l’outil numérique a tendance à lisser son style, beaucoup moins percutant à mon sens que ce qu’il a pu livrer chez Crossgen ou encore chez Marvel. Mais c’est agréable à regarder et fluide. Il est accompagné de Marco Santucci, David Lafuente, Jack Herbert ou encore Kevin Maguire qui réalisent chacun les différents passages de Wally dans le temps et le multivers. Et chacun possède son style, qui tranche forcément un peu avec celui de Peterson. Santucci livre du comics très classique, Lafuente perd totalement son imagerie décalée pour se fondre dans l’histoire tandis que Jack Herbert (que les lecteurs connaissent peu) livre une prestation pouvant ressembler à du Chris Weston, avec des dessins assez détaillés. Mais la palme du bizarre revient à Kevin Maguire, qui se caricature totalement lorsque Wally se retrouve dans un univers de dessin animé à la Hanna-Barbera des années 70. Plutôt bien vu, plutôt agréable à lire sans être toutefois magistral, on a envie de connaître la suite. C’est un bon début ! Et surtout, cela remet Wally West au centre de l’univers DC, ce qui n’est que justice.
Flash Infinite T1 (Flash 768-771, Flash Annual 2021) est un comics publié par Urban Comics à paraître le 1er avril 2022.