Batman - One Bad Day : Le Sphinx est le premier d’une suite de récits hors continuité mettant en scène les pires ennemis de Batman. Tous s’inspirent d’une phrase de dialogue du récit d’Alan Moore The Killing Joke où le Joker annonce qu’un seul mauvais jour peut tout changer dans la vie d’un homme et définir son existence future.

Batman - One Bad Day : Le Sphinx nous propose donc de découvrir les origines macabres du Sphinx, racontées par le duo Tom King et Mitch Gerads. Un tandem qui ne change pas son approche habituelle pour un récit qui n’est pas révolutionnaire mais qui fonctionne plutôt bien.

(image : © DC Comics)

Un scénario classique

Bien évidemment, quand on ouvre un livre censé raconter les origines d’un criminel et scénarisé par Tom King, on se doute bien de ce que l’on va trouver. À savoir un titre très intérieur, sans beaucoup d’action et assez déprimant. Et de fait, l’auteur ne nous met pas en défaut. Les origines du Sphinx sont ici tragiques, avec une dimension psychologique appuyée comme King sait le faire. Parfois cela passe, d’autres fois cela casse. Mais avec cette histoire cela marche plutôt pas mal. Sans être totalement brillant, cela ne devient ni lourd ni pesant. Un avantage de ce Batman - One Bad Day : Le Sphinx, c’est qu’il ne se déroule que sur 64 pages. En conséquence, Tom King est obligé de resserrer son intrigue et ne se contente que de l’essentiel. Cela lui évite de diluer jusqu’au bout de l’ennui ses tics d’écriture. Sans être originale, l’approche est cohérente.

(image : © DC Comics)

Un Sphinx qui sort des sentiers battus

L’histoire commence avec un meurtre un peu étrange capté par une caméra de surveillance. Le criminel est connu, c’est le Sphinx, alias Edward Nigma. Le commissaire Gordon appelle donc Batman qui s’attend à devoir résoudre une sempiternelle énigme qui le conduira au méchant. Sauf que cette fois-ci, le Sphinx n’a rien laissé. Aucun indice, aucune énigme. Le personnage a totalement changé son modus operandi, ce qui de fait laisse Batman assez dubitatif. Est-ce que ce manque d’énigme et ce refus de respecter les règles de base ne serait pas en soi déjà l’énigme principale ? Surtout que les meurtres continuent une fois que le criminel est derrière les barreaux ! Alors que les cadavres s’amoncellent, c’est un véritable duel psychologique qui se met en place entre l’homme chauve-souris et le bandit au chapeau. Le tout parsemé de références à l’enfance d’Edward qui nous permettent de découvrir comment l’élève brillant est devenu le criminel que l’on connaît.

En toute honnêteté, je n’ai pas plus de souvenirs que cela des origines du Sphinx. Est-ce que cela a déjà été fait ? Certainement, mais en tout cas je n’ai jamais dû les lire. C’est donc plutôt une découverte, et j’ai apprécié la manière dont l’histoire nous est contée. La fin est elle aussi classique des récits de l’auteur, que l’on sent venir à des kilomètres, mais qui est toutefois bien amenée.

Après, le récit n’est pas non plus essentiel et il souffre de la comparaison évidente avec The Killing Joke. Tom King donne l’impression de trop vouloir se caler dans les chaussures d’Alan Moore alors qu’il n’en a pas besoin. Cela l’empêche de se concentrer totalement sur le point fort de l’histoire : le Sphinx. On regrettera aussi le fait que le titre, Batman - One Bad Day : Le Sphinx ne représente ici rien. Il n’y a pas de mauvaise journée pour le criminel. Le principe de départ n’apparaît donc que comme un moyen peu discret d’attirer le lecteur.

(image : © DC Comics)

Des dessins toujours excellents

Mitch Gerads est bien évidemment parfaitement à l’aise avec ce style de récit. Et clairement, son approche graphique apporte une profondeur bienvenue à l’histoire de Tom King. Il sort aussi un peu de son habituel gaufrier à neuf cases, même si ce dernier est encore très présent. C’est, comme d’habitude le point fort du tandem.

Batman - One Bad Day : Le Sphinx est donc un récit qui, s’il ne me réconcilie pas encore avec Tom King dont j’avais moyennement apprécié sa mini-série Supergirl et totalement détesté son Strange Adventures, m’a fait passer un moment agréable de lecture. Une histoire plutôt facile à lire mais qui ne deviendra pas, à mon sens, un classique. Mais c’est déjà pas mal !

Batman - One Bad Day : Le Sphinx est un album publié par Urban Comics.

Batman One Bad Day : Le Sphinx, Urban Comics

Envie d'en discuter ?
Rendez-vous sur Discord
Suivez-nous pour ne rien rater :
BatmanUrban Comics
Alligator Queen

Ça pourrait vous intéresser

 sur Superpouvoir.com
Partager : Partager sur Facebook Partager sur Twitter