Chassé de son foyer et de l'Umbrella Academy, le jeune Klaus, 18 ans, se retrouve à Hollywood où ses talents sont plus qu'utiles et appréciés dans un monde où l'expression "magie du cinéma" est particulièrement de mise.

C'est ainsi que nous pourrions résumer Tu pues la mort, ce spin-off des comics The Umbrella Academy, potentiel premier tome – si l'on met de côté un one-shot centré sur Hazel et Cha-Cha non publié en France – d'une série qui viendrait combler les lacunes de l'histoire entre la jeunesse des super-héros et leurs retrouvailles pour les funérailles de leur père adoptif, Sir Reginald Hargreeves. Toutefois, il y a bien plus à dire sur cette histoire co-écrite par Gerard Way, créateur de la série principale, et Shaun Simon, appuyée par les dessins de Ian Culbard.

Once Upon a Time… in Hollywood

Klaus Hargreeves, alias Séance ou encore Numéro 4, est un membre de la Umbrella Academy. Ou du moins il l'était donc jusqu'à ce que son père adoptif, le très froid Sir Reginald Hargreeves, ne décide que le quatrième membre le plus utile de l'équipe est devenu une gêne et le jette dehors tout en lui coupant les vivres. Mais si les dérives et autres addictions du jeune super-héros posent problème au sein de ce qui était jusqu'ici son foyer, elles trouvent leur place dans un Hollywood qui baigne dans le surnaturel.

En effet, l'histoire de Tu pues la mort ! nous amène à découvrir qu'Hollywood est régie par des dieux, démons et autre vampires. En somme, un territoire parfait pour l'excentrique Klaus qui peut, entre autres, communiquer avec les morts. Exit donc les trames ou explications scientifiques qui sont monnaie courante dans The Umbrella Academy et place à l'exploitation du potentiel de Klaus, jusqu'ici dénigré et brimé par son père. Et c'est ici le principal intérêt de ce récit qui nous permet d'en apprendre davantage sur le personnage, peut-être le plus complexe et énigmatique de l'univers créé par Gerard Way et Gabriel Bá (qui a ici fourni les couvertures de la mini-série).

Ainsi, nous découvrons enfin une grande partie (ou pas ?) de l'étendue du pouvoir de Klaus ainsi que des détails sur son éducation, ou plutôt sa formation, par son "père", expliquant dans les grandes lignes pourquoi le personnage agit comme il le fait. Mais il faut reconnaître que cette partie de l'histoire de Klaus, saupoudrée dans le récit à coup de flashbacks, n'est pas la plus représentée. Si les quelques images du passé du personnage appuient brièvement, mais efficacement, les actions qui se déroulent dans le présent, il peut parfois être assez frustrant de ne pas en apprendre ou voir plus.

La narration de Tu pues la mort ! est plutôt linéaire et, il faut le reconnaître, sans grande surprise. L'histoire se lit, se consomme et peut s'oublier quasi-instantanément. Toutefois, elle laisse un certain sentiment de satisfaction si le personnage de Klaus a pu vous intriguer à la lecture de la série principale. Mais il faut reconnaître que cette aventure à Hollywood – pour ne pas dire "hollywoodienne" – n'est qu'une parenthèse dans la vie du Numéro 4, ce qui peut également engendrer une légère frustration dans la mesure où les 176 pages de l'ouvrage ne font finalement que toucher du doigt ce que le lecteur attend réellement.

Pour ce qui est du dessin, Ian Culbard remplace donc Gabriel Bá dont le travail est rappelé sur la couverture du livre. Son style est nettement plus épuré que celui de Bá, mais appuie d'une certaine manière sur le fait que le personnage principal est ici dans ses jeunes années, ce qui explique peut-être certaines cases plutôt cartoonesques. L'inspiration franco-belge de Culbard se ressent assez avec son trait simple et une certaine limitation dans les détails, mais si cela peut surprendre au prime abord pour qui connaît The Umbrella Academy et apprécie le coup de crayon de son illustrateur, il faut reconnaître que la transition se fait assez rapidement et ne choque pas dans la mesure où certains codes de Bá se retrouvent dans ce qu'a produit l'artiste pour l'histoire.

En résumé, Tu pues la mort ! est un moment de lecture sympathique mais qui peut très rapidement s'oublier, ne constituant pas forcément un must have pour les fans de The Umbrella Academy. Le récit a tout de même le mérite d'apporter quelques lumières sur un des personnages, si ce n'est le personnage, les plus intéressants de la série, ce qui permet malgré tout de lui trouver un certain intérêt. L'histoire et la narration ne réussissent pas à réellement jouer sur les émotions mais amènent sans heurt les lecteurs d'un point A à un point B, gagnant le statut de bon divertissement, même si potentiellement à usage unique.

Les Contes de la Umbrella Academy Tome 1 : Tu pues la mort, de Gerard Way, Shaun Simon et Ian Culbard, édité en France par Delcourt, traduit par Jérôme Wicky.

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