Si on devait regarder la définition du mot loser dans un dictionnaire, on tomberait sans aucun doute sur une photo d'Ernie Ray Clémentine. Forcément, Ernie est LE loser parfait, constamment en quête de came et d'un endroit chaud... Sexe, drogue et rock’n roll sont le leitmotiv de ce personnage d’un autre temps. Et alors qu'il se prépare à se faire un fix, il se retrouve en quelques secondes dans une situation très délicate : il devient la seule option de l'humanité pour sauver New-York d'une bombe bien spéciale. Au grand dam de ceux qui sont là vraiment pour sauver le monde et qui vont devoir compter sur lui.

The Scumbag, la critique du tome 1

"Ernie est un inculte, un illettré, un drogué et un bon à rien dont l'instruction ne dépasse pas le niveau école primaire. Et c'est la seule chose se tenant entre nous et l'apocalypse." Ce sont les mots de Rick Remember pour décrire son personnage et la situation d'entrée de jeu. Remember nous offre une œuvre hors norme, une vision alternative du superhéros ou plutôt de l’anti-héros qui n’a pas demandé à être là où il est, mais qui fera ce qu’il faut tant que la carotte est bonne. Pas vraiment du genre à se dire "qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités" mais plutôt que "de grandes responsabilités doivent s’accompagner obligatoirement de récompenses à la hauteur."

C'est du non-stop. L’action mais aussi les scènes improbables s’enchainent les unes après les autres, sans véritablement de pauses (celle à quatre pattes dans la rue par exemple) et le lecteur est constamment surpris de la tournure des événements qui vont toujours de plus en plus loin. La narratrice ne tarit pas non d’éloges (!!!) sur le personnage, les réparties bien graveleuses d’Ernie sont aussi fort nombreuses et l’humour est présente dans toute l’œuvre. Tout est exagéré, exacerbé mais tout passe crème tellement c’est bien amené, bien dosé, c’est pile poil à la limite mais c’est comme un Deadpool, c’est gras mais c’est hilarant. Même les scènes d’orgies sont explicites, à la limite du décent mais restent dans l’esprit de l’œuvre, on n’attendait pas moins à ce niveau.

Très porté sur le sexe et la drogue, le personnage en devient pathétiquement attachant. Il traverse une histoire à la fois hilarante mais aussi très sérieuse. Les message politiques et écologiques sont plus ou moins subtiles (comment ne pas aimer le Whole Green ?)… pas vraiment comme le personnage surtout lorsqu’il essaie de décider son sex-bot à coucher avec lui. Niveau dessin c’est très réaliste et la colorisation joue un rôle important dans l’œuvre, et comme le montage très intelligent, ils participent à la réussite de l’action et à l’identité visuelle très forte.

Vous l’avez compris, le tome 1 de The Scumbag (qui se traduirait par quelque chose entre le salaud et l’ordure) est une petite pépite originale et irrévérencieuse. Le héros, un beau salaud, se fout de tout à part de sa came et de sa b… et il ne pense qu’à "être libre, m’éclater, envoyer chier le monde, faire ce que je veux… faire la teuf", et ça donne 160 pages de situations incroyablement drôles et dérangeantes mais toujours très amusantes.

La bonne nouvelle, c'est que jusqu'au 13 août, le tome 1 de The Scumbag coûte seulement 10€.

Scumbag, tome 1 : Cocaïne finger, Urban Comics, 160 pages, 10€ (9,99€ en numérique). Sortie le 13 mai 2022. Scénariste : Rick Remember - Dessinateurs : Lewis Larosa, Eric Powell, Wes Craig, Andrew Robinson, Roland Boschi

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