La série des One Bad Day, proposant des évènements iconiques dans la vie de certains vilains de l’univers Batman a connu quelques réussites et surtout de gros ratés. Si One Bad Day: Catwoman ne révolutionne pas le genre, ce comics nous propose toutefois une histoire plutôt agréable à lire et qui permet d’approfondir notre connaissance sur le personnage.

(image : © DC COMICS)

Alors que Selina Kyle n’était qu’une adolescente, sa mère avait été forcée de vendre une broche familiale à un prêteur sur gage. Et voilà que des années plus tard, alors que Selina est devenue la plus grande des voleuses, la broche réapparaît dans un musée. Elle est, soi-disant, d’une très grande valeur. Il n’en faut pas plus pour attirer l’attention de Catwoman, dont l’idée fixe va être de récupérer cette broche à tout prix, afin de pouvoir renouer avec un passé qui continue de la hanter, elle et sa sœur ! Beaucoup d’obstacles se trouveront toutefois sur son chemin, à commencer par l’homme de sa vie : Batman. La scénariste G. Willow Wilson et le dessinateur Jaimie McKelvie nous proposent donc, à travers l’histoire de ce bijou, de lever le voile sur des éléments du passé qui nous étaient encore inconnus.

(image : © DC COMICS)

Depuis le début, le concept du One Bad Day est totalement raté. À la base censé rendre hommage au Killing Joke de Moore et Bolland, ces récits étaient supposés articuler des histoires autour de la notion d’une mauvaise journée qui peut faire basculer vers la folie. Ce n’est pas moi qui l’affirme, c’est ce qu’il y a écrit sur la couverture. Et force est de reconnaitre que jusqu’à présent, quasiment aucun récit de la ligne ne respecte ce cahier des charges. Nous sommes plutôt dans des histoires lamdba centrées en priorité sur les méchants de Batman, ce qui est tout de suite beaucoup moins original. Et One Bad Day: Catwoman n’y fait pas exception. Comme dans toute série anthologique, vous aurez de bonnes histoires et des récits sans grand intérêt. Le comic book se situe dans la moyenne haute de la série à mon sens. Pas que l’histoire qui est développée à l’intérieur du volume soit exceptionnelle, cela reste assez classique, mais avec une construction plutôt bien fichue. G. Willow Wilson apporte sa sensibilité et sa touche personnelle à l’histoire de Catwoman et on reconnaît le style de l’autrice : nous avons une narration basée sur les monologues intérieurs, ce qui est typique de sa technique d’écriture. Après, le récit ne se base pas vraiment sur une confrontation héros/vilain mais véritablement sur la manière dont Selina doit gérer son passé et sa famille. Donc certains lecteurs pourront être décontenancés par la fin de l’épisode, qui ne conclut pas véritablement les antagonismes du présent. Après, je vous avoue que je n’ai plus suivi les péripéties de Catwoman depuis l’époque Will Pfeiffer donc je n’ai pas vraiment de connaissances sur sa sœur et sa famille. Personnellement, je n’étais pas au courant de leur existence. Apparemment, la passé de Selina a été modifié durant la période Rebirth. Mais ce n’est pas non plus essentiel pour la compréhension de l’intrigue.

(image : © DC COMICS)

Quelques mots sur les dessins de Jaimie McKelvie. Je suis un grand fan de ce dessinateur dont j’avais adoré la prestation sur Phonogram ou encore Young Avengers. Certaines planches étaient tout à fait remarquables sur ces titres, mais en lisant cette histoire, je pense que le découpage était plus dû à son association avec Kieron Gillen. En effet, si les dessins de McKelvie sont toujours très bons, avec une ligne claire et une narration irréprochable, son découpage est beaucoup moins inventif que ce qu’on a pu voir auparavent. Et d’ailleurs, pour ne plus l’avoir lu depuis quatre ou cinq ans, je trouve que le style de McKelvie a changé. Il est devenu un peu plus lisse et passe partout. Avant, on pouvait le reconnaître au premier coup d’œil, ce n’est plus le cas maintenant où certains de ses dessins ressemblent à ce qui se fait habituellement dans une série classique. Ce qui ne veut pas dire que c’est mauvais. Sa Selina est vraiment intéressante, parfaitement bien proportionnée et j’adore le costume qu’on lui a octroyé pour cet épisode. J’ai un peu plus de réserve sur son Batman, un peu trop lisse pour moi. Attention, la partie graphique est bonne, mais je remarque quand-même que McKelvie a gommé quelques une de ses caractéristiques pour donner un dessin un peu moins personnel.

Comme je le disais plus haut, One Bad Day: Catwoman est un récit qui se situe dans la moyenne haute de la série anthologique. Sans être inoubliable, il nous fait passer un bon moment de lecture, ce qui est l’essentiel.

Batman - One Bad Day: Catwoman est un récit publié par Urban Comics, traduit par Thomas Davier et disponible pour 15€ sur Amazon, FNAC, Cultura, Bubble et dans les librairies spécialisées.

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