Lien du Sang, le tout dernier Shuzo Oshimi débarque enfin en France aux éditions Ki-oon.
« Vue de l’extérieur, la famille du jeune Seiichi est des plus banales : un père salarié, une mère au foyer, une maison dans une ville de province… L’adolescent va à l’école, joue avec ses amis, est troublé quand il pose les yeux sur la jolie fille de la classe. Tout est normal… ou presque. Il ne s’en rend pas compte lui-même, mais sa mère le couve beaucoup trop.
Seiko traite encore son fils comme un bébé et, avec un mari toujours absent, son monde est d’autant plus centré autour de Seiichi. Ce dernier est incapable de résister : il se laisse lentement emprisonner dans le cocon. Trop jeune, il ne décèle pas la folie cachée derrière l’amour maternel. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard… »
Pour rappel, Shuzo Oshimi a vu trois de ses titres édités en France (liste dans l’ordre chronologique de sortie au Japon) :
- Les fleurs du mal, qui raconte l’histoire d’un jeune collégien timide qui en cédant à une pulsion va entrer dans une spirale infernale,
- Dans l'intimité de Marie, une œuvre étrange dans laquelle un jeune homme épie régulièrement une fille et se retrouve du jour au lendemain dans le corps de cette dernière, alors que le sien semble continuer sa vie,
- Happiness, une œuvre fantastique mêlant adolescence et vampire.
Liens du Sang est la dernière œuvre en date, d’Oshimi, pré-publié au Japon en même temps qu'Happiness, qui est son œuvre la plus aboutie graphiquement – en comparaison à ses deux précédents titres édités chez nous. Lien du Sang est dans cette même veine graphique, mais ne va pas aussi plus loin dans les thématiques que l'auteur a l'habitude d'aborder dans toutes ses précédentes œuvres. Oshimi est un auteur connu pour pousser les fantasmes et les situations malsaines toujours plus loin, Liens du Sang confirme cette tendance en étant à ce jour son œuvre la plus étouffante.
On y suit une comme toujours un jeune adolescent. Nommé Seiichi, sa mère est beaucoup trop protectrice. En grandissant, il va tenter de s'en éloigner en sortant plus souvent et en fréquentant des filles. Un éloignement qui va révéler au jeune homme la véritable nature de sa mère. L'histoire devient tout doucement de plus en plus malsaine, la relation mère/fils dérangeante. Si au départ, la mère de Seiichi semble proche de l'image classique que l'on se fait de n'importe quelle mère, notre regard évolue et change nettement au fur et à mesure du récit.
Nous ne saurons que trop vous conseiller la lecture d’une traite de ce première tome afin de ressentir cette évolution et l'ambiance si particulière et étouffante de ce titre. Attention, l'envie de lire la suite promet d'être intenable. Ayant suivi le début de la série avec la prépublication japonaise, nous vous assurons que le meilleur reste à venir.
Les Liens du Sang, tome 1, par Shuzo OSHIMI aux éditions Ki-oon, 7,90 euros.
Voici la version vidéo de la chronique :