Troisième mini-série du scénariste Tom King depuis le début de l’année, Supergirl: Woman of Tomorrow nous présente une histoire un peu plus légère que les récits habituels de l’auteur. Une aventure agréable à suivre, sublimée par les dessins de la toujours fantastique Bilquis Evely mais pourtant handicapée par une certaine redondance dans la trame et une écriture trop verbeuse.

Supergirl : Woman of Tomorrow

(image : © DC Comics)

Du bon Tom King ou du mauvais Tom King ?

Supergirl: Woman of Tomorrow est un récit complet qui à mon sens tranche un peu avec ce qu’a l’habitude de proposer Tom King. Le scénariste, ancien agent de la CIA, avait connu son heure de gloire avec les mini-séries Sheriff of Babylon et Mister Miracle, tout en proposant des avancées intéressantes sur le personnage de Batman dans sa série principale. Toutefois, depuis quelques temps, son bilan est beaucoup plus mitigé : si sa prestation sur Rorschach est de qualité (en dépit d’un débat sur l’utilisation d’auteurs décédés), son Batman/Catwoman est d’une indigence crasse, son Heroes in Crisis était raté tandis que son Strange Adventures est un copier/coller sans saveur de son travail sur Mister Miracle. Tom King ayant réalisé une très bonne histoire de Superman dans le récit Superman: Up in The Sky, on pouvait toutefois être assez confiant sur sa prestation sur ce titre. Surtout quand on sait qu’il est accompagné par Bilquis Evely aux dessins, qui s’était déjà illustrée de fort brillante manière sur Sandman The Dreaming.

(image : © DC Comics)

Rendez-vous avec Kara ?

Privilégiant un peu plus l’action, Supergirl: Woman of Tomorrow nous livre une histoire assez légère et qui se lit sans aucune difficulté. Ici, Kara, alias Supergirl, la cousine de Superman, fête ses 21 ans toute seule sur une planète au soleil rouge, qui l’affaiblit et va donc lui permettre de se saouler. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que son chemin va croiser celui de Ruthye, une jeune fille assoiffée de vengeance et de Krem, le mercenaire qui a assassiné le père de Ruthye. La première rencontre entre ces personnages va donner lieu à une sorte de quête spatiale et spirituelle, où les deux jeunes femmes vont parcourir et traverser des mondes et des univers différents à la poursuite du tueur. Une aventure qui servira de parcours initiatique qui pourra, peut-être, leur permettre de faire la paix avec leur passé et leur sentiment d’être seules au monde.

Supergirl : Woman of Tomorrow

(image : © DC Comics)

Du Supergirl, mais presque pas de Kara

Supergirl: Woman of Tomorrow commence, comme on pourrait s’en douter avec le scénariste, par une voix off. Et une sorte de récit raconté qui va s’étirer tout au long des huit épisodes de la mini-série. Et c’est assez long et verbeux. Cela n’apporte pas grand-chose, si ce n’est ralentir le récit. Alors oui, on a une jolie référence en début de récit à la Supergirl de Peter David et quelques autres tout au long de l’histoire. Mais de fait, après un premier épisode introductif qui pose la problématique et les personnages, nous avons droit à une suite d’épisodes solo, qui, s’ils sont plutôt agréables au début, deviennent rapidement redondants. Il y a une nouvelle planète, on nous sort un récit intimiste concernant l’un des habitants et Supergirl règle la situation. De fait, Supergirl: Woman of Tomorrow est, en tout cas sur les cinq premiers épisodes, un récit qui ne parle pas du tout de Kara, de ses aspirations. C’est assez déséquilibré ! Tom King s’intéresse énormément à Ruthye et ses motivations, mais pas à celles de Kara, qui arrivent un peu au grand galop (au sens propre)  dans l’épisode 6. Et cela se fait un peu aux forceps. Après, l’auteur se rattrape plutôt bien sur sa fin, mais c’est quand-même très long pour simplement une histoire de vengeance. On n'arrive pas à retrouver une émotion ou une évolution forte de la part de Kara, et c’est dommage car c’est un peu ce que vendait le livre.

Supergirl : Woman of Tomorrow

(image : © DC Comics)

Des dessins exceptionnels

Après, il est possible que Tom King ait voulu cette fois-ci laisser toute sa place à Bilquis Evely, qui raffole des mondes étranges et bizarres. Et qui pour le coup se fait réellement plaisir ici. Elle est totalement à l’aise pour dessiner des créatures au design assez intéressant et proposer aux yeux des lecteurs des mondes nouveaux. Alors que tout le monde se pâme sur les dessins de Sean Murphy, Bilquis Evely se montre largement plus intéressante. Sa Supergirl est vraiment réussie. L’émotion passe et il y a des planches qui sont absolument fantastiques, notamment avec Comet, le cheval ! On y retrouve l’aisance que la dessinatrice avait pu nous dévoiler dans The Dreaming et le fait de passer sur une super héroïne mainstream ne change quasiment rien. La colorisation fonctionne aussi parfaitement. Cela rajoute bien évidemment à la qualité de Supergirl: Woman of Tomorrow, qui reste toutefois une œuvre un peu moyenne de Tom King. Une histoire sympathique, sans trop de répercussions mais extraordinairement dessinée.

Supergirl: Woman of Tomorrow, 224 pages, disponible chez Urban Comics à partir du 8 juillet 2022 pour 20 €.

Supergirl : Woman of Tomorrow

(image : © DC Comics)

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