C'est une soirée qui restera dans les mémoires : ce mercredi, sous les voûtes du théâtre d'Angoulême, Anouk Ricard a reçu le Grand Prix 2025 du Festival International de la Bande Dessinée. Une consécration qui vient récompenser plus de vingt ans de création débordante d'originalité, succédant ainsi à Posy Simmonds au palmarès de cette 52e édition.

De la presse jeunesse aux récits expérimentaux : un parcours sans compromis

L'histoire d'Anouk Ricard avec la bande dessinée commence bien avant ses premiers succès. Diplômée des Arts-Déco de Strasbourg en 1995, elle fait ses premières armes dans la presse jeunesse. C'est Olivier Douzou qui repère son talent unique et lui ouvre les portes des éditions du Rouergue, marquant le début d'une aventure éditoriale passionnante.

2004 marque un tournant décisif quand elle crée Anna et Froga pour Capsule Cosmique. Cette série jeunesse révèle déjà sa signature : un humour décalé et une liberté de ton rafraîchissante. Sans s'arrêter là, elle explore l'univers adulte avec Commissaire Toumi dans Ferraille, prouvant qu'elle peut jongler entre les publics avec une aisance remarquable.

L'art sans frontières

Case de BD d'Anouk Ricard.

Une case devenue un des mèmes les plus populaires sur Internet.

Ce qui rend le travail d'Anouk Ricard si particulier, c'est son refus des cases toutes faites - et pas uniquement celles de ses planches. Des éditions prestigieuses comme Sarbacane, Gallimard ou Cornélius lui font confiance, mais elle ne s'enferme pas dans la seule bande dessinée. Son trait unique s'invite dans la presse, illumine des livres jeunesse, et s'épanouit dans des expositions qui mêlent peintures et dessins.

Sa collaboration avec l'Articho illustre parfaitement cette liberté créative : elle y conçoit aussi bien un jeu de cartes qu'un fanzine ou un recueil numérique. En 2022, Animan (éditions Exemplaire) marque une nouvelle étape, décrochant le prix spécial du jury à Angoulême. Et l'aventure continue : Fabienne, la suite très attendue, nous donne rendez-vous en octobre 2025.

Une édition du festival sous tension

Cette célébration du talent d'Anouk Ricard se déroule pourtant dans un contexte délicat. Une enquête approfondie de L'Humanité vient de mettre en lumière des dysfonctionnements préoccupants au sein de 9e Art+, qui pilote le festival depuis 2007. Au cœur des critiques : une direction qualifiée de "toxique" et une dérive commerciale symbolisée par le partenariat avec Quick.

Les points soulevés touchent à l'essence même de l'événement : hausse des tarifs, réduction des expositions, et plus grave encore, la gestion défaillante d'une plainte pour viol déposée par une ancienne employée. Ces révélations posent des questions essentielles sur l'avenir et l'identité du plus grand festival de bande dessinée francophone.

Source : FIBD d'Angoulême

Remerciements d'Anouk Ricard en illustration.

Illustration d'Anouk Ricard.

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