"Le nom sur toutes les lèvres est Ghorman" – et pour cause. Dans ce quatrième épisode de la saison 2 d’Andor, tous les chemins mènent à cette planète où se prépare un événement qui pourrait bien changer l’histoire de la galaxie. Après le choc des trois premiers épisodes – que vous pouvez retrouver ici : épisode 1, épisode 2, épisode 3 – la série nous propulse un an plus tard. Le temps a passé, mais les plaies restent ouvertes. Cet épisode charnière, écrit par Beau Willimon (le scénariste de l’arc de Narkina 5) et réalisé par Ariel Kleiman, resserre les fils entre Cassian, Bix, Mon Mothma, Syril et Saw Gerrera, tous entraînés, chacun à leur manière, dans ce qui se joue autour de Ghorman.
Attention, cet article contient des spoilers sur Andor, saison 2, épisode 4. Si vous ne l’avez pas encore vu, prenez le temps de le regarder avant de poursuivre votre lecture.
Cassian et Bix : en cavale sur Coruscant
Un an après les événements dramatiques de Narkina et d’Aldhani, Cassian Andor (Diego Luna) et Bix (Adria Arjona) partagent désormais une cachette sur Coruscant. Leur quotidien a quelque chose de suspendu, entre tensions silencieuses et souvenirs douloureux. Bix continue de faire des cauchemars liés aux tortures du docteur Gorst (Joshua James), mais aussi à une mission récente où Cassian a dû tuer un soldat pour la protéger.
Leur relation a changé. Cassian, endurci par tout ce qu’il a vécu, est devenu une arme froide et déterminée entre les mains de Luthen (Stellan Skarsgård). Bix, elle, rêve encore d’un semblant de normalité, d’un jour où elle pourra simplement se promener dans un parc sans se sentir épiée.
Le cœur de cette intrigue se joue dans une scène sans mots, juste des regards et des gestes. L’instant où Cassian part pour Ghorman, laissant Bix derrière lui, dit tout de leur lien et de ce qu’ils ont perdu. Peu de scènes romantiques dans Star Wars ont atteint une telle intensité sans avoir besoin de dialogue.
Ghorman, une poudrière prête à exploser
Ghorman devient clairement le point de convergence de l’histoire. Syril Karn (Kyle Soller), aujourd’hui à la tête du Bureau des Standards sur la planète, semble y avoir été placé par Dedra Meero (Denise Gough) dans le cadre d’une mission secrète ultra-confidentielle au sein du BSI.
Sur place, la tension monte. Les Ghormaniens – qui parlent leur propre langue et dont les costumes rappellent des tenues de résistants – s’opposent à la construction d’une base impériale. Une réunion publique à laquelle assiste Syril illustre les divisions internes du peuple : certains veulent résister, d’autres temporiser. On sent que la situation est à deux doigts de basculer.
L’atmosphère, l’architecture et même les coiffures rappellent les mouvements de libération de notre propre histoire. Un clin d’œil visuel fort, qui ancre l’épisode dans une forme de réalisme politique rare dans l’univers Star Wars.
Dedra Meero hors des radars
De retour sur Coruscant, au sein du Bureau de Sécurité Impériale, les tensions montent aussi. Le major Partagaz (Anton Lesser) se félicite de la hausse des arrestations, sans voir que le système est à bout de souffle. Pendant ce temps, Lonni Jung (Robert Emms), toujours infiltré pour le compte de Luthen, apprend que Dedra Meero poursuit sa propre opération sur Ghorman, alors qu’elle a été officiellement écartée de la traque de "l’Axe".
Elle agit donc en dehors de la hiérarchie, dans l’ombre. Ce jeu dangereux ne passe pas inaperçu : son remplaçant, Heert (Jacob James Beswick), commence à suspecter ses motivations. Le climat devient instable, même parmi les impériaux.
Mon Mothma : seule face au mur
Mon Mothma (Genevieve O’Reilly) continue son combat au Sénat, mais l’opposition s’effrite. Elle tente de mobiliser ses collègues pour défendre Ghorman et bloquer la loi P.O.R.D., mais la peur règne. Le sénateur Dasi Oran (Raphael Roger Levy), représentant de la planète, refuse de s’opposer frontalement à Palpatine, craignant des représailles.
Sa phrase résume bien la situation : "L’Empire ne trouve pas des criminels, il les fabrique." Malgré son courage, Mon Mothma semble de plus en plus isolée. Sa bataille politique se heurte à l’immobilisme d’un Sénat paralysé par la terreur.
Retour explosif de Saw Gerrera
Sur D’Qar, Saw Gerrera (Forest Whitaker) reçoit Wilmon (Muhannad Ben Amor), porteur d’un dispositif explosif alimenté au Rhydonium. Ce qui devait être un simple transfert de matériel tourne court : Saw décide de retenir Wilmon, jugeant sans doute qu’il pourrait lui être utile.
C’est un signe. La rébellion se durcit. Saw n’est plus seulement un combattant isolé : ses méthodes deviennent plus extrêmes, annonçant ce qu’il deviendra dans Rogue One. L’épisode montre clairement qu’une ligne est en train d’être franchie.
L’impact humain au cœur de l’épisode
Ce qui rend Andor si unique, c’est sa capacité à replacer l’humain au centre. Chaque personnage agit avec ses doutes, ses blessures, ses convictions. Les cauchemars de Bix, les silences douloureux de Cassian, les frustrations de Mon Mothma, l’ambivalence de Syril… tout cela nous rappelle que derrière la guerre galactique se cachent des gens ordinaires confrontés à des choix extraordinaires.
L’épisode n’impose rien, il suggère. Il nous laisse le soin de lire entre les lignes. Et c’est peut-être là sa plus grande force.
Tout converge vers Ghorman
Le bond d’un an dans le temps permet à la série d’accélérer sans rien perdre en intensité. En cinquante minutes, Andor dresse un panorama complet de l’état de la galaxie, de ses forces en mouvement et des hommes et femmes qui les incarnent.
Tout se met en place pour un événement majeur. Cassian part pour Ghorman. Syril y est déjà. Le BSI resserre l’étau. Mon Mothma tente de protéger la planète dans l’arène politique. Et dans l’ombre, Dedra prépare quelque chose qui pourrait bien tout faire basculer.
Chaque scène, chaque ligne de dialogue nous rapproche d’un point de rupture. On sait déjà que Ghorman marquera l’histoire de la rébellion. Reste à découvrir comment – et à quel prix.
