Voici déjà le weekend. Comme chaque vendredi, c'est le jour des zombies ! Ou plutôt, de Zombis contre Zombis, le webnovel d'horreur écrit par Arnold Petit. Après notre entretien la semaine dernière avec Edmond Tourriol, le créateur, il est maintenant temps de rencontrer le webnoveliste, celui qui ébranle les lecteurs chaque semaine avec sa plume. Arnold est bien connu de nos lecteurs, car il écrit aussi des chroniques pour Superpouvoir et tient une excellente chaîne YouTube portant le doux nom de La Grande Hanterie, où il se penche sur l'horreur dans la fiction sous toutes ses formes. C'est donc la personne idéale pour donner vie à ce webnovel d'outre-tombe.

De quoi parle Zombis contre Zombis ? Dans les premières années du XIXe siècle, l'île de Saint-Domingue devient l'arène d'une lutte acharnée. Les armées de Napoléon Bonaparte, désireuses d'étendre leur empire, se heurtent à la résistance farouche des résidents locaux. Au cœur de ce bras de fer, un prêtre vaudou, maître des rites séculaires, mobilise une légion de zombies, êtres asservis, pour lutter pour la liberté de son peuple. Face à cette révolte surnaturelle, les forces coloniales françaises sont débordées, jusqu'à ce qu'un colonel français, assoiffé de pouvoir, dévoile une force terrifiante : la capacité de faire revenir les morts à la vie. Grâce au concours de Carlos, un allié énigmatique, cette nouvelle arme semble invincible. Cependant, ce don sombre pourrait bien se révéler être le pire fléau pour tous les belligérants. Au cœur de cette tempête de désolation, Ludovic Cottin, un jeune militaire au sein de l'armée française, lutte non seulement pour rester en vie mais aussi pour protéger ses camarades. Dans ce chaos, il est poussé à questionner les origines du véritable mal qui sévit autour de lui.

White Zombie, premier film mettant en scène des zombies, réalisé par Victor Halperin en 1932.

Superpouvoir : Arnold, écrire sur le début du XIXe siècle à Saint-Domingue, ça a dû être un sacré boulot de recherche, non ? Comment t’y es-tu pris pour transcrire l’ambiance de l’époque ?

Arnold Petit : Effectivement, un contexte aussi précis a forcément réclamé quelques recherches contextuelles qui n’ont pas été de tout repos, à plus forte raison que les deadlines étaient déjà un peu serrées au moment où Edmond m’a proposé l’écriture du projet. J’avais déjà pas mal de connaissances sur le vaudou pour commencer, mais tout l’aspect historique demandait que je potasse des cartes, des faits et diverses chroniques sur cette pourtant très courte période historique – l’invasion de Saint-Domingue n’a en soi durée qu’à peine deux mois. J’adore l’Histoire au même titre qu’énormément de gens, mais je dois avouer ne jamais m’être vraiment intéressé à cette période-ci de près, au-delà du contexte d’un film ou d’un livre que j’aurais lu. Heureusement, je compte parmi mes amis de nombreux férus d’Histoire qui ont su éclairer ma lanterne (dont mon ami Grégoire, à qui j’ai rendu hommage pour l’aide qu’il m’a apportée en donnant son nom à un des personnages). De plus, Edmond [Tourriol, créateur du projet, NDLR] a été assez rassurant dès les premiers tours de manivelle. Horreur et zombie ou pas, il était important selon moi que le récit repose sur quelque chose de concret, mais il m’a présenté la chose sous l’angle du fun en précisant que je pouvais, dans une certaine mesure, faire subir à l’Histoire ce que Tarantino faisait subir à la Seconde Guerre Mondiale dans Inglorious Basterds. Il n’en fallait pas plus pour me motiver. Vraiment, mettre des zombies là-dedans, c’est là que réside la partie drôle, en fait. Les monstres, c’est souvent ce qu’il y a de plus facile à gérer. Mais c’est le mélange des deux qui m’a donné envie de relever le défi. J’espère ne pas froisser les historiens de la période dans le processus, mais l’idée restait quand même de proposer un récit d’aventure surnaturelle, agréable à suivre et qu’on n’étoufferait pas sous des pages et des pages de faits historiques.

Partant de là, pour transcrire l’ambiance d’époque, je me suis immergé dans divers récits et témoignages contextuels, en écrits ou en vidéos, relatifs à la guerre et aux tensions qui entouraient la France à ce moment-là. Je voulais que tout cela pèse sur les personnages, car c’est avant tout autour d’eux que je centre le récit. Le reste n’est qu’un grand bac à sable dans lequel je peux jouer avec mon imagination en y jetant tout ce que j’aime et qui m’inspire. Je pense beaucoup en terme d’image, que ce soit mes influences en cinéma ou en BD. J’ai eu beaucoup en tête les vieux films de Tourneur et Halperin (White Zombie avec Bela Lugosi, I Walked wtih a zombie…), L’Emprise des ténèbres, de Wes Craven, Plague of the Zombies de John Gilling, Zombi 2 de Lucio Fulci pour l’aspect sale, gore et outrancier des morts-vivants, ou encore quelques lectures récentes comme le superbe Jim Hawkins de Sébastien Vastra, et les quatre tomes de Long John Silver par Lauffrey et Dorison, tous deux dérivés de L’Île au trésor de Stevenson. J’avais initialement dans l’idée d’écrire un récit plus introspectif d’horreur tropicale, dans la veine de The Lost City of Z, de David Graan, quelque chose de désespéré et mélancolique, mais ça aurait été long et compliqué à aborder pour le lectorat visé.

The Lost City of Z, réalisé par James Gray en 2016.

Superpouvoir : Un épisode par semaine, c’est une course-poursuite effrénée avec la deadline ! Comment t’organises-tu ?

Arnold Petit : Je n’en ai pas le temps, alors je ne m’organise pas, ha ha ! En effet, le rythme d’écriture et de parution est une véritable course contre la montre qui n’est pas simple à appréhender. Pour ma part, c’est surtout l’effort d’imagination que ça demande qui a pu être un frein. Je suis difficile avec moi-même et je n’aime pas me sentir frustré de mon travail, d’autant que Zombis contre Zombis est ma toute première fiction publiée et je ne tenais pas à ce qu’elle ait l’air amateur. Cependant, je travaille pas mal sous la pression, c’est galvanisant à condition de ne pas se faire dévorer (c’est le cas de le dire). En outre, nous avons une super équipe de superviseurs et de relecture très attentive qui corrige mes petites erreurs d’inattention découlant forcément de ce rythme effréné.

En fonction de ce que j’ai en tête, je peux plier un chapitre en quelques jours ou en l’espace d’une seule journée. Tout dépend si je me sens inspiré ou pas.

 

Superpouvoir : Tenir le lecteur en haleine avec un format feuilletonnant hebdomadaire, quel impact cela a-t-il sur le récit ?

Arnold Petit : Ce format hebdomadaire est, quelque part, assez stimulant car il me renvoie à des auteurs que j’adore, comme Charles Dickens par exemple, qui a écrit parmi ses premiers grands récits classiques sous cette forme pour des périodiques. Bien sûr, je ne me compare pas à Dickens hein, loin s’en faut, mais c’est aussi pour dire à quel point j’aime ce genre de littérature. Je pense naturellement aussi aux fameux penny dreadfuls, les romans à quatre sous à sensation qu’on diffusait dans l’Angleterre victorienne – souvent des écrits d’épouvante ou gothiques – comme Sweeney Todd, Varney le Vampire, etc. Tout ce que j’aime, en somme.

L’impact concret que ça a sur le récit, en sus de ce que te disais plus haut concernant le rythme en flux tendu, est que je me retrouve parfois à ne pas savoir où l’histoire va aller et c’est donc à l’instinct que je me laisse guider, voire en full improvisation. En atelier d’écriture, on m’a souvent dit qu’il ne fallait justement pas trop réfléchir et se laisser emporter. D’une certaine façon, c’est un peu ce que font les personnages de Ludovic Cottin, Alexandre Modeste et les autres. Ils obéissent à une impulsion et se laissent emporter dans la spirale d’événements en apparence inexplicables qui les entourent, car il y a des ordres et une hiérarchie auxquels il faut obéir et ils verront ce qu’ils feront une fois rendus. En un sens, selon cette logique, Zombis contre Zombis m’emmène parfois sur des territoires que je n’avais pas anticipés. Le récit et la psychologie des personnages empruntent des bifurcations inattendues en partant de points d’action et d’intrigue bien précis que j’avais en tête dès le départ. Et ça aussi, c’est étonnant je trouve.

Les Penny Dreadfuls, ces romans d'horreur bon marché très populaires au XIXe siècle.

Superpouvoir : Avec les zombies partout dans la pop culture, as-tu tenté de jouer avec les clichés ou au contraire, de t’en éloigner ?

Arnold Petit : Je tenais à conserver certains tropes propres aux zombies qui sont aujourd’hui totalement assimilés par le grand public – dans le cas des purs morts-vivants à la Romero, ils meurent si le cerveau est touché, leur morsure est contagieuse… Quant aux zombis issus du vaudou, il est admis qu’ils ne sont pas techniquement morts, ce sont des êtres vivants dépourvus de volonté propre grâce à l’usage d’une drogue qu’on tient pour sacrée dans les cultes anciens. Je partais donc du principe que le lecteur sait déjà tout ça, qu’il n’était pas nécessaire de rédiger des pages et des pages d’exposition pour le lui rappeler – le webnovel dispose en plus d’un nombre de caractère limité par chapitre. En revanche, j’y ai apporté ma modeste contribution en insufflant d’autres éléments. Par exemple, le fait que les zombis vaudous deviennent plus forts et résistants une fois transformés. Ils n’ont plus de conscience ou d’inhibition. Leur forces est donc décuplée en un sens, car seul compte l’obéissance au sorcier qui leur a donné vie et dont la volonté de violence ressort symboliquement via ce bras armé. Pour paraphraser le T-800, pour eux, la douleur est une simple information. Si on leur commande de déchiqueter l’ennemi, ils le feront quitte à s’en déchirer les muscles.

Cependant, j’ai amené par endroits des indices laissant supposer qu’ils sont encore conscients quelque part de qui ils étaient autrefois, ou que leur mémoire leur revient par endroits, ce qui les rends plus tragiques. Pour cela, je me suis directement inspiré de l’histoire vraie de Claudius Narcisse, un citoyen haïtien changé en véritable zombi au milieu du XXe siècle et qui fut retrouvé par sa sœur des années après, errant dans les rues. Il avait quelque peu recouvré la conscience à ce moment-là et a pu reprendre une vie à peu près normale par la suite. Je laisse donc deviner qu’il est possible que l’état de zombi n’est pas irréversible et qu’un retour à l’humanité est possible.

Quant aux zombies cannibales, je fais directement référence au Frankenstein de Mary Shelley, car ils naissent d’une forme de science mêlée de mysticisme, un aspect qui sera renforcé et explicité dans le second tome. Cette confrontation entre science et occulte était un des fondements du projet quand j’y ai été rattaché. Ce qui anime (si j’ose dire) les zombies mangeurs d’hommes à la Romero n’est jamais clairement explicité dans la pop culture – ils reviennent, point à la ligne. On parle parfois d’un virus mais je ne trouve pas ça satisfaisant à titre personnel. Il y aura donc une explication plus concrète quant aux origines de ce mal par la suite, forcément liée au personnage de Carlos qui portera sur ses épaules une grosse partie des révélations du tome deux. L’un dans l’autre, j’ai pris un peu de tout ce qu’on connaît déjà des zombies pour en proposer quelque chose d’autre, sans pour autant que cela soit inédit ou original car je n’ai pas cette prétention, mais je pense que cela servira un lore au moins intéressant pour le genre.

Sur le plan physique par contre, j’ai amené un détail sur chaque créature : les zombis vaudous ont les yeux ouverts et blancs, là où les zombies cannibales gardent sans cesse les yeux fermés – ce dernier détail m’a été inspiré par les monstres du film Zombi 2. Les premiers sont des victimes, ils voient l’horreur du monde qu’ils le veuillent ou non. Les seconds sont dans l’ignorance. Ils ont fermés pour toujours leurs regards sur les événements. Cela dresse une sorte de constat sur ce qui divise l’humain au sein d’une guerre et d’un conflit moral en court.

Zombi 2, réalisé par Lucio Fulci en 1979.

Superpouvoir : Souvent, les histoires de zombies servent de prétexte pour évoquer voire dénoncer des problèmes sociaux et politiques. Est-ce aussi le cas pour “Zombis contre Zombis” ?

Arnold Petit : Depuis 1969 et La Nuit des morts-vivants, le zombie (qui n’était même pas qualifié comme ça à ce moment-là) est le récipiendaire des injustices et des inégalités. C’est une créature géniale pour dénoncer des trucs ou souligner des travers socio-politiques, ce qu’évoque forcément le contexte historique de Zombis contre Zombis  où l’on parle tout de même d’esclavage et de déshumaniser une population qui justement essayait encore de se remettre de sa colonisation. Toutefois, je n’ai pas spécifiquement songé à un message de cette nature pour mon histoire, j’ai déjà à cœur de raconter un récit qui tienne la route, ce qui sera déjà pas mal. Mais quand on parle de zombis, qui sont en soi des pantins sans volonté propre, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec des soldats qui effectuent des basses besognes et des exactions car ils sont conditionnés pour ça. Forcément, cela dresse un miroir moral entre les deux camps. Le but pour les personnages – et le lecteur, pourquoi pas – étant à terme qu’ils se posent la question cruciale de ‟qui est le moins humain”, finalement, et ne sont-ils pas tous des zombies, voire des monstres ? Qu’est-ce qui différencie les actions du méchant colonel Rodin de celles du sorcier vaudou si ce n’est qu’elles ne sont qu’un barreau de plus dans une sorte d’escalade malsaine ? C’est ça la guerre, quelque part.

Du coup, je n’en ai peut-être pas forcément conscience moi-même, mais il est possible que les lectrices et les lecteurs découvrent en filigrane quelque chose qui dans le récit sera révélateur d’un message inconscient de ma part – ce qui serait très cool, cela dit. Tant que ce n’est pas interprété contre mes principes moraux, ça me va.

 

Superpouvoir : En plus de tes chroniques sur Superpouvoir, t’es le gardien de la crypte sur YouTube avec “La Grande Hanterie”. D’où vient ta passion pour l’horreur ?

Arnold Petit : Sincèrement, cela se fond dans ma mémoire. J’ai souvenir d’avoir éprouvé de la peur et de la terreur devant la scène d’introduction des Dents de la Mer, quand j’étais petit, caché derrière le canapé du salon. Ou devant la simple évocation de Dracula et Freddy Krueger par mes grands frères qui regardaient beaucoup de films d’horreur et aimaient me foutre la trouille. Mais en vrai, j’ai toujours aimé les monstres, bien avant que je comprenne leur sens caché. J’adorais en dessiner. Ils sont l’incarnation de l’altérité et d’une certaine forme de rébellion contre l’ordre établi par la société ou même la génétique. Je sais que je ne suis pas du tout du genre à me conformer à quoi que ce soit, j’ai horreur des cases et des carcans, ce qui joue peut-être – le choix de carrière que j’ai fait, le fait de travailler en free-lance, à l’écart du monde classique du travail, est probablement un ‟symptôme” de ça, d’ailleurs.

Je crois que tout ce qui touche à la fiction surnaturelle m’a toujours paru rassurant, plus que ce que regardait mes parents aux infos chaque soir ou ce que je voyais dans les cours de récré. Dans les films d’horreur, les brutes se font toujours niquer par Jason Voorhees à coups de machette ; les puissants qui pensent pouvoir écraser les autres avec des privilèges sont bouffés par les zombies. Les vampires mordent les parvenus. La nature se venge de l’Homme qui a saccagé la planète pour du profit, etc. La liste est longue. Tout le monde se retrouve dans la même merde devant le surgissement de l’épouvante, c’est une très belle façon de faire table rase. Le fantastique est le genre le plus engagé qui soit, et moi qui suis plutôt apolitique, j’y vois sans cesse des messages sur le monde qui m’entoure, ce que je trouve assez satisfaisant en tant que spectateur qui aime analyser la culture et lui trouver plus qu’un sens de divertissement. Dans la limite du raisonnable, on pourrait même enseigner un peu du monde par le prisme de l’épouvante à de jeunes écoliers. Ce sera récréatif, même.

Superpouvoir : Quels sont les bouquins qui t’ont marqué dans le domaine de la littérature ?

Arnold Petit : Comme les zombies, ils sont légion ! Je crois me souvenir que Le Chien des Baskerville de Conan Doyle a été un gros choc. À ce jour, c’est encore mon histoire favorite de Sherlock Holmes, celle qui fraye le plus avec l’horreur, forcément. Son aspect inquiétant et gothique me parle immédiatement. Dans cette veine, Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde est un de mes livres de chevet, c’est une histoire passionnante qui traite d’Art, d’égo, d’amour et de destruction intime. C’est tout bonnement génial. L’Étrange cas du docteur Jekyll et de monsieur Hyde figure aussi au panthéon des histoires que j’aie le plus lues. Je ne m’en lasserai jamais, je pense. Tout comme Le Moine de Matthew Gregory Lewis, probablement le plus choquant des romans gothiques de son temps. Dès qu’on touche à la répression sexuelle et religieuse, ça donne forcément des trucs dingues en fiction surnaturelle. J’ai été pas mal marqué vers la fin de mon adolescence par La Maison près du cimetière, de Joseph Sheridan Le Fanu (auteur de Carmilla), qui est un grand roman réaliste et fantastique qui se déroule dans la campagne irlandaise du XVIIIe siècle. Je suis aussi un fan de toute l’œuvre d'Edgar A. Poe, de H.P. Lovecraft, et plus intimement de celle de William Hope Hodgson, un grand chantre de l’horreur dite maritime. Les Pirates fantômes et le recueil La Chose dans les algues sont des must pour qui a un peu peur des grandes étendues d’eau et ce qui est secrètement tapi sous la surface de l’océan.

En horreur plus moderne, le Simetierre de Stephen King reste une de mes pires trouilles de littérature et son Ça un traumatisme majeur qui confine au plaisir total tant c’est parfaitement écrit. Dans le domaine de la nouvelle, Les Livres de Sang de Clive Barker, sans exception aucune, sont des pépites à redécouvrir à chaque lecture. Ainsi que la trilogie de Rats de l’excellent James Herbert, un auteur anglais qui décrivait l’horreur comme personne. Et enfin, je suis un fanatique des ghost stories à l’anglaise, ce qui va de M.R James à Dickens, en passant par Jerôme K Jerôme. Charlotte Riddell, ou Edith Wharton et Henry James de l’autre côté de l’Atlantique. Le fantôme est clairement le monstre le plus passionnant à analyser et à mettre en scène, car c’est extrêmement délicat. J’aime quand tout ne nous est pas forcément jeté au visage et qu’il faut savoir aller un peu plus loin dans le storytelling.

Et dans une autre veine, Le Seigneur des Anneaux a forcément eu un impact considérable sur mon imaginaire, tout comme toute une branche de la fantasy.

Je sais que ce sont des références qui peuvent paraître obvious comme ça, mais elles sont sincères de mon côté. Je lis tellement de choses aujourd’hui que j’ai rarement de gros coups de cœur qui restent aussi longtemps que ces classiques-là. Mais je reste un lecteur avide et acharné. Plus je découvre, plus je suis heureux.

Simetierre, réalisé par Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, d'après le roman de Stephen King.

Superpouvoir : Pour “Zombis contre Zombis”, t’as été plus influencé par les auteurs classiques de l’horreur ou les modernes ?

Arnold Petit : Les influences que j’évoque dans la première question tendent à souligner que je suis plutôt du côté des récits classiques, qu’ils soient de cinéma ou de littérature – ce qui va peut-être un peu de pair avec le contexte historique de Zombis contre Zombis, tu me diras. Cela dit, dans l’écriture même, j’ai tendance à obéir un peu à mes influences dans cette veine traditionnelle, ce qui m’a été un peu reproché en interne, mais c’est normal pour un début. J’ai un peu affiné par la suite, pour offrir une expérience de lecture plus directe, sans toutefois totalement me désavouer. Pour résumer, je dirais que j’aime l’ambiance classique tout en y insufflant une dose de choc moderne dans les descriptions et les personnalités des protagonistes, pour qu’ils soient plus réalistes et ancrés dans notre réalité. Ce serait ça, le parfait équilibre. Au bout du compte, que les récits soient classiques ou modernes n’a pas d’importance à mes yeux, je suis complètement hermétique à ce distinguo. Ce qui compte, c’est l’histoire, sa sincérité et l’ampleur des sentiments dégagée par la notion d’épouvante.

 

Superpouvoir :  Si tu pouvais obtenir le super-pouvoir de tes rêves, lequel serait-ce ?

Arnold Petit : Vaste débat. Je t'avoue que je change souvent ma réponse (j'ai carrément envie de lancer des boules d'énergie pour tout péter et de voler), mais je crois qu'avoir un facteur auto-guérisseur, ce serait quand même le meilleur investissement sur le long terme. Plus qu'à apprendre à tout péter et tu résistes aux coups des méchants dans la foulée.

Merci Arnold ! Zombis contre Zombis, disponible depuis le 8 mars 2024 sur la plateforme Neovel.

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