Afin de préparer dignement les fêtes qui s’approchent à grand pas, la rédaction de Superpouvoir vous propose son calendrier de l’avent comics. Chaque jour, une petite pépite, un coup de cœur, une œuvre injustement ignorée vous sera dévoilée pour, pourquoi pas, l’ajouter au pied du sapin et surtout, étoffer votre culture comics.

Sous le sapin, nous vous proposons aujourd’hui une série qui, si elle ne mange pas de pain sur son principe de départ, nous propose en fait un splendide récit : MARVEL DIVAS par Roberto Aguirre Sacasa et Tonci Zonjic.

(image : © Marvel Comics)

Des atouts pas très visibles au premier abord

Car oui, derrière cette couverture moche de J. Scott Campbell (comme la plupart de ses couvertures depuis les années 2000, d’ailleurs) se cache une petite pépite. Et pourtant, on ne pouvait être qu’effrayé par le nom de Roberto Aguirre-Sacasa aux commandes du scénario. Parce que Roberto Aguirre-Sacasa est plus connu actuellement pour être aux commandes de la série TV Riverdale, qui est, globalement, une pure abomination. Il a aussi commis Sabrina et nous montre depuis plusieurs années à quel point il ridiculise le concept de romance adolescente, rendant la plupart de ses protagonistes sans aucun cerveau et débile et rajoutant des histoires abracadabrantesques qui donnent envie de pleurer des larmes de sang. Mais ce serait oublier qu’avant Riverdale, avant Glee, Roberto Aguirre-Sacasa a aussi été un scénariste de comics, et que s’il a livré parfois des comics assez abominables (Dread of Night), il a aussi souvent été très bon, voire excellent (Angel Revelations, FF). Et de fait, Marvel Divas se situe dans la catégorie des récits réussis, avec un concept et une idée de départ vraiment bien menés.

Un récit qui s’annonce léger

Nous voici donc avec 4 héroïnes un peu oubliées, en tout cas pas vraiment sous les projecteurs : Patsy Walker (Hellcat), Monica Rambeau (Photon), Felicia Hardy (Black Cat) et Angelica Jones (Firestar). Nos protagonistes vivent des aventures qui partent un peu comme des comics de romance des années 50, à la Archie. N’oublions d’ailleurs pas que Patsy Walker est née dans ce genre de comics avant d’être modernisée chez les Avengers. On sait que ce type d’hommage parodique peut tourner très vite court. Ce n’est pas le cas ici. À aucun moment Roberto Aguirre-Sacasa n’est dans la surenchère, la provocation ou le clin d’œil facile. Limite c’est avec ce genre de comics qu’on comprend pourquoi certains ont pu lui faire confiance sur une refonte des titres Archie. Il n’y a pas de vannes scabreuses, simplement un auteur qui respecte un format désuet mais qui le fait à fond. Le côté comics pour filles permet aussi à Aguirre-Sacasa de pouvoir livrer une exploration en profondeur des caractères de ses personnages. Il est amusant de voir ces héroïnes de seconde zone, avec tous leurs défauts, jalouser les têtes d’affiche féminines de Marvel (Tornade, Miss Hulk, Sue Storm), c’est drôle et c’est bien fait. Jusqu’à ce qu’un évènement ne vienne renverser le récit.

Et là c’est le drame

Car à la fin du premier épisode, Angelica fait une sombre révélation qui va totalement bouleverser l’ambiance et la ligne de la série. De fait, la légèreté des premières pages était simplement un moyen de faire ressortir le drame que vit Angelica. Même si cet aspect avait déjà été abordé dans les Avengers de Busiek et Perez, la moitié du récit est consacré au combat contre la maladie, la douleur et là aussi, c’est totalement assumé et sans complaisance. On sent que l’auteur s’est parfaitement renseigné sur les tenants et les aboutissants de cette affliction et cela donne énormément d’émotion. Marvel Divas est un comics qui mène le lecteur en bateau, qui lui fait miroiter une petite histoire simple et gentillette pour brusquement changer de cap et décrire de manière intense et personnelle un drame. C’est particulièrement bien exécuté et même si la fin est peut-être un peu facile, je peux vous assurer que cela risque de vous tirer une petite larme. Ce sentiment est renforcé par les dessins absolument impeccables de Tonci Zonjic, qui a un trait très clair et très limpide, un peu dans la veine d’un Cliff Chiang ou d’un Marcos Martin. Et lui, contrairement à J. Scott Campbell, sait dessiner des femmes sexy. Un petit bijou d’émotion qui retournera complètement le lecteur !

Marvel Divas (Marvel Divas #1-4, 2009) est actuellement inédit en France et est publié aux Etats-Unis par Marvel Comics.

(image : © Marvel Comics)

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