Jurassic Park 4 : le scénario oublié le plus fou de la saga

Cinéma
Par Le

Difficile d’imaginer aujourd’hui, alors que la saga Jurassic Park est relancée avec Jurassic World : Renaissance, qu’un tout autre chemin avait failli être emprunté par la franchise. Entre la sortie de Jurassic Park III et celle de Jurassic World, un projet de Jurassic Park 4 a longtemps circulé à Hollywood. Et il était tout simplement délirant. Des dinosaures humanoïdes armés comme des soldats ? Oui, cette version a bel et bien failli voir le jour. Retour sur ce scénario oublié qui aurait pu transformer radicalement la franchise.

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Un projet entre deux ères

Lorsque Jurassic Park III sort en 2001, il marque la fin d’une trilogie initiée par Steven Spielberg. Pendant plus d’une décennie, la franchise reste sans suite, en partie à cause de nombreux obstacles : le décès de l’auteur Michael Crichton, des changements fréquents de réalisateurs et de direction artistique, ou encore les difficultés économiques liées à la récession de 2008. Pourtant, Universal ne renonce pas à faire revivre la licence, et plusieurs versions de Jurassic Park 4 sont envisagées.

La plus célèbre d’entre elles est celle confiée à John Sayles, scénariste célèbre pour ses films engagés comme Matewan ou Lone Star, mais aussi pour ses débuts dans le cinéma de genre, notamment chez Roger Corman. C’est cette expérience qui va donner naissance à l’une des propositions les plus audacieuses jamais faites pour la saga.

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Un scénario digne d'un film de genre

Dans cette version de Jurassic Park 4, on ne retrouve pas les héros habituels comme Alan Grant ou Ian Malcolm. Le film aurait présenté une nouvelle galerie de personnages confrontés à une menace inédite : des dinosaures hybrides génétiquement modifiés avec de l’ADN humain. L’objectif de ce croisement ? Créer des super-soldats capables de manier des armes, d’obéir à des ordres et de faire preuve de stratégie, tout en conservant la force et l’agressivité des reptiles préhistoriques.

Des concepts arts de l’époque ont fuité en ligne : on y découvre des créatures bipèdes à mi-chemin entre le raptor et l’humain, avec des crocs de T-Rex, des écailles, et des bras capables de tenir des fusils d’assaut. Le scénario prévoyait même une séquence où ces créatures décident de se rebeller contre leurs créateurs pour sauver une jeune fille retenue en otage. Une révolte guidée par un instinct d’autonomie presque humain, qui rappelait la fameuse phrase de Ian Malcolm : « La vie trouve toujours un chemin. »

Difficile de ne pas y voir une variation du mythe de L'Île du Dr Moreau, ce récit dans lequel un scientifique fou manipule l'ADN pour créer des hybrides animaux-humains, avant d'être dépassé par ses propres expériences. John Sayles semblait vouloir appliquer ce concept à l'univers de Jurassic Park, en poussant plus loin les limites morales et scientifiques de la saga.

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Pourquoi ce Jurassic Park 4 a-t-il été abandonné ?

Malgré l’enthousiasme de certains producteurs, le projet a été jugé trop risqué. L’idée de créatures hybrides humanoïdes s’éloignait trop de l’ADN original de la saga, fondé sur le réalisme scientifique et la réflexion sur l’hubris humain. Universal craignait à juste titre une réaction mitigée du public, voire un rejet massif d’un concept jugé grotesque ou trop proche de la science-fiction pure.

En outre, le projet a connu plusieurs itérations, révisions et reports. Le studio a fini par abandonner cette piste, préférant repartir de zéro avec un film plus accessible et fidèle à l’univers original : ce sera Jurassic World, réalisé par Colin Trevorrow, sorti en 2015.

Jurassic World : un choix plus sûr

Jurassic World a été conçu comme un retour aux sources, avec un parc enfin ouvert au public, une catastrophe inévitable, et des dinosaures plus impressionnants que jamais. Le film a misé sur la nostalgie, les références au premier opus et une structure classique, efficace mais peu audacieuse.

En comparaison, la version de Sayles aurait pris des risques majeurs : visuellement, narrativement, thématiquement. Il ne s’agissait plus seulement de dinosaures en fuite, mais d’une véritable guerre biologique mélangeant thriller militaire et science-fiction dystopique. Un choix sans doute trop radical pour une saga aussi grand public.

Des idées trop folles pour leur époque ?

Ce projet n’a jamais vu le jour, mais certaines de ses idées pourraient aujourd’hui trouver une résonance nouvelle. Jurassic World : Renaissance explore déjà la piste des dinosaures génétiquement instables ou modifiés. La frontière entre l’animal et le monstre de laboratoire s’amincit de film en film.

Dans ce contexte, les fameuses créatures mi-humaines, longtemps écartées pour leur audace, pourraient bien revenir un jour sous une autre forme. Non plus comme un dérapage, mais comme une évolution logique de la saga.

Les coulisses de ce projet à part

Ce scénario a-t-il été intégralement écrit ?

Oui. Le scénario de John Sayles a bien été finalisé, mais n’a jamais été validé pour la pré-production.

Peut-on voir des images de ces créatures hybrides ?

Des concept arts ont circulé en ligne, montrant des humanoïdes dinosaures armés. Ces images n’ont jamais été officialisées, mais sont facilement retrouvables.

Pourquoi ce projet a-t-il été rejeté ?

Universal a jugé le concept trop risqué, trop éloigné de l’esprit des films précédents, et difficile à vendre au grand public.

Ce scénario avait-il un titre officiel ?

Non, il s’agissait toujours d’un projet appelé officieusement Jurassic Park 4, sans titre confirmé.

Des éléments de ce scénario ont-ils été recyclés ?

Pas directement, mais certains thèmes (hybridation, manipulation génétique, perte de contrôle) sont revenus régulièrement dans les films Jurassic World.

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