Avec Spider-Man qui a fêté ses soixante-ans en août, Marvel a interviewé trois des dessinateurs qui se sont attelé à donner vie à l'un des personnages préférés des fans de comics durant ces dernières décennies.

Ce sont donc Joe Quesada, Humberto Ramos et John Romita Jr. qui sont revenus sur ce que dessiner Spider-Man impose aux artistes.

Pour John Romita Jr. le costume seul ne suffit pas. Pour lui, il est important que l'artiste réussisse à capturer une sorte de maladresse. "C'était la maladresse et la façon dont Steve Dikto, puis John Romita Sr., dessinait le personnage : selon Stan Lee, c'est un autre type de chat. Il n'est pas aussi gracieux que les autres personnages. Il est maladroit. La conversation sur le fait qu'il était un adolescent maladroit a peut-être joué un rôle." Pour illustrer, il l'a comparé à Daredevil, qui, contrairement à l'Araignée, n'a pas les jambes pliées lors de ses sauts.

Joe Quesada a lui également appuyé sur le style de Dikto ains que la différence avec Daredevil. "Eh bien je pense que son style de dessin a un côté effrayant qui est plutôt cool, non ? Il y a une grande différence entre ces deux personnages, même s'ils sautent tous les deux par-dessus les toits et font sensiblement la même chose, à l'exception de se coller au mur et le fait de tisser de la toile." Puis il ajoute "Mais Daredevil est plutôt un gymnaste. Spider-Man est juste ce genre de personnage dégingandé, maladroit et flexible qui est si amusant à dessiner. Mais tous deux prennent des aspects différents, et c'est ce qui est amusant dans l'univers Marvel, c'est que tous ces personnages ont des attributs très différents si on y prête attention et si on le fait bien, ce que Johnny [John Romita Jr.] a fait."

Concernant le costume iconique de Spider-Man, Quesada ajoute : "J'admets qu'à chaque fois que je dois dessiner Spider-Man dans le costume traditionnel, qui est aussi mon préféré, je maudis Steve Ditko à cause de cette satanée toile d'araignée. Cette toile est si difficile à dessiner, surtout autour du masque et du cou. Vous voyez de quoi je parle, quand le masque doit rejoindre le costume et l'arrière du masque ?"

Lors de l'interview croisée, les trois artistes se sont arrêtés sur le défi que représente le fait de devoir dessiner le motif de toile sur le costume de Spider-Man, dérivant sur le fait que pour Quesada le plus difficile est de dessiner des personnages métalliques comme Iron Man. Romita, de son côté, s'est amusé de confesser à ses confrères que dessiner Tante May est un réel enfer pour lui.

Pour John Romita Jr. justement, qui cumule près de quarante ans de carrière chez Marvel Comics et a récemment fait son retour sur Spider-Man, le super-héros fait quasiment partie de la famille. "Depuis le jour où mon père nous a conduits, mon frère et moi, devant un immeuble et nous a montré du doigt en disant : "C'est là que vit Peter Parker". On était trop jeunes pour comprendre, mais le fait que Spider-Man vive près de chez nous, c'était comme un membre de la famille". Il complète en parlant du travail de son père et ce qu'il en a déduit d'important concernant le personnage et comment le dessiner : "Et puis mon père discutait des histoires avec nous et nous disait ce que Stan faisait ce matin au bureau pour décrire l'intrigue car il n'y avait pas d'intrigue. C'était une intrigue descriptive sur laquelle mon père prenait des notes C'était tellement enveloppant qu'il y avait plus dans le personnage que le simple aspect physique de celui-ci."

Pour ce qui est d'Humberto Ramos, il lui a été demandé ce qui était nécessaire pour inventer un nouveau costume qui soit différent de l'original, exercice auquel il a dû se prêter lors de la création du Superior Spider-Man (Docteur Octopus dans le corps de Peter Parker) et à d'autres occasions par le passé.
"Eh bien, c'est difficile. Quand on m'a demandé de redessiner les costumes de Spider-Man, de temps en temps, j'ai fait les Spider-Man bleus, puis j'ai fait le Spider-Man furtif, le noir et le vert. Mais je dois aussi me rappeler qu'il y a un héritage que je dois respecter. Je peux avancer un peu ou m'éloigner un peu du costume original, mais... je ne veux pas m'en éloigner à ce point."

Les trois hommes ont également donné leurs conseils ou astuces pour dessiner Spider-Man.
Pour commencer, Quesada et Romita sont d'accord sur le fait que le costume des origines reste le meilleur. Pour Quesada "vous pouvez tenter d'améliorer quelque chose par-ci, par-là, mais vous revenez toujours au design original parce qu'il est tellement bon. Il est parfait. Parfait." Il complète avec quelques petites astuces donc comme le fait de ne pas se baser sur des photos et qu'il est très important de bien comprendre l'anatomie. "Quand vous regardez un dessin de Spider-Man comme ceux de Johnny ou Humberto, les articulations sont disloquées, mais elles ont toujours l'air d'être connectées. Elles ont toujours l'air d'être plausibles. Vous le saisissez en mouvement". Pour lui, il est impératif de comprendre la fluidité du mouvement et comment les personnages se déplacent dans l'espace.

Pour résumer, dessiner Spider-Man ne se limite pas à illustrer un personnage dans un costume. Il ne faut jamais perdre de vue le côté iconique du costume et de l'homme qui le porte, sans parler évidemment de la gestuelle qui lui est propre et qui résulte en partie de la psychologie du personnage qu'il faut constamment garder à l'esprit.

Couverture alternative du Amazing Fantasy #1000 par Joe Quesada

Superior Spider-Man par Humberto Ramos

Couverture de The Amazing Spider-Man #1 (2022) par John Romita Jr.

Source : Marvel

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