Dans cette nouvelle version ultimate de la princesse amazone, Kelly Thompson et Hayden Sherman arrivent à produire un récit original et superbement mis en images. Absolute Wonder Woman est possiblement le meilleur titre de la relance Absolute.

Image © DC COMICS
Ultimate Wonder Woman
DC Comics a plutôt la forme en ce moment. La compagnie produit en effet de nombreux titres de qualité qui se démarquent de la moyenne. Et la ligne Absolute fait partie intégrante de cette montée en puissance. Le principe est simple : donner aux lecteurs de nouvelles itérations de leurs personnages préférés en modernisant leurs origines et en apportant quelque chose d’assez différent de ce que l’on connaît.
Contrairement à Marvel, qui tente souvent le pari d’auteurs et de dessinateurs inconnus (et souvent médiocres) pour certains de leurs titres phares (je pense notamment à la relance des séries X-Men), DC a mis les petits plats dans les grands en plaçant sur ces titres symboliques des artistes reconnus et réputés.
Dans cette nouvelle version de Wonder Woman, c’est le tandem Kelly Thompson et Hayden Sherman qui s’y colle. Il est inutile de présenter Kelly Thompson, qui connaît depuis maintenant quelques années une reconnaissance méritée (notamment ses runs sur Captain Marvel, Black Widow et West Coast Avengers). En revanche, Hayden Sherman est une valeur montante de la compagnie, qui lui a proposé déjà deux projets d’envergure : Batman Dark Patterns et cet Absolute Wonder Woman.

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Des dessins qui se distinguent
Une fois n’est pas coutume, on va justement parler en premier des dessins. On peut apprécier ou pas ; on peut trouver parfois une certaine exagération dans les dessins de Sherman (notamment ses yeux plus grands que le reste), mais on ne peut nier à l’artiste un style reconnaissable dès les premières pages. Et c’est quand-même assez rare maintenant de trouver quelqu’un avec un style aussi fort.
Au niveau du cadre, des compositions, c’est assez travaillé, avec beaucoup de cases dont le contour est déformé. Cela peut faire parfois penser à du J.H. Williams III — dans le découpage tout du moins, car graphiquement, on est encore assez loin de la maestria du dessinateur de Promethea.
Les designs des personnages, notamment de l’héroïne principale, sont réussis, mais ce qu’on retient avant tout, c’est la manière dont sont dépeintes les créatures et les bêtes mythologiques. Si l’on rajoute à cela une mise en couleurs très pertinente signée Jordie Bellaire, Absolute Wonder Woman s’impose comme une véritable réussite graphique.

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Une histoire… d’enfer !
Mais ce qui distingue aussi cet Absolute Wonder Woman, c’est l’originalité dont fait preuve Kelly Thompson. Contrairement à ce que l’on a pu voir sur Superman et Batman, qui ont connu, depuis des années, des dizaines et des dizaines de versions différentes, Wonder Woman n’a pas subi autant de variations. Il était donc encore possible pour Thompson de proposer quelque chose d’intéressant.
Et elle va prendre les choses à revers, en proposant une Diana non pas élevée à Themyscira par les Amazones, mais par la sorcière Circé aux enfers. En effet, le bébé a été arraché à sa mère par Zeus pour la punir. Le plus gros changement se situe donc dans le fait que Diana, en dehors de ses pouvoirs inhérents à sa condition, est aussi une sorcière, utilisant des sortilèges. Fini la diplomatie, maintenant c’est la guerre ! Et donc un lasso très différent.
Ce qui est vraiment réussi, c’est que le caractère de Diana reste le même, sa personnalité intrinsèque n’a pas été modifiée pour coller à l’histoire. Il s’agit plus ici d’une Diana qui a vécu dans un contexte différent, mais dont la bonté et la force de volonté n’ont absolument pas varié.
À travers ce récit, Diana, chevauchant un pégase tout en os, sauve la ville de Gateway City des griffes et des tentacules du terrible Tétracide : une créature divine qui peut envoûter les humains pour mieux les détruire. Toutes les péripéties de cet affrontement vont servir d’introduction au lecteur, permettant, via de nombreux flashbacks, d’enrichir la personnalité de Diana et exploitant magnifiquement sa relation avec Circé.
Comme pour la Wonder Woman originale, c’est encore la relation mère/fille qui se trouve au cœur de la psyché du personnage. Et c’est l’amour donné par Diana qui va transformer la sorcière. D’ailleurs, l’idée de transformation revient énormément dans l’histoire, comme pour montrer au lecteur que ce qui compte réellement n’est pas l’apparence, mais l’esprit. Et c’est parfaitement réussi.
Mais c’est aussi l’histoire d’une révolte contre les dieux, qui vont fatalement se venger de manière plutôt abrupte à la fin du dernier épisode.
Absolute Wonder Woman est donc à classer parmi les réussites de ce mois de mai. Une lecture très conseillée.
De Kelly Thompson et Hayden Sherman
Traduit par Benjamin Rivière
30/05/2025 – Relié – 144 pages – 18,00€
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Depuis des millénaires, les Amazones ont protégé l'humanité dans l'ombre au fil de son développement, empêchant les incursions de monstres venus d'ailleurs. Mais quand les dieux leur tournent le dos, la Princesse des Amazones, Diana, est exilée aux Enfers et le nom même des Amazones est rayé de l'histoire... Sans île du Paradis, sans la sororité qui l'a forgée en tant qu'héroïne, et sans même son rôle d'émissaire de paix... Diana reste Wonder Woman !
Contient : Absolute Wonder Woman (DC Comics, 2024) #1-5
De Kelly Thompson et Hayden Sherman
Traduit par Benjamin Rivière
30/05/2025 – Relié – 144 pages – 19,99€
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Depuis des millénaires, les Amazones ont protégé l'humanité dans l'ombre au fil de son développement, empêchant les incursions de monstres venus d'ailleurs. Mais quand les dieux leur tournent le dos, la Princesse des Amazones, Diana, est exilée aux Enfers et le nom même des Amazones est rayé de l'histoire... Sans île du Paradis, sans la sororité qui l'a forgée en tant qu'héroïne, et sans même son rôle d'émissaire de paix... Diana reste Wonder Woman ! Edition PULP'S avec couverture alternative de Jim Lee et print exclusif
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