C’était un des évènements de l’année pour les fans de Kurt Busiek. Le retour du scénariste mythique de Thunderbolts, d’Avengers et de Marvels sur un titre régulier qui lui permet d’utiliser tous les personnages du Marvel Univers quelles que soient les époques ! Et en dépit de toute la sympathie que l’on peut avoir pour l’auteur, la lecture du titre est une déception.

The Marvels

(Image : © Marvel Comics)

The Marvels à travers les âges

The Marvels se déroule sur plusieurs temporalités, avec un point commun toutefois : les évènements se déroulant dans la région asiatique imaginaire du Siancong. Cela commence par l’apparition de monstres étranges il y a de nombreuses années, alors que Reed Richards et Ben Grimm ne sont que de simples aventuriers scientifiques. Puis nous faisons un retour dans le passé, en pleine guerre alors que le soldat Flash Thompson assiste à une représentation d’acrobaties par Daredevil. Finalement, une équipe hétéroclite de héros Marvel, dirigée par Captain America et composée notamment de Tornade, Black Cat, le Punisher et Iron Man essaye de transpercer une bulle de force qui recouvre à notre époque la même région. Et quel est le lien avec Kevin Schumer, le neveu du super-vilain le Bricoleur, qui récupère des artefacts abandonnés lors de combats entre héros et vilains pour faire des circuits touristiques de New York ? Vous n’aurez malheureusement pas toutes les réponses à la fin de The Marvels, il faudra attendre la suite.

Busiek se fait plaisir sur The Marvels mais oublie les lecteurs

On voit bien ce que le scénariste essaye de faire ici : essayer de réveiller un peu la nostalgie du titre Marvels en partant finalement du même principe de base. À savoir la vie des super-héros du point de vue du citoyen de base. Avec une exception cette fois-ci : Kevin Schumer est un fan, avec une grande connaissance des superhéros, contrairement à Phil Sheldon, le protagoniste principal de Marvels. Et niveau nostalgie, Kurt Busiek y va à fond. N’oublions pas que ce scénariste est l’un des plus grands connaisseurs de toute l’histoire de Marvel avec son compère Mark Waid. Dont il réutilise d’ailleurs la région du Siancong inventée pour éviter la temporalité de la guerre du Vietnam dans le titre History of The Marvel Universe. En fait, on a donné à Kurt Busiek la permission d’utiliser tout ce qu’il veut et il se fait vraiment plaisir en réutilisant des personnages obscurs, apparus une ou deux fois dans une publication du Golden Age et en mettant des clins d’œil absolument partout. Ce qui ne nuit pas à la lecture mais qui devient, au fil des pages, un peu rébarbatif. Surtout qu’il ne prend pas vraiment le temps d’expliquer qui sont les personnages qu’il introduit. SI l’on veut exagérer, c’est une série qui n’est en gros construite que sur des cameos. Et cela ne s’adapte pas bien avec la structure adoptée pour le récit. En effet, Kurt Busiek éclate ses parties narratives sur plusieurs périodes, à tel point qu’on ne sait plus parfois où l’on se situe dans le temps. D’ailleurs, il serait temps que les scénaristes arrêtent d’utiliser le principe du flashback pour tout et n’importe quoi. Ici, cela ne sert à rien si ce n’est complexifier un récit déjà dense. Busiek introduit d’ailleurs tellement de détails qu’il en oublie finalement l’intrigue principale. Après, il y a des passages bien écrits, et tout se met en place sur la fin, mais cette structure compliquée était-elle vraiment utile au récit ?

The Marvels

(Image : © Marvel Comics)

Une maladresse éditoriale ?

Alors que l’époque est aux récits complets, l’idée de publier le premier arc en plusieurs tomes n’est peut-être pas une bonne idée. Au vu du récit, il aurait été plus opportun d’attendre d’avoir l’histoire complète pour publier The Marvels. Une menace qui s’étale sur plusieurs années, la création d’une équipe et l’apparition de cette équipe sur les lieux de la menace. C’est peu en cinq épisodes et on peut craindre que les lecteurs n’oublient totalement le titre avant la sortie du deuxième tome. Après, The Marvels n’en étant qu’au numéro 8 ou 9 publié aux États-Unis et que l’arc n’est toujours pas terminé, il fallait bien prendre une décision. Après, des recueils de cinq épisodes, c’est quand-même mieux que la lecture en singles, qui doit s’avérer très pénible à cause de la lenteur de l’intrigue. On peut toutefois craindre pour la viabilité du titre, dont le ton un peu rétro ne convient pas de facto aux lecteurs de séries plus rentre-dedans à la « Dark Black Metal Noir Red Venom and Blood » !

Des dessins classiques mais qui tiennent la route

Même si on le sait déjà, il n’est pas inutile de répéter que Yildiray Cinar est un excellent dessinateur. Avec son style très clair et une approche graphique très classique, il convient parfaitement à cette série. Il est en effet capable de représenter de manière plutôt moderne des personnages du Golden Age sans toucher à leurs caractéristiques originelles. Il est à rapprocher, avec un peu de style en moins, au travail d’Alan Davis ou de Mark Bagley. Les planches sont lisibles, détaillées et correspondent vraiment à ce que l’on attend d’un dessin de comics. Un pur dessin de comics. C’est l’un des points forts de ce récit, qui laisse malgré tout les lecteurs sur leur faim.

The Marvels (The Marvels #1-5) est une revue publiée par Panini Comics.

The Marvels

(Image : © Marvel Comics, Panini Comics)

 

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