Les Chevaliers du Zodiaque devrait avoir une suite comme l'explique son producteur

Alors que le film en live action Les Chevaliers du Zodiaque a fait ses débuts sur le territoire américain – cible principale de cette nouvelle adaptation du manga culte Saint Seiya (le titre japonais) de Masami Kurumada débuté en 1986 – le co-producteur Miguel Ángel Faura s'est exprimé sur son développement ainsi que sur la suite de la saga.

Attention, la suite de cet article contient des révélations sur le film Les Chevaliers du Zodiaque.

Des choix difficiles à faire

Pour commencer, Faura se présente comme un grand fan de l'anime Les Chevaliers du Zodiaque, ayant découvert la série pendant son enfance en Espagne. Et pour lui, il est important que le film soit nourri par une équipe internationale dont chaque membre apporte sa perception de l'univers de Saint Seiya à travers le monde.

Au fil de l'interview accordée à Ale Graue, il explique que le projet date de 2015 et s'est développé en parallèle de l'anime Saint Seiya : Les Chevaliers du Zodiaque (disponible sur Netflix). Le script a fait l'objet de très nombreuses modifications et des échanges réguliers étaient faits avec les équipes en charge de l'anime. Il nous apprend par exemple que le personnage de Guraad de la série de 2019 est à l'origine une création pour le film. Sa mauvaise réception par le public a amené un remaniement du personnage, pourtant pensé comme simple à comprendre et ancré dans la réalité, amenant la version actuellement au cinéma jouée par Famke Janssen. En l'occurrence, il s'agit donc maintenant de l'ex-femme d'Alman Kiddo (Sean Bean) et non plus son ancien associé. Cela permet ici d'ajouter encore plus de relief à leur relation ainsi qu'à leur opposition, créant une sorte d'effet miroir.

Que ce soit pour le film ou pour la série, de nombreux choix ont dû être faits, même si les fans ont parfois du mal à l'accepter. Et trouver l'équilibre entre l'adaptation et la fidélité n'a pas été simple, le producteur utilisant même l'adjectif "douloureux". Toutefois, la priorité, notamment pour Toei Animation, était que le film Les Chevaliers du Zodiaque ne soit pas un échec cuisant comme a pu l'être Dragonball Evolution en son temps. Difficile donc de trouver où mettre le curseur, d'autant plus que la série d'animation de 2019 a bien montré que tout le monde n'a pas été réceptif aux changements (on pensera notamment à Shun qui est maintenant une femme) bien que cela soit nécessaire pour être davantage dans l'air du temps.

Dans les changements discutés (et discutables aux yeux de certains), il y a notamment le parcours de Seiya (Mackenyu) qui ne passe par exemple pas par la case Grèce lors de son entraînement. Miguel Ángel Faura l'explique en évoquant plusieurs facteurs comme la volonté de simplifier tout en restant fidèle au matériel source (Seiya est toujours un orphelin bagarreur à la recherche de sa sœur par exemple). De plus, il précise, pour ne pas dire rappelle, que dans le cadre d'une adaptation audiovisuelle, il est préférable de ne pas être trop littéral, certaines choses ne passant pas forcément bien à l'écran (on pensera, par exemple, au costume de Wolverine pour les films X-Men). Le producteur précise également de Kurumada était fréquemment sollicité pour le scénario et qu'il a lui-même donné son aval pour le design des armures, pourtant très décrié sur internet depuis leur découverte dans la bande-annonce du film. En résumé, il a fallu faire des choix, parfois au détriment des attentes des fans.

Le film Les Chevaliers du Zodiaque a principalement été pensé comme une introduction à cet univers pour un nouveau public, la franchise n'ayant jamais vraiment bien percé outre-Atlantique. Il a donc fallu trouver comment amener le public à pouvoir saisir l'essence même de Saint Seiya tout en restant efficace. Ce premier film, clairement annoncé comme le commencement dans son titre japonais, Saint Seiya: The Beginning, est donc à voir comme une "Pierre Philosophale" permettant de comprendre les composantes principales (cosmos, divinités, chevaliers...). Et charge aux prochains films d'aller davantage en profondeur. Certains thèmes sont donc abordés ou touchés du doigt et seront plus amplement développés dans les suites. Par exemple si Phénix devait être l'adversaire principal, sa participation au film a été revue à la baisse afin de faciliter l'assimilation de l'univers par le public. De même, l'absence des trois autres principaux Chevaliers de Bronze (Shiryu, Shun et Hyôga) laisse penser que le thème de l'amitié, élément clé de la saga, est ici mis de côté, mais la relation entre Seiya et Sienna/Athena (Madison Iseman) est censée compenser ce manque pensé pour ne pas surcharger le film.

Les Chevaliers du Zodiaque 2 devrait voir le jour

Concernant la suite justement. Alors que beaucoup anticipent un échec cuisant du film au box-office, le producteur explique que, si c'est le cas, cela ne devrait pas être un frein au développement de la saga et que Les Chevaliers du Zodiaque 2 devrait bien être produit. Pour rappel, il est question depuis le début de produire six films en tout et le producteur appelle à l'optimisme.

Les premiers chiffres du box-office (pour l'Amérique Latine et le Japon) ainsi que ceux du premier week-end d'exploitation aux États-Unis ne sont pas fameux, ce qui pourrait laisser envisager que le film ne sera pas rentable et que de fait sa suite est menacée. Mais Faura explique que la rentabilité n'a jamais été l'objectif que lui et les autres producteurs la savent limitée de par les moyens mis en œuvres pour lui faire voir le jour. L'espagnol explique que le budget de 60 millions de dollars maintes fois évoqué a été un peu exagéré – expliquant à demi-mots qu'il n'a pas servi que pour un seul film – et que donc, même s'il n'est pas compensé, ce qui décidera de la suite se jouera principalement au niveau de la réception du film par les spectateurs.

Et pour le coup, même si les critiques du film Les Chevaliers du Zodiaque sont assez divisées, le fait est que la perception moyenne est plutôt positive, et ce sans que l'exploitation n'ait commencé en Europe, région qui connaît bien cet univers, ou même en Chine, marché décisif pour l'exploitation d'un film et où Saint Seiya est bien ancré. Notons en prime que les producteurs ont préféré opter pour des financements chinois plutôt qu'américains pour limiter l'impact sur le film, et que de fait, il n'est pas exclu que la promotion en Orient soit nettement plus appuyée qu'aux États-Unis ou en Europe.

Pour ce qui est de la France, le film Les Chevaliers du Zodiaque de Tomasz Bagiński, avec Mackenyu Arata, Sean Bean, Madison Iseman, Famke Janssen, Mark Dacascos, Nick Stahl et Diego Tinoco, fera ses débuts le 24 mai 2023.