Attention, quand vous aurez lu I Kill Giants, Barbara Thorson risque bien de devenir votre nouveau personnage féminin préféré. À 9 ans, elle répond aux adultes, elle n’a pas peur des brutes de son école, et surtout, elle chasse les géants. Vous l’aurez compris, elle n’a pas froid aux yeux !
I Kill Giants, ça raconte l’histoire de Barbara Thorson, une élève de cm2 qui a bien du mal à se faire des amis. Enfermée dans son monde, elle évite l’étage de sa maison comme la peste et préfère se terrer dans sa chambre pour enchanter Coveleski, son marteau magique ou jouer à Donjon et Dragon avec les pauvres malheureux qui oseront faire une campagne avec elle. L’école, c’est surfait, et puis, de toute façon, Barbara n’a pas le temps de travailler, puisqu’elle traque, chasse et tue les géants, ce qui, vous en conviendrez, est beaucoup plus important.
Si faire un résumé sans spoilers de ce comic book (écrit en 2008 par le grand Joe Kelly, dessiné par Ken Niimura et enfin adapté en France dix ans plus tard grâce à HiComics) est un vrai défi, il ne faut pas hésiter à se plonger dedans. D’accord, l’histoire peut sembler perchée, d’autant que personne ne comprend la mission de Barbara, qui passe alors pour une enfant à l’imagination débordante, mais cette croisade anti-géants prend tout son sens dans les derniers chapitres du livre, et la révélation prend aux tripes.
Le format noir et blanc des dessins peut paraître gênant au premier abord (pour les lecteurs non avertis), mais participe grandement à l’ambiance inquiétante de certaines scènes. Le découpage, quant à lui, est très réussi et facilite la lecture, mais le génie de Ken Niimura se fait largement sentir à l’arrivée du géant, et sur les double-pages qui s’ensuivent.
À suivre Barbara Thorson dans sa vie de tous les jours, et en voyant le monde à sa façon, on se prend à l’apprécier. C’est une petite fille qui sort du lot, un mouton noir au milieu du troupeau, que personne ne comprend. Et alors, on est triste pour elle, on a peur pour elle, et finalement, on est heureux pour elle.
Inutile de le préciser, I Kill Giants, c’est une grande réussite, et s’il est dommage d’avoir dû attendre dix ans (et l’annonce d’une adaptation cinématographique) pour l’avoir dans les mains en version française, HiComics nous a gâtés, avec une belle édition qui apporte notamment des interviews des auteurs en plus de la galerie d’illustrations.
I Kill Giants est déjà disponible en librairie grâce à HiComics (publication), Philippe Touboul (traduction) et au Studio Makma (lettrage), alors faites-vous une fleur, et lisez ce livre.