Le sixième épisode de la saison 2 de The Last of Us nous offre un voyage émotionnel d'une rare intensité dans la relation père-fille qui unit Joel et Ellie. À travers plusieurs flashbacks qui couvrent les cinq années séparant les deux saisons, nous découvrons l'évolution de leur relation, de leurs moments de complicité jusqu'à leur dernière conversation intime. Un épisode magistral qui éclaire le passé tout en donnant une profondeur nouvelle aux événements actuels.
Attention, cet article contient des spoilers sur The Last of Us, saison 2, épisode 6. Si vous ne l'avez pas encore vu, prenez le temps de le découvrir avant de revenir nous lire.
À voir aussi : The Last of Us, saison 2 épisode 5 : récap et explications de la fin
Les origines de Joel : "Je fais un peu mieux que mon père"
L'épisode débute par une scène puissante nous transportant à Austin, Texas, en 1983. Le jeune Joel promet à son petit frère Tommy de le protéger de leur père, un policier au tempérament violent. Lorsque ce dernier rentre à la maison, il confronte Joel qui a menti pour protéger Tommy. Au lieu de recourir à la violence comme prévu, il partage une bière avec son fils et lui raconte comment son propre père lui avait cassé la mâchoire quand il était enfant.
Dans un moment de vulnérabilité rare, le père de Joel (Tony Dalton) reconnaît ses torts tout en déclarant : "Je fais un peu mieux que mon père", espérant que Joel fera encore mieux que lui quand son tour viendra. Cette scène établit magistralement un thème qui traversera tout l'épisode : la transmission intergénérationnelle et notre capacité à faire mieux que nos parents.
Les années Jackson : émerveillement, indépendance et premiers désaccords
Deux mois après leur arrivée à Jackson, Joel (Pedro Pascal) prépare minutieusement une guitare pour l'anniversaire d'Ellie (Bella Ramsey), gravant délicatement un motif de mite sur les frettes. Quand Tommy (Gabriel Luna) ramène Ellie à la maison avec le bras bandé – elle s’est volontairement brûlée pour cacher sa morsure – Joel la réconforte en l’appelant "baby girl". Ce surnom, autrefois réservé à sa fille Sarah, révèle à quel point Ellie a trouvé une place centrale dans son cœur. Il lui joue alors "Future Days" de Pearl Jam, dont les paroles résonnent profondément.
Un an plus tard, pour ses 16 ans, Joel emmène Ellie au Musée des Sciences et de l'Histoire du Wyoming. Elle est fascinée par la section consacrée à l’espace. Grâce à un casque d’astronaute et une bande-son de lancement spatial, elle peut s’imaginer en vol. Un moment magique, mais assombri lorsqu’elle observe des lucioles réelles sur le chemin du retour – un rappel silencieux du mensonge de Joel concernant Salt Lake City.
L’année suivante, Ellie fête ses 17 ans avec un tatouage offert par Kat (Noah Lamanna) pour masquer sa cicatrice. Joel, confronté à l’adolescence d’Ellie – sexualité, tatouages, drogues – réagit maladroitement. Ellie tente de déménager dans le garage pour gagner en autonomie. Joel accepte, admirant même son tatouage inachevé. Quand il interroge Gail (Catherine O'Hara) sur la signification des mites, il découvre qu'elles représentent non pas le changement, mais la mort.
Ce symbole prend une ampleur tragique : la mite, attirée par la lumière jusqu’à s’y consumer, reflète la quête désespérée d’Ellie, son rapport à la mort et à une destinée qu’on lui a volée.
La première patrouille et la promesse brisée
Deux ans plus tard, Ellie se prépare à interroger Joel sur son mensonge. Mais celui-ci lui propose plutôt de faire sa première patrouille à ses côtés. Durant leur sortie, ils croisent Eugene (Joe Pantoliano), mordu par un infecté. Il supplie Joel de le ramener à Jackson pour dire adieu à sa femme, Gail. Ellie défend sa cause, et Joel promet de l’aider. Pourtant, il l’abat pour lui éviter la transformation.
De retour en ville, Ellie confronte Joel en révélant la vérité à Gail. En prononçant "Tu as juré", elle renvoie directement à la promesse de Joel à la fin de la première saison, mettant en lumière les mensonges persistants et leurs conséquences.
La vérité enfin révélée
Le dernier saut temporel nous ramène à la soirée du Nouvel An, déjà entrevue dans l’épisode 1. Joel intervient lorsqu’un homme fait une remarque déplacée à propos d’Ellie et Dina (Isabela Merced), provoquant un malaise.
De retour chez elle, Ellie passe d’abord devant Joel sans un mot, avant de revenir sur ses pas. Elle le confronte enfin : y avait-il d’autres personnes immunisées ? Était-ce vrai pour les pillards ? Joel, incapable de mentir davantage, acquiesce silencieusement. Il avoue avoir tué les Fireflies, y compris Marlene, et avoir volé à Ellie son sacrifice.
Brisée, Ellie lui dit qu’elle ne sait pas si elle pourra lui pardonner, mais qu’elle aimerait essayer. Une réconciliation fragile, suspendue, qui plane désormais sur les événements tragiques à venir.
Un épisode bouleversant
Dirigé par Neil Druckmann (créateur du jeu), cet épisode parvient à combiner les moments-clés du jeu avec des scènes inédites bouleversantes. Là où le jeu The Last of Us Part II ne montrait que quelques flashbacks, la série déploie une fresque complète des cinq années passées à Jackson.
La guitare, le musée spatial et l’aveu final sont des scènes fidèlement adaptées, mais l’épisode ajoute une matière émotionnelle nouvelle : le passé familial de Joel, l’anniversaire d’Ellie, le personnage d’Eugene... autant d’éléments qui densifient le récit.
L’aveu final fusionne deux des scènes les plus fortes du jeu, renforçant l’impact émotionnel. Ellie n’a pas seulement perdu une figure paternelle, elle a perdu la possibilité de se reconstruire avec lui.
Alors que l’histoire repart vers Seattle et la vengeance d’Ellie, cette dernière scène jette une lumière tragique sur ses choix. Ce qu’elle cherche à venger n’est peut-être pas seulement la mort de Joel, mais le pardon qu’elle n’aura jamais eu le temps de lui offrir.
La série est diffusée chaque lundi sur la plateforme Max.