La trahison peut-elle être l'arme ultime de la révolution ? Le cinquième épisode de Star Wars: Andor redistribue les cartes avec une intensité remarquable. Entre espions, manipulations et loyautés contradictoires, chaque personnage marche sur une ligne de crête, pris entre survie et convictions. Tandis que l'Empire resserre son emprise, nous découvrons à quel prix se construit une rébellion. Cet épisode confirme qu'Andor reste la plongée la plus audacieuse et politique de l'univers Star Wars.
Attention, cet article contient des spoilers sur Star Wars: Andor, saison 2, épisode 5.
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Un début sans fanfare : quand la tradition vole en éclats
L'épisode s'ouvre sans le générique habituel. Un choix qui annonce le ton : celui du silence, des tensions larvées et des manœuvres souterraines. Dans l'obscurité, Kleya (Elizabeth Dulau) capte une conversation entre Sculdun (Richard Dillane) et son assistante Mishko (Mia Soteriou) autour d'une contrefaçon. Un détail apparemment anodin, mais lourd de conséquences.
Quand Luthen (Stellan Skarsgård) arrive, Kleya interrompt précipitamment l'écoute. Ce geste, simple en apparence, révèle des tensions profondes entre les deux stratèges. Leur alliance semble fragilisée. Kleya cache-t-elle quelque chose ? Et pourquoi Luthen veut-il soudain couper les ponts avec Coruscant ?
Luthen et Kleya : une stratégie à double tranchant
Kleya apprend que Sculdun suspecte la présence d'un micro et compte réviser toute sa collection. Paniquée, Mishko vient la prévenir directement. Le danger est réel, imminent.
Devant Luthen, Kleya défend leur opération : le micro a permis de récolter des informations précieuses sur le rôle de Yularen, le rachat du Holo-Net News, les liens entre Sculdun et le Grand Vizir. Mais Luthen reste inflexible. Pour lui, leur mission se perd dans un labyrinthe de complots sans issue.
Kleya insiste. Ils doivent agir, récupérer le micro avant qu'il ne les compromette. Ce désaccord souligne une question centrale : qui tient vraiment les rênes de la rébellion ? Tandis que Luthen doute, Kleya incarne une stratège froide et résolue, dans l'ombre. Une figure de pouvoir souvent ignorée, mais essentielle.
Syril Karn : l’escalade du mensonge
Syril Karn (Kyle Soller) poursuit son infiltration auprès du Front de Ghorman. Officiellement rebelle, il est en réalité au service de Dedra Meero (Denise Gough) et de l'Empire. Son double jeu se raffine de jour en jour.
Il appelle sa mère (Kathryn Hunter) sous un faux prétexte, mais le Front l’écoute. Quand le lieutenant Grymish (Kurt Egyiawan) ordonne une vérification des locaux, Syril proteste vivement – une réaction savamment calculée pour renforcer sa couverture.
Pendant ce temps, ses collègues Rylanz (Richard Sammel), Dilan (Théo Costa-Marini) et Enza (Alïs Lawson) fouillent dans son passé. Apprenant son éviction de l’ISB, ils y voient une faille à exploiter. Syril joue les victimes, masque son jeu, et se rend encore plus crédible. Mais à quel moment sa propre illusion deviendra-t-elle vérité ?
Le triomphe glaçant de Syril
Syril transmet ensuite discrètement des informations essentielles à Samm (Abraham Wapler). Le Front apprend que l’Empire utilise Ghorman comme un axe logistique clé.
Lorsqu’il retrouve Dedra sur Coruscant, la rencontre est brève, froide. L’entretien est minuté. Il comprend qu’il n’est qu’un outil parmi d’autres.
Mais la récompense arrive. Devant Partagaz (Anton Lesser) et Dedra, il décrit l’organisation du Front, identifie ses faiblesses, et dévoile que l’objectif est d’attirer "Axis". Il propose de continuer à transmettre des informations vraies pour nourrir la supercherie.
Dedra valide le plan : "Laissons-les savourer leur victoire." Partagaz le félicite. Syril exulte. Ce moment tant attendu – être reconnu – est enfin là. Mais ce bonheur, aussi réel qu’éphémère, est-il une fin ou un piège ?
Cassian Andor : une couverture sur mesure
Sur Ghorman, Cassian (Diego Luna) entre en scène sous une fausse identité : Varian Skye, styliste de Coruscant. Il reçoit sa couverture via Bon (Elliot Rennie) et Niki (Pui Fan Lee) dans une scène millimétrée.
Il s’installe dans un hôtel de Palmo. Là, un échange avec son porteur Thela (Stefan Crepon) évoque le monument aux victimes du massacre de Tarkin. Ce que les fans connaissaient comme le "Massacre de Ghorman" dans l’univers Legends devient ici un élément canon majeur. Tony Gilroy l’a confirmé : cet événement aura un impact central sur la saison.
Thela raconte comment il a survécu, et perdu son père. Sa phrase résonne : "On pensait être en sécurité parce qu’on était nombreux." Une illusion que bien d’autres ont partagée – et qui pourrait bientôt être brisée à nouveau.
Le Front de Ghorman : entre candeur et imprudence
Dans un café, Cassian rencontre Enza Rylanz. Elle évoque un prétexte touristique pour entamer la discussion – trop directement, au goût de Cassian. Il lui glisse calmement : "Je pourrais être de l’ISB." Ce rappel sec souligne le danger de l’imprudence.
Il découvre ensuite la "twillerie" de la famille Rylanz, en activité depuis 19 générations. Le lieu devient le théâtre d'une négociation tendue. Cassian remet le cristal de code, mais met en garde contre la confiance excessive du groupe envers leur source dans l’ISB – que nous savons être Syril.
Le plan du Front ? Intercepter des cargaisons censées contenir des armes. Cassian analyse leurs mouvements, note les failles, et refuse finalement de les aider. "Vous vivez sur la scène du crime." Son constat est sans appel. Leur bonne volonté ne suffira pas à les sauver.
Saw Gerrera : la paranoïa comme doctrine
Pendant ce temps, Wilmon (Muhannad Ben Amor) poursuit sa formation au sein des Partisans. Saw Gerrera (Forest Whitaker), toujours aussi radical, confie à Pluti qu’il compte se débarrasser de Wil – trop risqué.
Mais lors d’une confrontation tendue, Saw abat Pluti sans prévenir. Il était l’informateur. Pour Wil, ce choc change tout. Il est désormais coincé dans la spirale.
Saw décide d’attaquer une autre cible que celle piégée par l’Empire. En parallèle, il raconte les camps de travail d’Onderon, sa dépendance au Rhydonium, ses traumatismes. Puis il partage une inhalation de vapeur avec Wil. "La révolution n’est pas l’affaire des esprits sains." Une vérité amère, mais cohérente avec sa trajectoire.
Bix : enfermée dans une cage invisible
Bix (Adria Arjona) refait surface brièvement, toujours en planque sur Coruscant. Luthen vient la voir. Elle croit à une mauvaise nouvelle. Mais non – il est là pour elle.
Ils discutent de ses troubles du sommeil. Elle nie toute dépendance, mais Luthen la met en garde : "Les cauchemars reviendront." Son malaise grandit. Elle se sent surveillée. Luthen assure que Cassian la protège, mais lui interdit de sortir. Elle est en suspens, prisonnière d’un système qu’elle ne maîtrise plus.
Plus tard, elle regarde Good Morning, Coruscant. Un talk-show creux, alors que la galaxie vacille. Un détail, mais un symbole. L’Empire ne contrôle pas seulement les territoires – il contrôle aussi l’attention.
Andor continue d’explorer avec acuité les angles morts de la rébellion. Les six premiers épisodes de la saison 2 sont disponibles en streaming sur Disney+. Alors que la tension monte autour de Ghorman, une seule certitude : le prix de la révolution ne cesse de grimper.
