Afin de préparer dignement les fêtes qui s’approchent à grand pas, la rédaction de Superpouvoir vous propose son calendrier de l’avent comics. Chaque jour, une petite pépite, un coup de cœur, une œuvre injustement ignorée vous sera dévoilée pour, pourquoi pas, l’ajouter au pied du sapin et surtout, étoffer votre culture comics.

Nous allons sortir des récits un peu indépendants pour vous proposer aujourd’hui l’une des meilleures séries DC des années 2000, et quasiment inédite en VF : JUSTICE LEAGUE ELITE Vol. 1 et Vol. 2 par Joe Kelly, Doug Mahnke et Tom N’Guyen.

(image : © DC Comics)

La dernière « vraie » JLA ?

Joe Kelly est un scénariste de comics qui avait totalement explosé sur Deadpool mais aussi sur les X-Men. Il était ensuite passé chez DC Comics pour deux runs totalement sublimes, mais partiellement inédits en France : Superman et Justice League. Sur tous les épisodes qui vont être abordés dans cet article, un seul a été déjà publié en France, à savoir Action Comics #775, qui ouvre le premier des deux recueils et qui reste certainement la meilleure histoire de Superman jamais publiée ! En effet, c’est cette histoire qui explique et développe le côté boy scout de Superman, se moquant en même temps des lecteurs qui adorent les super-héros sombres et glauques. En quarante pages, il fait une démonstration implacable que tout le monde devrait lire, surtout ceux qui auraient apprécié le film Man of Steel. La thèse de Joe Kelly est subtile et fine et surtout appuie sur le fait que la violence et le gore sont loin d’être cool et qu’il s’agit d’une solution de facilité. L’épisode est d’ailleurs disponible dans une anthologie Urban sur l’homme d’acier. À l’issue de son run sur Superman, Joe Kelly se voit proposer la série JLA et il va écrire des sagas très intéressantes et innovantes, avec de nouveaux personnages, très originaux. Supplée aux dessins par Doug Mahnke et Duncan Rouleau, ces épisodes de JLA sont peut­-être les derniers « véritables » bons épisodes de cette équipe puisque derrière, nous avons eu droit à des récits de Chuck Austen, James Robinson, Brad Meltzer et au terrible reboot New 52. Lorsque les éditeurs DC proposent de passer la main à Chris Claremont et John Byrne pour un run abominable, on confie à Joe Kelly un dernier épisode (le n°100) ainsi qu’une mini-série en douze parties pour conclure et développer certains de ses personnages : Justice League Elite !  Ce sont ces épisodes que l’on retrouve dans ces deux recueils.

Une Justice League Dark avant l’heure

La Justice League Elite, qu’est ce que c’est ? Eh bien, c’est une sorte de JLA composée de membres un peu déviants, qui s’occupe de résoudre des problèmes un peu plus difficiles et moins glorieux que ceux dont s’occupe la JLA. En bref, c’est la branche un peu « black ops » de notre groupe de héros préférés. Elle va par exemple infiltrer des cartels de drogue extraterrestres ou combattre des menaces cosmiques, voire ses propres membres devenus possédés ! Ce qui est très appréciable dans ce comics, c’est que justement, après avoir dénoncé le côté « too much » et un peu gore des nouveaux héros, Joe Kelly prend le revers total de son discours en nous proposant douze épisodes d’une équipe très sombre. Mais cela reste cohérent. De fait, il humanise énormément chaque membre de son équipe, en très peu de pages et commence même à développer des côtés un peu « soap opera », qui fonctionnent toujours dans ce cadre. C’est une vraie série de super-héros, qui contient tout ce que l’on a envie de voir et qui nous manque depuis un bon moment : des personnages définis et caractérisés, un bon mélange entre action et humour et un discours sous-jacent plutôt fin. La fin est peut-être un peu trop traditionnelle, mais c’est un vrai plaisir de lecture.

(image : © DC Comics)

Des dessins solides

Depuis sa prestation sur Justice League Elite, Doug Mahnke est devenu une superstar des comics. On lui a proposé de plus en plus de titres de premier plan. Et de fait, je trouve que son style a quand-même beaucoup évolué. Il s’est simplifié, un peu arrondi depuis son passage sur Green Lantern. Dans ces deux recueils, on a droit cette fois-ci à un « vintage » Doug Mahnke, avec un côté un peu sale et un peu scratchy. C’est en tout cas beaucoup moins lisse que ce qu’on lui connaît aujourd’hui et c’est très intéressant. À noter qu’il réalise tout seul les douze numéros de la maxi-série, ce qui est quand-même assez impressionnant, surtout de nos jours. Et que son style un peu horreur lui permet de dessiner de manière quasiment parfaite ces personnages aux pouvoirs un peu bizarres, comme Menagerie ou Coldcast, qui n’auraient pas eu la même envergure sous d’autres pinceaux.

De fait, Justice League Elite et les épisodes qui l’introduisent sont de véritables petites pépites, que les lecteurs, anciens ou nouveaux, pourront apprécier. D’ailleurs, Urban va proposer en 2022 des recueils Justice League par Joe Kelly. On espère que l’on y retrouvera nos amis de l’Elite !

 

Justice League Elite vol 1 et 2 (Action Comics #775 ; Justice League #100 ; Justice League Elite #1-12) sont publiés aux Etats-Unis par DC Comics et encore inédits en France.

(image : © DC Comics)

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