Avec la sortie des six premiers épisodes de la saison 2 de Sandmansur Netflix, la série entre dans une nouvelle ère plus intime et mythologique. Cette première partie s’achève sur un choix bouleversant de Morpheus, qui scelle non seulement le destin de son fils Orphée, mais aussi l’avenir du Royaume des songes. Voici notre analyse et explication complète de cette fin bouleversante.
Attention, cet article revient en détail sur les événements des épisodes 5 et 6 de la saison 2 de Sandman. Si vous ne les avez pas encore vus, on vous conseille de faire un détour par Netflix avant de poursuivre votre lecture.
La première partie de la saison 2 de Sandman révèle un pan essentiel du passé de Morpheus (Tom Sturridge) : son rôle de père. Il y a plusieurs siècles, il a eu un fils avec la muse Calliope (Melissanthi Mahut) : Orphée (Ruairi O’Connor), devenu prophète. Mais leur relation s’est brisée dans la douleur.
Dans l’épisode 5, on apprend qu’Orphée a été violemment attaqué par une secte dédiée à Dionysos, les Sœurs de la Frénésie. Désespéré de retrouver sa femme Eurydice (Ella Rumpf) dans l’au-delà, il avait imploré ces dévots de le tuer. Résultat : il est réduit à une tête vivante, incapable de mourir. Morpheus, en colère contre son fils pour avoir défié ses ordres, refuse de l’achever, laissant son corps aux soins d’un ordre de prêtres sur une île grecque. Il lui promet qu’ils ne se reverront jamais. Une promesse qu’il tiendra… jusqu’à aujourd’hui.
Mais Morpheus a désormais besoin de son fils. Orphée est le seul à savoir où se cache Destruction (Barry Sloane), l’un des sept Infinis. En échange de cette information, Orphée réclame une faveur : qu’on mette fin à sa souffrance et qu’on lui accorde enfin la mort.
Le dialogue entre père et fils est chargé d’émotion. Morpheus reconnaît ses fautes. Il sait ce que cette faveur implique, et il sait que cela lui coûtera plus que tout. Il se rend pourtant à la demande de son fils. Tom Sturridge, dans l’article officiel de Netflix, résume parfaitement ce moment : « C’est un acte d’amour. Mais les conséquences sont énormes. »
Cette scène reprend fidèlement l’arc Brief Lives (Vies brèves, tome 4 des intégrales Sandman chez Urban Comics), où le Seigneur des Rêves brise un interdit sacré pour accorder la paix à son fils. Un moment clé dans l’univers imaginé par Neil Gaiman.
La quête menée par Morpheus et sa sœur Délire (Esmé Creed-Miles) les mène ironiquement à l’île voisine de celle d’Orphée. Destruction s’y est isolé volontairement. Il refuse désormais de remplir son rôle d’Infini, jugeant que sa fonction ne peut que causer chaos et souffrance. Accompagné d’un chien parlant, Barnabas (doublé par Steve Coogan), il vit dans une villa paisible, retiré du monde et des responsabilités.
Avant de partir pour un lieu que ses frères et sœurs ne peuvent atteindre, Destruction laisse à Dream une ultime leçon : « L’amour est la seule bonne raison de faire quoi que ce soit. » Une phrase lourde de sens au vu de ce que Morpheus s’apprête à accomplir.
Oui. C’est le geste final de cette première partie. Morpheus accède au souhait de son fils et met fin à ses jours. Orphée, condamné à l’immortalité depuis des siècles, trouve enfin la paix.
C’est la scène la plus déchirante de la saison. Pour la première fois dans la série, Dream pleure. Un moment rare et profondément humain pour un personnage dont le masque d’impassibilité ne tombait jamais jusqu’alors. Tom Sturridge évoque ce moment comme une évidence émotionnelle : « Le meurtre de son propre fils est une chose si sombre et bouleversante que ça n’exigeait pas de préparation. »
Mais cet acte n’est pas sans conséquence. Les Infinis ont une règle : il est interdit de faire couler le sang de sa propre famille. En tuant Orphée, même à sa demande, Dream transgresse cette loi fondamentale. Il devra désormais faire face à la colère des Furies, déesses de la vengeance. Une tempête se prépare, et la suite de la saison s’annonce dramatique.
L’acte final de Morpheus ouvre la voie à un arc narratif central dans les comics : celui des Kindly Ones, ou Furies, figures de la justice divine dans la mythologie grecque. En trahissant leur règle sacrée, même pour offrir la paix à son fils, Dream déclenche leur courroux. L’ordre cosmique est rompu. La fin de la partie 1 s’apparente donc à un calme avant la tempête.
Cela explique aussi pourquoi Dream semblait si grave tout au long de cette saison. Il savait que ce choix allait sceller son destin. Il savait que, même s’il agissait par amour, le prix à payer serait immense.
Tout au long de la série, Morpheus semble évoluer, mais sans jamais se libérer de sa solitude ni de ses principes. En brisant ses propres lois pour accorder la paix à son fils, il révèle une capacité d’empathie qu’on ne lui connaissait pas. Mais ce choix n’est pas un happy end : il le paie dans les larmes, et dans l’isolement.
En acceptant d’aimer pleinement, Morpheus cesse d’être seulement un Infini : il devient vulnérable, donc humain. Et c’est peut-être ce qui le condamne.
Il a été démembré par des adeptes de Dionysos après avoir cherché à rejoindre sa femme Eurydice dans la mort. Seule sa tête a survécu, rendue immortelle par nature divine.
Outre l’interdiction formelle de verser le sang familial, Morpheus refusait de céder à la demande de son fils, qu’il considérait alors comme une trahison.
Sur une île voisine d’Orphée, dans une villa ensoleillée, volontairement à l’écart du reste du monde et des Infinis.
En tuant son fils, il rompt l’un des principes sacrés des Infinis. Il doit désormais affronter les Furies, ce qui pourrait bouleverser l’équilibre cosmique.
La partie 2 de la saison 2 de Sandman sera disponible le 24 juillet 2025 sur Netflix. Elle devrait explorer les conséquences directes de ce choix tragique.
Voir aussi : Sandman : dates, bande-annonce et explications - tout savoir sur la saison 2 finale sur Netflix