Afin de préparer dignement les fêtes qui s’approchent à grand pas, la rédaction de Superpouvoir vous propose son calendrier de l’avent comics. Chaque jour, une petite pépite, un coup de cœur, une œuvre injustement ignorée vous sera dévoilée pour, pourquoi pas, l’ajouter au pied du sapin et surtout, étoffer votre culture comics.

Et cette fois-ci, nous allons faire un petit tour avec une pépite encore non publiée en France, OMAC par John Byrne.

OMAC par John BYrne

(image : © DC Comics)

Dans les pas de Jack Kirby

Nous connaissons tous l’admiration de l’auteur canadien John Byrne pour les comics du Golden Age et surtout Jack Kirby. Auteur multi-diffusé et publié, il se trouve pourtant que son meilleur travail est encore totalement inédit dans notre beau pays. Et ce travail est donc une relecture de OMAC. Comme on l’a dit plus haut, OMAC est une création de Jack Kirby, qui date de 1974, à l’époque où ce dernier allait mettre fin à son contrat d’exclusivité avec DC Comics. Alors que sa série des New Gods venait d’être annulée, il devait continuer à fournir des pages mensuelles pour la maison d’édition. Le voici donc qui réinvente un Captain America du futur. OMAC est un super-soldat nommé Buddy Blank, qui se voit transformer en créature guerrière et invincible via un satellite à chaque fois que la situation l’exige. Mais le créateur n’a plus le vent en poupe et sa série de comics est brutalement arrêtéd au bout du numéro 8. Sans avoir de conclusion, si ce n’est dans les pages d’une autre série par d’autres auteurs. Et voilà que quelque quinze ans plus tard, en 1991, c’est le fantastique John Byrne qui se lance dans une nouvelle version du personnage, qui n’a pas de lien avec le OMAC d’origine. Vous pouvez donc vous lancer dans cette série même si vous n’avez jamais rien lu de OMAC ! Et il faut le dire clairement : cette version de OMAC est non seulement la meilleure de l’univers DC, mais c’est aussi peut-être le meilleur travail de John Byrne !

Qui est OMAC ?

Pour les origines, John Byrne garde le concept de départ : OMAC est un soldat du futur, une armée à lui tout seul. Hyper puissant, invulnérable et invincible, le soldat ultime de la Global Peace Authority se régénère avec l’aide de son satellite Brother Eye, son meilleur allié numérique, qui lui fournit éventuellement toutes les informations et les indications pour mener à bien ses missions guerrières. Alors qu’il revient d’une mission particulièrement dangereuse, qu’il a d’ailleurs mené à bien, l’organisme de contrôle fait encore appel à lui. Il lui demande de retourner dans le passé pour corriger un incident dans la trame temporelle. Voici donc notre super-soldat du futur ramené dans les années 40 sous la forme d’un jeune garçon, qui a malheureusement oublié qui il était vraiment ! Nous n’en dirons pas plus pour ne pas spoiler le plaisir de lecture de cette aventure aux multiples rebondissements.

Un pur chef d’œuvre

Publiée sous forme de quatre récits d’environ 48 pages en noir et blanc (appelés prestige format), OMAC nous propose certainement ce que les comics peut offrir de meilleur. Et pourtant, cela commençait assez mal dans la mesure ou les trente premières pages ne sont qu’une gigantesque scène de combat. S’il n’y a rien de révolutionnaire et si cela se lit très vite, on ne peut en revanche qu’être impressionné par la maestria graphique de l’auteur canadien, qui se lâche totalement dans les détails, les compositions et la puissance de ses dessins. La richesse de son trait explose d’ailleurs avec le noir et blanc, qui est quand même le juge de paix de tout dessinateur qui se respecte. Sans coloriste pour masquer les failles, il faut avoir un sacré niveau pour proposer des graphismes qui accrochent l’œil. Et c’est le cas. Les splash-pages de fin du monde et d’apocalypse sont juste extraordinaires.  À la fin de la bataille, tout devient alors cryptique, on n’y comprend plus grand-chose et on se demande bien ce que raconte l’auteur. Parce que les intrigues à base de voyage temporel sont toujours assez casse-gueule et qu’on peut vite s’y perdre dans les contradictions ou les incohérences. Eh bien pas ici ! Il va répondre à toutes les questions et prouver que, dès la première page, son récit est maîtrisé et pensé de bout en bout. En toute honnêteté et même si son travail chez Marvel est déjà extraordinaire, le début des années 90 est certainement la meilleure période pour John Byrne l’auteur, le scénariste. Le format lui permet de développer au fil des épisodes une histoire dense, fait d’aller-retours et pourtant extrêmement claire ! Avec de plus un ton assez adulte, comme on avait pu le voir dans ses Next Men ! Les mystères révélés au début de l’histoire font rapidement sens et l’on se retrouve devant une véritable petite pépite de science-fiction, un genre dans lequel le canadien excelle. L’histoire développée ici pourrait être véritablement une intrigue non pas de comics, mais de roman !

Avec OMAC, John Byrne nous livre une histoire qui, contrairement à ce que propose Alan Moore ou autres Grant Morrison n’essaye pas de casser les genres ni d’apporter du nouveau. John Byrne utilise les codes classiques du comics pour en livrer la quintessence, un pur moment de bonheur.

Mais que fait donc URBAN ?! Un chef d’œuvre absolu, un récit que tout fan de comics se doit de posséder.

OMAC : One Man Army Corps by John Byrne #1-4 est une série en quatre épisodes de 48 pages en noir et blanc, publiée en 1991 par DC Comics et inédite en France.

OMAC par John Byrne

(image : © DC Comics)

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