Le génial et irrévérencieux scientifique Rick Sanchez et son partenaire/petit-fils Morty sont projetés bien malgré eux dans une nouvelle aventure et tout va évidemment virer rapidement au chaos dans Rick & Morty : Il était une fois... Et si cette introduction ressemble à celle d'une grande partie des épisodes de la série animée, la suite du récit touche du doigt son style mais sans toutefois embrasser pleinement ce qui lui vaut le succès qu'on lui connait.

Écrit par Sam Maggs (The Unstoppable Wasp: Built On Hope, le jeu vidéo Marvel's Spider-Man) et illustré par Sarah Stern (Lumberjanes: Farewell to Summer), accompagnée par Emmett Helen, Rick & Morty : Il était une fois... nous fait voyager dans la littérature classique à la manière des contes des frères Grimm avec ce qu'il faut de décalage et de modernité.

Des personnages Mortyfiés ?

Sur le plan scénaristique, Rick & Morty : Il était une fois... a un développement relativement simple mais qui ne manque pas d'efficacité. Difficile de critiquer ici la structure du récit, ainsi que l'utilisation faite des différents personnages, dans la mesure où l'étude de l'écriture classique est le point de départ de l'aventure. De fait, la scénariste pouvait difficilement échapper à un certain classicisme.

Toutefois, si ce dernier est plutôt logique donc, il met à mal l'effet de surprise que pourraient, voire devraient, amener certains passages de l'histoire, les rendant assez prévisibles, que ce soit au niveau des révélations ou du simple fait qu'ils paraissent inévitables et donc, pour ainsi dire, attendus. Cela ne retire en rien le côté sympathique de l'histoire et il est vrai que le récit reste plutôt efficace malgré tout. En revanche, Rick et Morty auraient été remplacés par d'autres personnages imaginés pour l'occasion, le résultat aurait peut-être été le même.

En effet, pour qui connaît la série animées et ses différents personnages, les Rick, Morty et autres protagonistes de ce comics manquent un peu de saveur par rapport à leur équivalents sur écran. Rick et Morty font ici un peu figure d'ersatz de leurs pendants animés, le premier manquant de charisme et d'énergie là où le second manque de certaines de ses caractéristiques qui font que le duo est généralement bien équilibré (ou pas justement, ce qui joue considérablement sur leur intérêt).

Il est toutefois regrettable de ne pas retrouver une des composantes principales de l'univers de Rick & Morty qui explique une grande partie de l'efficacité de la série, à savoir la vitesse folle et le dynamisme qui nous embarquent facilement dans l'aventure.

Dynamisme étRické

Le dynamisme est peut-être justement le point noir majeur de Rick & Morty : Il était une fois..., en grande partie à cause du dessin.

Concrètement, l'histoire est rythmée, donnant d'ailleurs par moment l'impression que tout s'enchaîne un peu (trop) vite. En revanche, la partie graphique souffre souvent d'un côté assez figé, avec des personnages qui donnent assez peu l'impression d'être en mouvement. Et pour le coup, c'est une particularité que partagent les pages illustrées par les deux artistes différentes qui ont travaillée sur cette histoire.

Car oui, un des points les plus surprenants dans ce livre est que la partie artistique a été partagée entre Sarah Stern et Emmett Helen. Si la première s'est appliquée à faire en sorte que l'on retrouve en grande partie le style graphique de la série, la seconde – accompagnée par la première sur la couleur – a davantage insufflé son propre style au tout, et principalement aux personnages. En soi, ces légères transgressions ne sont en rien dommageables, et il est d'ailleurs possible que cela soit un avantage dans la mesure où cela permet aux lecteurs amateurs des aventures au format vidéo de se détacher du matériel source et apprécier indépendamment cette aventure. Mais il faut reconnaître que l'alternance de style – parce qu'il s'agit ici d'une alternance avec un chapitre sur deux pour chaque artiste – peut être légèrement déroutante, sans pour autant nuire à la lecture.

Il est à noter que si le style de Stern tend donc à coller à celui de la série, il n'est pas dit que celui de Helen soit du goût de tout le monde. Sans manquer de charme ou d'intérêt, il faut reconnaître que le trait parfois simpliste, pour ne pas dire enfantin, est assez surprenant mais il ne dénote pas et se marie plutôt bien avec l'ambiance. À voir ce que cela pourrait donner dans une autre aventure du duo à travers l'espace ou le multivers.

Au final, l'éditeur HiComics nous offre ici un moment de lecture sympathique. Pas de quoi casser trois pattes à un troll, mais sa relative simplicité fait de Rick & Morty : Il était une fois... un récit qui nous embarque facilement (peut-être un peu trop). Et si les amatrices et amateurs de la série animée peuvent peut-être trouver quelques manques, le côté heroic fantasy, couplé à une structure classique, a malgré tout le bon goût de pouvoir plaire à un public plus large, sous réserve qu'il ne soit pas trop exigeant.

Rick and Morty : Il était une fois...
De Sam Maggs, Sarah Stern et Emmett Helen
13/09/2023 – Relié – 18,95€
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Pour l'aider à réviser un examen, Rick propose à Morty d'utiliser sa dernière invention pour qu'il puisse intégrer complètement les connaissances de son manuel Avalonia : mauvaises histoires pour mauvais enfants. Mais l'expérience tourne mal et les deux compères sont projetés dans le livre et contraints de vivre une aventure dans un univers miroir des contes de Grimm. Voir notre critique VF.

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