Absolute Power est la nouvelle série de Mark Waid et de Dan Mora, le blockbuster de l’année chez DC Comics. Et Urban Comics a décidé pour l’occasion de sortir trois gros volumes contenant non seulement la série principale mais toutes les séries dérivées. Une histoire de base accessible et plutôt pas mauvaise même si de nombreux titres servent de bouche-trou, ce qui amoindrit le rythme de l’histoire et sa continuité graphique. Un titre correct au final mais facilement oubliable.

Absolite Power 3

Et on va commencer cette critique par un disclaimer : cela fait maintenant près de dix ans que je n’ai plus suivi l’univers DC, tout du moins dans sa chronologie classique. J’ai quasiment tout arrêté depuis les New52. De fait, me retrouver avec ce type de crossover entre les mains m’a rendu assez perplexe. Je me doutais bien que je n’allais pas reconnaître la moitié des personnages du bouquin, mais la grande question était surtout de savoir si j’allais pouvoir comprendre quelque chose. La réponse est oui. Et il faut pour cela remercier, comme souvent, l’éditorial de début de volume qui permet de replacer le contexte et surtout, de faire entrer le lecteur néophyte dans l’histoire.

Deuxième crainte : est-ce que l’amoncèlement d’histoire parallèles dans une quinzaine d’épisodes associées n’allait pas être un peu trop redondant, et surtout, avaient-ils tous une réelle pertinence dans le cadre de ces gros volumes. La réponse est plutôt mitigée. Il y a dans cette grosse dizaine d’épisodes (dont deux seulement de la série principale) une bonne moitié qui n’a pas grand intérêt, racontant principalement une scène de bataille entre les différents personnages. Un épisode (Green Lantern) est en revanche totalement incompréhensible.

Concernant ces deux appréhensions, Absolute Power T1 est globalement assez accessible, mais tout n’est pas indispensable.

Absolute Power 2

Dan Mora ou Dan Fraga ?

Intéressons nous maintenant à l’histoire. Amanda Waller, directrice de la Suicide Squad, met après des années de préparation son plan à exécution : se débarrasser de tous les super-humains de la planète. Et elle n’y va pas de main morte, puisqu’au vu de ses nombreuses ressources et de ses nombreux alliés, elle réussit à capturer environ 80 % des super-héros. Les autres ont quasiment tous perdu leurs pouvoirs. L’histoire est correcte, mais cela ne fait en réalité pas beaucoup de matière pour un récit de près de plus de 300 pages. En effet, l’album ne contient finalement qu’un prélude à Absolute Power et les deux premiers épisodes…sur quatre...pour trois gros volumes de 300 pages !  Le reste n’est malheureusement constitué que de séries dérivées qui ont, précisons-le quand-même, un rapport avec l’intrigue principale mais qui ne sont pas indispensables.

Mark Waid livre un scénario pour le moment assez agréable à suivre et plutôt bien rythmé. On peut lui faire confiance, il sait écrire des récits de super-héros, il n’y a rien à dire là-dessus. Mais parfois (et c’est le cas dès la première page), il se laisse aller à une certaine facilité. Pour preuve la première scène (celle où Superman perd ses pouvoirs) qui est très efficace sur le papier pour aguicher le lecteur mais qui à la base me semble être une erreur de continuité. En effet, il semblerait que pour absorber les pouvoirs des héros, il faut les toucher, alors que Superman perd ses pouvoirs en plein vol sans personne autour. Et c’est assez gênant. On a l’impression que cette première scène n’est là que pour faire le buzz et d’ailleurs ses conséquences sont rapidement expédiées. En quelques pages à peine. Mais ces approximations sont largement compensées par le rôle que Waid donne à Nightwing.

Absolute Power 1

Sincèrement ? Vous ne trouvez pas que Flash a un bras de dix mètres de long ? Et la même posture faciale ! C'est ça le renouveau de DC Comics ?

Et j’ai un problème avec Dan Mora. Franchement, je sais qu’il est très apprécié mais franchement, je ne vois pas ce que l’on trouve à ses dessins. Ce n’est pas moche mais franchement, c’est très loin du niveau que l’on pourrait attendre d’un artiste ayant la popularité de Dan Mora. Les visages sont changeants, certaines anatomies sont très approximatives, il y a des problèmes de lisibilité. Bref, c’est au mieux moyen. Et c’est, en tout cas pour moi, le point faible de ce crossover. Certains segments de l’histoire sont nettement mieux dessinés que les deux épisodes de Absolute Power.

Absolute Power Task Force VII

On suit donc en parallèle de l’intrigue principale Green Arrow, qui est, quant à lui, du côté des méchants. Les deux épisodes qui le concernent sont lisibles puisque signés Joshua Williamson. Même si l’on ne comprend pas vraiment qui est qui dans cette famille, cela n’empêche pas de suivre l’intrigue autour d’Oliver Queen. Après, en dehors d’une intrigue secondaire et de scènes de batailles répétées, il ne se passe pas grand-chose non plus. Les dessins de Amancay Nahuelpan ne sont pas moches, mais ne sont pas non plus extraordinaires.

L’épisode de Wonder Woman, signé Tom King et Tony Daniel, ne sert pas à grand-chose puisqu’il s’agit, globalement, d’une grosse scène de bagarre qui est le prolongement de celle du premier épisode d’Absolute Power. Le Green Lantern est totalement incompréhensible mais a le mérite d’être très bien dessiné par un Fernando Pasarin qui livre la meilleure prestation du bouquin. Nous avons aussi trois épisodes d’une série Absolute Power Task Force VII qui raconte des aventures annexes, tous les trois scénarisés par des auteurs différents et dessinés par des artistes aléatoires (Leah Williams, Caitlin Yarsky, John Layman, Max Raynor, Jeremy Adams et Marco Santucci). Ce n’est pas mauvais non plus mais renforce l’impression de fouillis.

Bref, vous l’aurez compris, Absolute Power Tome 1 est loin d’être un mauvais comic book, mais l’accumulation de séries dérivées parfois sans intérêt ne permet pas, en dépit d’une histoire principale agréable, de faire décoller pour le moment ce crossover.

Absolute Power tome 1, traduction de Yan Graf, Jérôme Wicky et Thomas Davier, chez Urban Comics, 320 pages, 31 euros.

 

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