Il était un peu l'outsider, c'est finalement lui qui obtient l'honorifique Grand Prix du Festival International de la Bande dessinée d'Angoulême 2018. Richard Corben voit donc son oeuvre, unique en son genre, reconnue par le plus célèbre festival BD européen.

Coincé entre  les plus consensuels Chris Ware et Emmanuel Guibert, le dessinateur américain Richard Corben, aujourd'hui âgé de 77 ans, ne figurait certainement pas parmi les favoris. Pourtant, c'est bien lui que les auteurs de BD francophones ont récompensés. Il aura l'honneur de dessiner l'affiche du festival de l'année prochaine et y fera l'objet d'une exposition.

Après avoir travaillé dans l'animation, Richard Corben s'est tourné vers le comics underground (Fantagor). Il s'est rapidement spécialisé dans la SF, la fantasy et l'horreur, notamment à travers ses récits pour les magazines Eerie et Creepy chez Warren Publishing. En 1975, il se fait repérer par les fondateurs du magazine français  Métal Hurlant qui publient son Den. Il travaillera ensuite pour la contrepartie américaine du magazine, Heavy Metal, et réalisera quelques œuvres marquantes comme Jeremy Brood, Temps déchiré ou Monde mutant. Si Corben explore les thèmes classiques de la littérature fantastiques et d'horreur américaine (Edgar Rice Burroughs, Robert E. Howard, Edgar Alan Poe ou Howard Philips Lovecraft), l'audace de ses physionomies puissantes et dénudées ainsi que son utilisation de l'aérographe pour la mise en couleurs en font un des  dignes représentants de ses années 70 qui ont bousculées les codes de la BD mondiales.

Corben s'est pourtant aussi essayé au mainstream américain en travaillant pour les deux grands éditeurs de comic books. Pour DC  Comics, il signe ainsi l'arc inaugural du scénariste Brian Azzarello sur la série Hellblazer ("Hard Time", Hellblazer #146-150) avant de passer chez Marvel où il dessinera les mini-séries Banner et Cage, toujours avec Brian Azzarello et Punisher: The End, avec Garth EnnisDC lui consacrera le deuxième numéro de sa série anthologique Solo, donnant carte blanche à un dessinateur remarquable. Depuis, il a également travaillé sur Conan ou Hellboy.

Hellboy, par Mike Mignola et Richard Corben

En France, il a bénéficié pendant longtemps du soutien de l'éditeur Fershid Barucha qui,  non content de le publier régulièrement, lui a consacré une monographie, Vols Fantastiques (Editions Neptune). Aujourd'hui, ce sont les éditions Delirium qui publient ses derniers travaux, dont notamment Ratgod, un hommage à l'univers de Lovecraft.

Une chose est sûre: si le festival d'Angoulême 2019 est à l'image de son parrain, ce sera très rock'n'roll.

Richard Corben, Grand Prix du FIBD d'Angoulême 2018

Livres de Richard Corben publiés chez Delirium

Sources: Le Point

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