Petite surprise arrivée l'an dernier sur Amazon Prime, Good Omens est une mini-série dérivée du livre à succès co-écrit par Neil Gaiman (American Gods) et le regretté Terry Pratchett (la saga du Disque-Monde). Le long de six épisodes bien ficelés, filmés au cordeau, et à l'humour gentiment timbré (à l'anglaise, donc), cette parodie d'apocalypse menée tambour battant par une distribution dantesque est désormais disponible chez Koba Films, dans un coffret DVD bien fourni en bonus et apte à nous plonger au paradis de la connaissance. Explications.

Depuis l'aube des temps (en tout cas, tels qu'ils ont été édictés par Dieu le père), un ange et un démon errent sur la terre. Tout les oppose et pourtant, Aziraphale et Rampa (Crowley en anglais) sont les meilleurs amis que le monde ait connu, l'un contrebalançant par ses goûts raffinés les facéties de l'autre. Malheureusement, c'est la fin de la foire pour les deux larrons : le monde va s'éteindre et l'Apocalypse est sur le point d'être lancée. Sauf que l'ange et le démon se sont attachés à la Terre et ses plaisirs, et y renoncer ne figure pas dans leurs projets de sitôt.

Afin d'empêcher l'inévitable, ils se lancent sur les traces de l'Antéchrist, un bambin inconscient de son destin qui a grandi dans une modeste et aimante petite famille... à ceci près qu'ils l'ignorent. En effet, par mégarde, le futur destructeur de l'humanité a été confondu à l'adoption avec un autre enfant.

Good Omens

Aziraphale (Michael Sheen) et Rampa (David Tennant) : deux faces opposées d'une même pièce. Celle de l'amour du monde.

Une chose est certaine : De Bons Présages est une adaptation on ne peut plus fidèle à son modèle de papier, dotée en plus de quelques réjouissantes petites trouvailles, notamment dans l'usage de la musique et des effets spéciaux. Récit d'aventure doublé d'une comédie absurde que n'auraient pas renié les Monty Pythons, Good Omens est un petit miracle de divertissement, brillamment mis en scène par Douglas McKinnon (Outlander, la série Sherlock de Moffat et Gatiss).

La multiplicité des personnages est l'un des grands atouts de la série, qui se déroule sur plusieurs jours et parfois sur plusieurs époques à la fois (le troisième épisode, "Hard Times", qui retrace l'amitié des deux personnages principaux à travers les âges, est l'une des pépites les plus réjouissantes de cette unique saison). Il va de soi que Michael Sheen (vu dans la saga Underworld) et le toujours brillant David Tennant (Doctor Who, Jessica Jones) tirent une grande partie de la couverture à eux, mais on n'est pas en reste devant les autres membres de la distribution, dont un Jon Hamm (Mad Men) doucereux à souhait en Archange Gabriel, la séduisante Adria Arjona (la sorcière Anathema Device, bientôt à l'affiche de Morbius) ou encore Miranda Richardson (Sleepy Hollow) dans le rôle d'une voyante gentiment originale. Sans oublier de réjouissants seconds rôles et apparitions de Frances McDormand (la voix de Dieu, qui narre l'histoire avec tout le flegme qu'on est en droit d'attendre de la prose de Gaiman et Pratchett), Derek Jacobi (Metatron), Brian Cox (La Mort) ou encore Benedict Cumberbatch (le diable, une bien brève et décevante apparition dans le dernier épisode).

Good Omens

"To The world" : David Tennant, ou la rédemption par le mal.

Tout ce petit monde semble follement s'amuser à l'écran, en dépit de certains fonds verts parfois un peu trop manifestes, mais l'ensemble reste très cohérent et son charme opère dès le premier des six épisodes produits par la BBC. De toute l’œuvre adaptée de Gaiman (et moins de Pratchett, encore trop rare sur les écrans), on peut très raisonnablement avancer que Good Omens est probablement la plus fidèle et la plus aboutie des variations télévisuelles proposées jusque-là, et si les puristes vous diront qu'elle peut s'arrêter là en vertu de l'intrigue fermée du roman, on ne serait pas contre la production de quelques épisodes supplémentaires.

Niveau bonus, il est rare qu'un coffret série propose autant de qualité. Sur le premier disque, on retrouve une présentation de la série par Gaiman lui-même, qui nous parle d'un ton léger de cette histoire Biblique un peu borderline que son ami et co-auteur Terry Pratchett avait lui-même souhaité voir adaptée en série (un vibrant hommage lui avait d'ailleurs été rendu à la première mondiale de Londres, où le chapeau de l'auteur disparu avait été posé sur une chaise vide au premier rang). De même, on a droit à de courtes featurettes de présentations des deux héros principaux, ainsi qu'une visite de la bibliothèque d'Aziraphale – un des plus beaux décors de toute la série. Sans oublier un mini-reportage sur la conception des effets spéciaux.

Sur le second disque, on a droit à une dizaine de scènes coupées (certaines inachevées en post-production), pas toutes essentielles, avouons-le, un storyboard très complet, des mini-featurettes sur les personnages et l'univers de la série, mais aussi les costumes et des concept arts. Ainsi qu'un très sympathique reportage sur la musique de Queen qui jalonne la série depuis ses premières bandes-annonces (Under Pressure, inspirante et grandiose d'émotion, est désormais rattachée à la quête de l'ange et du démon). De plus, chacun des deux disques comporte des commentaires audio pour chaque épisode, un vrai plus, à ceci près qu'ils n'ont aucun sous-titres français. Un petit effort aurait pu être apporté sur ce point, car il s'agit sans nul doute des bonus les plus complets et intéressants de ce coffret. Dommage pour les non-anglophones.

Rendez-vous sur Koba Films.

Envie d'en discuter ?
Rendez-vous sur Discord
Suivez-nous pour ne rien rater :
Alligator Queen

Ça pourrait vous intéresser

 sur Superpouvoir.com
Partager : Partager sur Facebook Partager sur Twitter